— Entre Japon et Chine, la semaine passée fut médiocre. Ils ne purent s’entendre sur un dédommagement suite aux manifs xénophobes d’avril 2005.
J. Koizumi crut bon défendre ses visites à Yasukuni, où gisent des criminels de guerre. Les Japonais sont déçus de Wu Yi, l’envoyée de Pékin, d’une carrure trop légère à leur goût, pour 8 jours de contacts. En ce climat dur pourtant, les deux pays sont parvenus à jeter les bases d’un fonds monétaire asiatique. Ce sont les gouverneurs des banques centrales qui ont agi (11/5, à Istambul), de concert avec leurs collègues de Corée et les 10 de l’ASEAN.
Le but est de protéger leurs monnaies des tsunamis spéculatifs par un bloc monétaire fort, tout en prenant leurs distances vis à vis des USA, qui firent veto en 1997 à la création d’un fonds multilatéral !
Trois étapes sont prévues:
[1] les treize vont rendre multilatéral leur système bilatéral de swap de devises en place depuis 2000.
[2] Une étape non fixée verra l’émergence d’un serpent monétaire, calqué sur l’ancêtre de l’²uro.
[3] Avant d’arriver à un ¥uan commun, le problème étant de savoir quelle devise fera la colonne vertébrale du serpent. Et bien sûr, de dissiper tous les fantômes du passé sino-nippon : autrement dit, ce sera l’affaire de décennies !
— Dans sa course à la séduction de Taiwan, la Chine peut offrir à l’île un couple de pandas.
Lui proposer des concessions douanières agricoles -que ses fruits exotiques figurent bientôt sur les marchés continentaux. Autoriser les visites de touristes Chinois à Taiwan, jusqu’alors interdites.
Mais dès que l’on parle d’organisations internationales, Pékin revoit rouge. La Chine octroie à l’OMS le droit d’échanger avec l’île, afin d’assurer une prévention mondiale de fléaux comme le SRAS.
Mais pour autant, pas question d’autoriser l’entrée dans l’organisation, comme Etat, de la “province rebelle”!
A Taipei, de toute manière, le Président Chen Shui-bian ne se faisait pas d’illusion, englué dans l’interminable saga des relations des frères ennemis de la Chine !
Sommaire N° 17