L’échec du marathon de Washington (après veto de Bill Clinton), et le bombardement de Belgrade ont rafraîchi l’atmosphère, mais non interrompu les négociations OMC. Si, suite aux désordres dans Pékin, le Sommet Union Européenne – Chine a été reporté, le négociateur de l’Union Européenne, était présent, depuis mercredi 12, pour donner discrètement le signal politique : « l’Europe est toujours là ».
Dans le « deal » quasiment conclu entre Chine et les Etats-Unis en avril, (cf VdlC N°15), Bruxelles voit deux obstacles.
[1] La Chine devrait reprendre une partie de ses concessions (c’est son droit) : ce ne sera pas « business as usual », mais « business » pur et dur.
[2] « Le pantalon convient, mais la veste n’est pas à la taille » : certaines offres sont philo-yankee et discriminatoires (ex: agrumes américains = 12% de taxes, fruits européens = 40%). De même, Pékin octroie à tel groupe d’assurances des conditions « extra-OMC » : distortion de concurrence pour les européens…
Aucun de ces problèmes n’est indépassable, avec bonne volonté politique : Sir Brittan, le Commissaire européen chargé du dossier (à présent à Hong Kong), peut retourner à Pékin à tout moment, si le climat s’avère bon pour l’Europe – il pourrait l’être, du fait du refroidissement momentané entre Chine et les Etats-Unis.
En somme : tous comptes faits, il n’est pas exclu que la Chine se retrouve à l’OMC pour la fin de l’année. Sur sa propre volonté, il est des signes qui ne trompent pas : telle la construction en ce moment même, à Genève, de sa future mission – inauguration prévue pour juin 2000 !
Sommaire N° 20