Editorial : Entreprises d’Etat : l’Etat se désengage, mais ne se retire pas !

L’Office Statistique est enthousiaste : grâce à une excellente récolte et de bons exports électroniques, la croissance en 1999 dépasserait les 7% du plan, voire les 7,8% de 1998. Ces résultats (profits industriels de janvier à mai = 3,6MMUSD) n’empêchent pas l’appareil de réfléchir sur les manières de parer la crise :

[1] consensus sur le danger n°1, la déflation (-3,5% pour l’indice des prix en 12 mois)

[2] relance des crédits d’export (1,7 MMUSD préparés en 1999 par l’Eximbank),

[3] conscience du fait que les Petites et Moyennes Entreprises d’Etat en vente, sont beaucoup trop chères, pour ce qu’il en reste,

[4] appels à la dévaluation, pour relancer consommation et exportations…

Le débat de fond concerne le cadre à adopter par le Comité Central en septembre, pour la reprise de la réforme des Entreprises d’Etat (EE) : en filigrane, la question du rôle futur du Parti, notamment dans les grands groupes. La réponse est cristalline : il faut doter les EE d’une gestion moderne, mais respecter 2 interdits (privatisation, et disparition du Parti Communiste Chinois dans l’EE.

Il en résulte une structure mixte, associant la vieille troïka (Comité de Gestion, Cellule du Parti, Syndicat), aux côtés d’organes conçus pour rassurer les actionnaires – minoritaires !Comités des Directeurs (gestion courante),  et des Superviseurs (de la rentabilité). Ce début de réforme permettant pourtant de dégraisser l’effectif politique, sans affronter les sensibilités (à vif) du passé. Ce qui entame, sans le dire, une réforme du Parti !

Cette structure floue pourrait être cause de stagnation future – comment garantir souplesse, goût du risque avec tous ces leviers en double? Plus grave : ces EE conserveront plus de la moitié des charges sociales (logis, Sécurité Sociale, école) de leurs (parfois) centaines de milliers de cadres. Tout en étant supposées remonter leur obsolescence face à un étranger non astreint à ce poids du passé : handicap insurmontable!

On remarque que cette réforme redémarre juste avant l’entrée à l’OMC, (désormais probable, cf. ci dessous) : c’est qu’entrer à l’OMC avec les « écuries d’Augias » des EE dans l’état actuel, serait  bi-zhongjiuqing, « fuir l’essentiel, pour se réfugier dans l’accessoire » !

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