Le Vent de la Chine Numéro 19 (2024)
« Du jamais vu en une décennie », « un moment historique », « un tournant », « des mesures audacieuses »… Voilà les qualificatifs qui ont parfois été utilisés pour décrire le plan de sauvetage du secteur immobilier dévoilé le 17 mai par le Conseil d’Etat.
En quelques mots, il s’agit de racheter une partie du grand nombre d’appartements vides pour les convertir en logements sociaux et de livrer ceux déjà vendus mais non achevés à leurs propriétaires.
Pour cela, la Banque Centrale a annoncé le même jour le déblocage de 300 milliards de yuans à faible taux d’intérêt (1,75%) pour aider les gouvernements locaux à racheter aux promoteurs leurs logements vides et à mener à bien leurs chantiers inachevés.
En visite de terrain à Zhengzhou (Henan), He Lifeng, le vice-premier ministre chargé de l’économie (cf photo), a promis que les autorités « se battront dur contre le risque que représentent les projets non achevés ». C’est la première fois qu’on entend un langage aussi fort à ce sujet de la bouche d’un dirigeant chinois.
En parallèle, la Banque Centrale a également abaissé de 20 % à 15 % l’apport minimum exigé des primo-accédants, et à 25 % pour les particuliers souhaitant acheter un second logement. Le taux d’intérêt plancher, jusqu’alors imposé sur les crédits immobiliers, a également été abandonné.
Le gouvernement ambitionne de faire d’une pierre, trois coups, en agissant à la fois sur l’offre et la demande : désamorcer la bombe sociale que représentent les chantiers à l’abandon, reconvertir un maximum d’appartements invendus en logements sociaux et tenter de relancer les achats immobiliers, en berne depuis de long mois.
Quelques heures avant l’annonce de ce plan, les dernières données statistiques semblaient confirmer l’urgence d’enrayer cette crise immobilière persistante. En effet, en avril les prix du neuf ont chuté pour le dixième mois consécutif de 0,6 % en glissement mensuel, soit la baisse la plus rapide depuis presque 10 ans. Même constat alarmant du côté de l’investissement immobilier, qui a chuté les 4 premiers mois de 2024 de 9,8 % par rapport à l’année précédente.
Cette panne du secteur immobilier alimente le pessimisme des ménages : les ventes de détail n’ont augmenté que de 2,3 % sur un an en avril, contre 3,1 % le mois précédent. Ces chiffres ne sont pas tout à fait surprenants lorsqu’on sait que les Chinois qui avaient choisi d’investir dans l’immobilier voient leur capital fondre un peu plus chaque mois…
Depuis plusieurs mois, Pékin multiplie les mesures pour tenter d’enrayer la crise – en vain jusqu’à présent. En novembre 2023, le gouvernement avait établi une « liste blanche » de cinquante promoteurs approuvés par Pékin, que les banques étaient invitées à financer. Dans les faits, elles se sont montrées plutôt frileuses … Le mois suivant, Xi Jinping visitait une tour de logements à bas coût à Shanghai et soulignait leur importance dans les grandes villes. En mars dernier, Pékin avait annoncé l’émission de bons à très long terme à hauteur de 1 000 milliards de yuans ainsi que le lancement d’un vaste programme de remplacement de vieux appareils électroménagers, machines et de véhicules à hauteur de 500 milliards de yuans. Mais les consommateurs préfèrent épargner davantage que consommer plus…
Malgré ces grandes annonces, le cœur du problème tient en une question : dans quelle mesure les collectivités locales pourront remplir la mission qui leur est confiée, elles qui sont déjà lourdement endettées ?
Ensuite, même si le stock d’invendus (4 millions) et le nombre de logements vendus mais inachevés (10 millions au bas mot) diffèrent selon les estimations, tous les experts s’accordent à dire que les 300 milliards, voire 500 milliards de yuans annoncés, seront insuffisants pour régler le problème. Il faudrait au moins 10 fois plus, une somme que seul l’Etat ou la Banque Centrale pourrait financer…
Pour compliquer un peu plus la situation, les besoins diffèrent grandement d’une région à une autre : les petites villes regorgent d’appartements invendus dont personne ne veut, tandis que les grandes agglomérations, elles, ont besoin de davantage de logements sociaux. Il n’existe donc pas de solution miracle.
A tout le moins, ce plan de sauvetage de l’immobilier traduit une volonté nette du gouvernement central de ne pas laisser la situation se dégrader davantage et de stabiliser l’économie.
D’autres signaux, comme le symposium de Xi Jinping à Jinan (Shandong) le 23 mai, où plusieurs économistes et dirigeants de multinationales étrangères ont été invités à donner leur avis sur la manière d’améliorer l’environnement d’affaires et sur les projets de réforme économique (prix de l’énergie, réforme fiscale…) qui seront annoncés lors du 3ème Plénum en juillet, sont autant de raisons de rester optimiste d’ici là.
Le nouveau président William Lai n’aura eu aucune minute de repos depuis le début de son investiture le 20 mai. Autant au niveau interne qu’externe, au niveau sociopolitique (avec les manifestations contre la réforme hâtive du Parlement proposée par le KMT qui a voulu contourner le processus législatif) qu’au niveau géopolitique, la République de Chine est mise sous pression comme rarement dans son histoire récente.
Rappelons que le président William Lai a été élu mi-janvier et est l’ancien vice-président du gouvernement de Tsai Ing-wen qui fut Présidente durant deux mandats, de 2016 à 2024, en tant que représentante du Parti Démocrate Progressiste (DPP). La victoire de Lai fut à la fois historique et contestée comme il est courant dans une démocratie fonctionnelle : élu avec 40% des voix, son parti n’a pas la majorité au Parlement. Arrivé au pouvoir sur une plateforme souverainiste, il était connu pour son soutien à l’autonomie politique de Formose.
Dès janvier donc se posait la question à la fois de la réaction de la Chine et de la cohabitation parlementaire. La réponse de Pékin était attendue étant donné que la troisième victoire de rang du DPP à l’élection présidentielle manifestait l’éloignement progressif mais irréductible des Taïwanais à l’idée non seulement d’une réunion avec la Chine communiste, mais même d’une appartenance politico-culturelle à la sinité de type continentale. Il était aussi évident que William Lai allait s’inscrire dans la continuité de la politique de Tsai, tant au niveau interne qu’externe – ce qui pouvait rassurer Washington et l’ensemble des pays à travers le monde qui, mis à part la Chine (et ses « alliés » comme la Russie), n’ont pas intérêt à modifier le statu quo dans le détroit de Chine par où passe la moitié des marchandises du commerce global et à Taïwan d’où sort deux tiers des puces électroniques utilisées dans le monde.
La première inconnue était donc le discours d’investiture de William Lai. Durant son intervention, Lai a affirmé son désir de continuer à préserver l’autonomie de la République de Chine, ce qui est la fonction d’un président de Formose. Un point intelligent de son discours fut d’appeler la Chine à la retenue et de demander à Pékin de suivre le rôle civilisationnel et pacificateur qu’elle prétend être le sien et de ne pas chercher à changer unilatéralement le statu quo dans les relations inter-détroits. Le point le plus audacieux du discours fut de demander à la Chine de revenir à la raison et de reconnaître l’existence de la République de Chine fondée en 1912 et installée depuis 1949 à Formose et de cesser d’en nier la réalité pratique et effective.
A partir de là, quelle serait la réaction de la Chine ? Un certain étonnement put saisir les observateurs devant la virulence de l’attaque du gouvernement chinois et ses porte-paroles, qualifiant le discours comme « dangereux » et « qui allait à l’encontre de l’Histoire » et décrivant Lai comme un indépendantiste radical.
Pourtant, en Chine même, des voix différentes se firent entendre. C’est le cas de Zhang Yongnian, un intellectuel chinois influent ayant publié un message sur son blog suite au discours de Lai. Ce commentaire est étonnant parce qu’il manifeste à la fois une forme de modération mais aussi des biais idéologiques qui sont aussi évidents à quelqu’un qui vit hors de Chine qu’ils sont invisibles à quelqu’un qui y vit. Comme si l’idéologie dominante était si forte que même les intellectuels n’avaient plus la force de sortir du cadre qui est imposé à leur pensée, ne voyant même plus les a priori de leur discours…
Modération d’abord quand Zhang Yongnian affirme que même s’il y a une « chance sur mille » pour une réunification pacifique, il faut la saisir. Audace même quand Zhang qualifie de « populistes » tous ceux, de plus en plus nombreux, qui affirment que l’option militaire est la seule à même de résoudre « la question taïwanaise ».
Commentaire pour autant biaisé et illusoire quand Zhang Yongnian affirme que « la ‘Génération Z’ de Taïwan voit une Chine prospère alors que le développement de Taïwan ne satisfait pas leurs besoins ». Il faut oser l’écrire alors que le chômage à Taïwan est tombé à un plus bas historique à 3,5% et que le PIB par habitant y est depuis l’année dernière supérieur à celui du Japon tandis que le chômage des jeunes en Chine est à plus de 20%… L’ailleurs rêvé des Taïwanais est plus le Japon, les Etats-Unis et l’Europe, que la Chine.
Un autre biais d’interprétation provient de son analyse du sondage de l’Université Chengchi quant au sentiment inter-détroit : « ‘Maintenir le statu quo puis décider’ a généralement été l’opinion majoritaire, mais ‘maintenir en permanence le statu quo’ est passé de 9,8 % il y a trente ans à 33,2 % aujourd’hui, dépassant ‘maintenir le statu quo puis décider’ (27,9 %), ce qui en fait temporairement la proportion la plus élevée ». En réalité, le sondage dit le contraire : l’opinion « l’indépendance dès que possible » est à 27% et « statu quo puis indépendance » à 21%, ce qui donne une majorité de 48%. Une telle « erreur » de lecture est gênante. De plus, la volonté de « maintenir le statu quo indéfiniment » équivaut en réalité à vouloir l’indépendance de fait et à refuser tout changement dans le statut de la République de Chine et son rapport au « continent ». Car c’est Pékin seul qui veut changer le statu quo aujourd’hui.
On l’a vu : pour punir le discours prétendument indépendantiste de William Lai qui appelait en fait au dialogue avec la Chine, Pékin a soumis Taïwan à deux jours d’encerclement militaire : plus de 49 avions et 19 avions en cinq points différents autour de l’île (cf carte).
On comprend mieux, dès lors, la réaction outrée au discours de Lai qui semblait disproportionnée et presque choquante, même selon les critères du Parti. Il s’agissait en fait d’exagérer l’outrage causé et en faire le prétexte idéal à une telle manifestation de force, probablement préparée d’avance. Un scénario similaire à celui de la visite de Nancy Pelosi à l’été 2022.
En tout cas, la situation devient vraiment inquiétante : que ce soit envers les Philippines ou Taïwan, la Chine semble chercher le point de rupture, le moment où soit le pays abandonne, soit il organise la contre-attaque. L’amitié sans limite entre la Chine et la Russie tend à renforcer mutuellement les tropismes irrédentistes des deux pays et constitue la plus grande menace à la paix mondiale depuis la fin de la Guerre froide.
Trois ans après son lancement en Espagne, le Puy du Fou continue son expansion à l’international en inaugurant le 28 mai un spectacle au cœur de Shanghai. C’est sur un centre d’exposition en désuétude situé dans le district de Xuhui que le parc à thème vendéen a jeté son dévolu en 2020 pour donner vie à sa dernière création, baptisée « SAGA ».
Après une longue période de questionnement sur la manière d’aborder le marché chinois, le groupe a finalement mis de côté l’idée d’un spectacle tribune qui a fait son succès en France, pour miser sur une expérience urbaine et immersive, une sorte d’hybride entre théâtre et « escape game », où le visiteur peut influer sur le cours de l’histoire en fonction de ses décisions.
Et pour cela, le Puy du Fou a vu les choses en grand puisque SAGA ne compte pas moins de 52 salles réparties sur deux étages et plus de 15 000 m². Ces statistiques en font donc le plus grand spectacle immersif au monde, d’après le Guinness des records.
Consciente de la nécessité d’adapter son univers au public chinois, l’équipe créative du Puy du Fou Asia, composée d’une soixantaine de personnes, s’est inspirée de l’histoire chinoise et des légendes locales pour élaborer SAGA, avec bien sûr le feu vert à chaque étape du Bureau de la Culture pour éviter de se retrouver victime de la censure.
Ainsi, après avoir revêtu une cape de couleur pourpre, le visiteur se retrouve plongé dans le Shanghai des années 30, alors sous contrôle de l’armée japonaise (explicitement mentionnée sur demande des autorités) et part sur les traces d’un palais légendaire, englouti sous les eaux… Une aventure de 90 minutes à la croisée des chemins entre Indiana Jones et Atlantide !
Un soin tout particulier a été apporté au réalisme des décors et des costumes, tandis que la machinerie n’a rien à envier à celle du parc vendéen. Les 170 acteurs eux, ont été recrutés sur place et sont tous des professionnels du spectacle. A terme, quelques comédiens étrangers seront intégrés pour accentuer le côté international de SAGA. Un point important aux yeux des autorités locales, désireuses de projeter l’image d’une ville ouverte sur le monde et d’attirer les investissements étrangers, particulièrement lorsqu’ils mettent en valeur la culture chinoise.
Le seul associé du Puy du Fou dans ce projet reste d’ailleurs le district de Xuhui, représenté par Chengxin (6% de la coentreprise), après avoir été lâché par CYTS, filiale du groupe Everbright dont le patron est tombé pour corruption.
En exploitant en propre ce spectacle, le Puy du Fou fait donc un pari risqué, mais qui lui permet de préserver sa ligne artistique et le met à l’abri d’une éventuelle faillite d’un partenaire, situation très courante ces derniers temps chez les promoteurs immobiliers.
Au final, le grand challenge de SAGA sera de convaincre une classe moyenne devenue plus regardante à la dépense, de payer une somme relativement élevée (le prix d’un ticket débute à 498 yuans en semaine, et monte à 1100 yuans le week-end, avec repas) pour se divertir, souvent en famille.
Certes, la concurrence sur ce créneau spécifique se fait rare en ville. Disney et Legoland (prévu pour 2025) mis à part, le concept qui se rapprocherait le plus de SAGA serait « SLEEP NO MORE », un spectacle immersif inspiré d’une pièce de théâtre anglaise, qui, malgré sa petite taille, l’absence de machinerie et un prix encore plus élevé (environ 800 yuans), affiche complet des mois à l’avance.
SAGA, lui, a d’autres atouts dans son jeu, comme le fait de permettre aux visiteurs de choisir différentes salles et ainsi leur donner envie de revenir pour les découvrir. Le Puy du Fou envisage également de réadapter tous les 5 ans son spectacle pour alimenter l’intérêt du public sur la durée. Pour 2024, SAGA s’est fixé comme objectif d’accueillir 700 000 spectateurs, même si techniquement, les lieux sont adaptés pour 1 million.
A peine le spectacle inauguré, le Puy du Fou a déjà reçu plusieurs demandes d’autres villes chinoises de 1er et de 2nd tiers, cherchant elles aussi à ouvrir leur propre SAGA. Plusieurs facteurs, comme la démographie et le pouvoir d’achat des habitants, entrent en ligne de compte dans la sélection des villes-hôtes, car pour le groupe dirigé par Nicolas de Villiers, le fils du fondateur, pas question de faire un compromis sur la qualité ou de proposer un show au rabais !
A ce stade, c’est Hangzhou qui tire son épingle du jeu, désireuse de changer son image de capitale nationale du e-commerce et du live-streaming. Sauf que le projet choisi cette fois, serait celui d’un parc en plein air, similaire à celui de Vendée. Alors que d’autres options asiatiques se profilent (Singapour, Tokyo…), on peut néanmoins déjà déclarer ouverte la « saga » chinoise du Puy du Fou !
- 展开, zhǎnkāi (HSK 3) : lancer, déployer
- 军事, jūnshì (HSK 6) : militaire
- 演习, yǎnxí (HSK 7) : exercice, manoeuvre (militaire)
- 武力, wǔlì (HSK 7) : force militaire
- 展示, zhǎnshì (HSK 5) : démonstration
- 台独 , Táidú : indépendance de Taïwan
- 分裂, fēnliè (HSK 6) : séparatiste, sécessioniste
- 势力, shìlì (HSK 5) : puissance, influence, force (militaire, politique…)
- 行径, xíngjìng : acte, action (généralement péjoratif)
- 干涉, gānshè (HSK 6) : interférence
- 挑衅, tiǎoxìn (HSK 7) : provocation
- 警告, jǐnggào (HSK 5) : avertissement
赖清德就职几天后,中国周四(5月23日)就在台湾周边地区展开大规模军事演习。据官方媒体新华社报道,中国军方发言人表示,此次武力展示是“对‘台独’分裂势力谋‘独’行径的有力惩戒,是对外部势力干涉挑衅的严重警告”.
Làiqīngdé jiùzhí jǐ tiān hòu, zhōngguó zhōu sì jiù zài táiwān zhōubiān dìqū zhǎnkāi dà guīmó jūnshì yǎnxí. Jùguānfāng méitǐ xīnhuá shè bàodào, zhōngguó jūn fāng fāyán rén biǎoshì, cǐ cì wǔlì zhǎnshì shì “duì ‘táidú’ fēnlièshìlì móu ‘dú’ xíngjìng de yǒulì chéngjiè, shì duì wàibù shìlì gānshè tiǎoxìn de yánzhòng jǐnggào”.
Quelques jours après l’investiture de Lai Ching-te, la Chine a lancé jeudi (23 mai) des exercices militaires de grande envergure autour de Taïwan. Selon l’agence de presse officielle Xinhua, un porte-parole de l’armée chinoise a déclaré que cette démonstration de force est « une puissante sanction contre les forces sécessionnistes taïwanaises cherchant l’indépendance et un sérieux avertissement contre l’ingérence et la provocation des forces extérieures « .
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- 海外, hǎiwài (HSK 6) : de l’étranger
- 毕业生, bìyè sheng (HSK 4) : diplômé
- 竞争, jìngzhēng (HSK 5) : concurrence, compétition
- 激烈, jīliè (HSK 4) : intense (à propos d’une compétition ou d’une dispute)
- 就业, jiùyè (HSK 3) : emploi
- 学位, xuéwèi : diplôme
- 价值, jiàzhí (HSK 3) : valeur
- 工资, gōngzī (HSK 3) : salaire
- 预期, yùqī (HSK 5) : attentes, prévisions
回国的海外毕业生发现,在中国竞争日益激烈的就业市场中,他们的学位价值已经下降。一项对9000多名学生和家长的调查显示,一些学生的工资比预期低三分之一以上,第一个月的工资比去年的预期低23-34%.
Huíguó dì hǎiwài bìyè shēng fāxiàn, zài zhōngguó jìngzhēng rìyì jīliè de jiùyè shìchǎng zhōng, tāmen de xuéwèi jiàzhí yǐjīng xiàjiàng. Yī xiàng duì 9000 duō míng xuéshēng hé jiāzhǎng de diàochá xiǎnshì, yīxiē xuéshēng de gōngzī bǐ yùqí dī sān fēn zhī yī yǐshàng, dì yī gè yuè de gōngzī bǐ qùnián de yùqí dī 23-34%.
Les diplômés [chinois] de retour de l’étranger découvrent que, sur le marché de l’emploi de plus en plus compétitif en Chine, la valeur de leurs diplômes a diminué. Une enquête auprès de plus de 9 000 étudiants et parents a montré que certains étudiants étaient payés plus d’un tiers de moins que prévu, avec un salaire du premier mois inférieur de 23 à 34 % par rapport aux attentes de l’année dernière.
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- 电动汽车, diàndòng qìchē : voiture électrique
- 征, zhēng (HSK 7) : imposer (taxes)
- 关税, guānshuì (HSK 7) : droits de douane
- 宣布, xuānbù (HSK 3) : annoncer
- 透露, tòulù (HSK 6) : laisser entendre, révéler
- 风声, fēngshēng : rumeur
- 航空业, hángkōng yè: industrie aéronautique
- 反制, fǎnzhì: représailles
- 目标, mùbiāo (HSK 3) : cible
欧盟有可能对中国的电动汽车征关税,但还没有做决定。在欧盟宣布决定之前,北京已经透露出一些风声,象欧盟国家的酒和航空业有可能成为中国反制的目标。
Ōuméng yǒu kěnéng duì zhōngguó de diàndòng qìchē zhēng guānshuì, dàn hái méiyǒu zuò juédìng. Zài ōuméng xuānbù juédìng zhīqián, běijīng yǐjīng tòulù chū yīxiē fēngshēng, xiàng ōuméng guójiā de jiǔ hé hángkōng yè yǒu kěnéng chéngwéi zhōngguó fǎn zhì de mùbiāo.
L’Union européenne pourrait imposer des droits de douane sur les voitures électriques chinoises, mais n’a pas encore pris de décision. Avant que l’UE n’annonce sa décision, Pékin a déjà laissé entendre que le vin et l’industrie aéronautique des pays de l’UE pourraient devenir la cible des contre-mesures chinoises.
Peu après sa naissance à Shanghai en 1957, Liang Jianxin se distingua vite comme un enfant surdoué. Discipliné, obéissant, sans caprices, il se montrait serviable et attentionné. C’était surtout à l’école qu’il brillait, comprenant tout, tout de suite, aidant ses camarades à faire leurs devoirs, et répondant toujours juste aux questions du maître.
Aussi 20 ans plus tard, pour le jeune Liang, la vie s’annonçait belle, au sortir d’une université pékinoise prestigieuse. Admis au Parti, dès 1980, à l’âge de 23 ans – une faveur très rare – il débuta comme secrétaire particulier d’un haut cadre du Parti. Au fil des mutations à travers le pays, il gravit rapidement les échelons, poussé par son excellente réputation et son talent pour se faire des amis et se montrer « au service du peuple ». Le hasard des promotions l’avait porté vers les services, officiant tantôt dans l’eau potable, les forêts, l’électricité ou la voirie, excellant partout.
En 2002, il atterrit au Zhejiang, une des plus riches provinces, au poste-clé de Secrétaire du Parti du bureau de la Santé de Fenghua, une conurbation de 3 millions d’âmes. Son emploi consistait à moderniser les hôpitaux et dispensaires, et faire appliquer les directives de prévention des maladies infectieuses. Hélas pour lui, c’est là que le rattrapa le vieux piège auquel tant de cadres succombent en Chine, le lampadaire incandescent où tous ces insectes viennent se griller les ailes dans l’obscurité de la nuit.
À 45 ans, Liang avait atteint son pic de prospérité. Son rang lui donnait droit, à lui et à sa famille, à une villa de sept pièces entourée d’un petit parc. Son chauffeur le conduisait partout, ainsi que son épouse, en son Audi de fonction – l’essence était gratuite, comme les péages. Mais hanté par le « syndrome de la retraite », il savait bien que tout cela disparaîtrait, 15 ans plus tard. Ce jour là, au 12ème coup de minuit, son carrosse redeviendrait citrouille. Alors, adieu villa, chauffeur, et belle vie : il vivrait de sa maigre pension, sans nul avantage en nature désormais, à moins de prendre les choses en main —il était temps d’y penser.
Pour rénover ou construire de nouveaux hôpitaux, c’était lui seul qui choisissait les entreprises, subdivisait les chantiers et allouait les lots—contre des dessous-de-table. De la sorte, il brassait chaque année des dizaines de millions de yuans, dont une belle tranche lui revenait –un pactole, à la fin du jour. Il en allait de même pour l’octroi des patentes et licences de conformité d’hygiène, qu’il distribuait sans barguigner à toutes sortes de firmes, des industries alimentaires aux hôtels et chaînes de restauration – moyennant certes un « juste retour ».
Bien sûr, tout cela n’était pas exactement licite, mais vu la prospérité qui déferlait sur le pays et l’amélioration constante de la santé publique, fruit de ses efforts, qui s’en souciait ? Ces petits cachets gris étaient amplement justifiables, non ? De toute manière, tout le monde, dans ce milieu des ronds-de-cuir, faisait de même : à prétendre jouer les « Monsieur Propre », Liang se serait mis tous ses collègues à dos, compromettant ainsi sa carrière !
Le seul détail auquel le jeune haut fonctionnaire n’avait pas songé, était que depuis des années, il avait négligé de continuer à faire sa cour à son protecteur, à Pékin. De l’appeler, lui envoyer ses vœux, voire un joli cadeau à chaque fête du Chunjie (printemps lunaire). Roitelet à Fenghua, il partageait avec d’autres privilégiés le pouvoir sur cette grasse prébende, et il en négligeait le reste.
Mais c’était oublier la différence, en cette vaste jungle administrative, entre les enfants de la balle montés par leur talent, et les fils de la haute, protégés par l’aristocratie du régime, et oublier aussi que si l’on néglige son parrain politique, celui-ci risque d’en faire autant. Un jour d’avril 2008, des ordres tombèrent de la capitale, sur Fenghua comme sur tous les autres districts, une tête devait tomber, un cadre corrompu d’un certain niveau pour effrayer les autres, « tuer le poulet pour faire peur aux singes » (杀鸡给猴看, shā jī gěi hóu kàn).
Liang était le moins protégé : c’est lui qu’on alla attraper. Ses supérieurs étaient désolés, mais c’était le jeu, et ils devaient se protéger. Ils ne lui imputèrent que 140 000 yuans mal acquis – une infime fraction de ce qu’il avait empoché – mais cela suffit pour lui faire écoper de 8 ans de prison .
Sa carrière était brisée, pour avoir oublié la règle essentielle qui compte en ce pays : l’influence de qui vous protège ! Et pourtant, pénétrant dans sa cellule avec son ceinturon, sa couverture et un maigre balluchon, il sentait déjà que d’une façon ou d’une autre, sa vie ne s’arrêterait pas là…
Pour connaître la suite des aventures de Liang Jianxin, rendez-vous au prochain numéro !
Par Eric Meyer
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 22 janvier 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 3 (2015)
27-29 mai, Shanghai : ITB China, Salon professionel du tourisme et des voyages
28-30 mai, Shanghai : Domotex Asia / Chinafloor, Salon international du revêtement de sol
28-30 mai, Shanghai : SIAL, Salon international de l’alimentation, des boissons, vins et spiritueux
30 mai-1er juin, Pékin : AIAE-Asian International Industrial Automation Exhibition, Salon chinois international de l’automation industrielle
29-31 mai, Shanghai : AIE-Aircraft Interiors Exhibition, Salon international dédié aux intérieurs de cabines d’avions
29-31 mai, Pékin : CISILE, Salon international des instruments scientifiques et des équipements de laboratoire
29-31 mai, Shanghai : INTERTRAFFIC, Salon international consacré aux technologies du trafic et de la mobilité en Chine
30 mai-1er juin, Canton : ADE – Asian Dairy Expo, Salon international des produits laitiers
31 mai-1er juin, Canton : FCCE – Fresh and Cold Chain Exhibition, Salon de la distribution d’aliments frais et de la chaîne du froid
3-5 juin, Shanghai : WieTec/Buildex, Salon de l’industrie de l’approvisionnement en eau et du drainage
4-6 juin, Pékin : TopWine, Salon du vin et des spiritueux
5-7 juin, Pékin : CMPE- China Military Police Equipment, Salon international des équipements d’urgence antiterroristes de la police militaire
5-7 juin, Shanghai : Rail+Metro, Salon international et conférence sur les transports par rail
5-7 juin, Shenzhen : Intertextile Shenzhen Apparel Fabrics, Salon professionnel international des tissus pour la confection et des accessoires
5-8 juin, Shanghai : DMC – Die & Mould China, Salon international des technologies pour les moulistes et les plasturgistes
7-16 juin, Chongqing : Auto Chongqing, Salon international de l’industrie automobile
9-12 juin, Canton : LED China/ Guangzhou Electrical Building Technology, Salon des technologies électriques et d’éclairage pour le bâtiment
13-15 juin, Shanghai : BioFach, Salon mondial des produits bio
13-15 juin, Shanghai : China Aid, Salon professionnel des soins aux personnes âgées, de la rééducation et des soins de santé
13-15 juin, Shanghai : SNEC PV, Conférence et exposition internationales sur la production d’énergie photovoltaïque et l’énergie intelligente
14-16 juin, Canton :WAF – World Ecological Expo, Salon mondial des produits agricoles écologiques et de l’industrie alimentaire
14-16 juin, Canton : Kid’s Expo, Salon international de l’éducation des enfants
17-21 juin, Pékin : CIMES, Salon international de la machine-outil et des outils
18-20 juin, Pékin : CICV, Salon international des véhicules intelligents et connectés
19-21 juin, Shanghai : CPHI/PMEC, Salon de la pharmacologie, des biotechnologies et des ingrédients pharmaceutiques
19-21 juin, Shanghai : Healthplex Expo, Salon des produits naturels et nutraceutiques
19-21 juin, Shanghai : Hi&Fi Asia-China, Salon international des ingrédients alimentaires
19-21 juin, Shenzhen : IAMD – Integrated Automation, Motion & Drives, Salon international pour l’automatisation des procédés
19-21 juin, Shanghai : Propak China, Salon de la transformation alimentaire et l’emballage
19-22 juin, Shanghai : Design Shanghai, Salon international de la décoration et de l’architecture intérieures
18-21 juin, Canton :Ceramics China, Salon international des produits céramiques
25-27 juin, Shanghai : G-Power/E-Power, Salon chinois de la production d’énergie
25-27 juin, Shanghai : Air Cargo China, Salon et conférence sur le fret aérien et la logistique
26-28 juin, Chengdu : IE Expo, Salon international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
26-28 juin, Shanghai : MWC- Mobile World Congress, Salon international du GSM
26-28 juin, Zhengzhou : CIAAF – China International Auto Aftermarket Fair, Salon international des produits automobiles de seconde monte
27-29 juin, Chengdu : Hotelex Chengdu, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie
28-30 juin, Shanghai : ISPO Shanghai, Salon professionnel international des sports
3-4 juillet, Shanghai : Valve World Expo, Conférence et exposition pour les professionnels de la tuyauterie et des vannes
3-5 juillet, Shanghai : AL – Aluminium China , Salon international de l’industrie de l’aluminium
3-5 juillet, Shanghai : Lightweight Asia, Salon asiatique des solutions automobiles légères
8-10 juillet, Shanghai : Electronica China, Salon international des composants électroniques
8-11 juillet, Canton : CBD – China Building Decoration Fair Guangzhou, Salon international du bâtiment et de la décoration
10 – 12 juillet, Shanghai : China Diecasting, Congrès international & salon dédiés au moulage sous pression
11-13 juillet, Shanghai : Luxehome Shanghai, Salon international de l’ameublement de luxe
10-13 juillet, Qingdao : AP – RubberPlas, Salon international du plastique et du caoutchouc
17 – 19 juillet, Shanghai : CBME – Children Baby Maternity Expo, Salon international des produits pour bébés et maternité
18 – 22 juillet, Qingdao : AIE – Qingdao Industrial Automation & Instruments Expo, Salon international pour l’automatisation et l’instrumentation industrielles
29 – 31 juillet , Pékin : CIBE- China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté
31 juillet – 2 août, Pékin : China Energy Summit & Exhibition, Sommet et salon asiatique de la chaîne de valeur énergétique vers la neutralité carbone et la sécurité énergétique
1er – 3 août, Pékin : CIAME – China International Automotive Manufacturing Exhibition, Salon international de la fabrication automobile
2 – 4 août, Shanghai : Texcare Asia, Salon professionnel international du nettoyage textile, de l’entretien du cuir, des technologies et des équipements de nettoyage
3 – 5 août, Haiku : Dpes Sign Expo, Salon professionnel de la signalétique, de l’affichage, de la gravure laser, des équipements et consommable d’impression