Le Vent de la Chine Numéro 18 (2024)
Deux événements qui ont eu lieu la semaine passée, sont l’illustration claire et définitive de la naissance d’une nouvelle ère géopolitique : celle de la « guerre froide 2.0 » dont le déroulement n’est pas sûr de suivre le trajet relativement « pacifique » de l’ancienne.
La première guerre froide était définie par l’opposition entre le bloc états-uniens, dit « libéral » ou « capitaliste », et le bloc de l’URSS « stalinienne », « communiste » ou « bolchévique » (selon les bords politiques). L’objectif des deux camps était de promouvoir son mode de vie au reste du monde, de façon plus ou moins « soft » à travers la culture et la propagande, ou « hard » avec l’envoi de chars (Prague) et les assassinats politiques (Allende). La règle était d’éviter la confrontation directe pour éviter l’apocalypse nucléaire que le monde évita de peu à Cuba.
On pourrait donc penser que la « seconde guerre froide » se définirait par le remplacement de la Russie par la Chine comme nouveau leader de l’anti-américanisme qui chercherait à nouveau à rallier à sa cause anti-occidentale le « Sud Global », et que la Chine et les Etats-Unis sauraient se mettre d’accord pour éviter le conflit direct en s’affrontant par proxys interposés (la Russie jouant le rôle du premier proxy de Pékin).
Cependant, rien ne dit que la Chine de Xi Jinping saura éviter l’hybris d’une confrontation directe avec une puissance qu’elle estime en phase de déclin, persuadée que l’Histoire est de son côté.
De plus, la Guerre Froide 2.0 pourrait bien être multi-blocs : l’Inde de Modi ayant pour ennemis tous les amis passés, présents ou futurs du Pakistan, ce qui comprend aussi bien les Etats-Unis que la Chine, pourrait refuser de s’aligner sur un bloc ou l’autre, se servant simplement de la rhétorique postcoloniale, anti-hégémonique et anti-occidentale pour préserver son indépendance culturelle et stratégique. Il n’en est pas moins évident que, ces derniers jours, les blocs se sont solidifiés.
D’un côté, Joe Biden a déclaré la guerre commerciale à la Chine, avec des taxes de 100% sur les véhicules électriques, de 60% sur les semi-conducteurs, et de 50% sur les composants solaires, éoliens… Le Président américain a décidé de s’attaquer à ce qui se situe au cœur de la nouvelle politique économique de Xi Jinping des « nouvelles forces productrices » : les produits à haute valeur technologique. Alors que Donald Trump a annoncé dans sa campagne vers la présidentielle des taxes à 200% sur les véhicules électriques et à 60% sur tous les produits issus de Chine, Joe Biden, qui ne compte que quelques points d’avance dans les sondages, se devait de réagir pour prendre en compte les attentes des électeurs et des syndicats métallurgiques et automobiles américains. Pour autant, la mesure n’est pas certaine de produire l’effet désiré, malgré le côté spectaculaire de l’annonce : en effet, les taxes ne peuvent s’appliquer qu’aux véhicules directement importés de Chine. Or, il est bien connu que depuis quelques années, la porte d’entrée massive des produits chinois vers les Etats-Unis se trouve au Sud (Brésil, Mexique).
Quelques jours plus tard, Vladimir Poutine, était reçu avec tous les honneurs par Xi Jinping à Pékin, pour sa première visite à l’étranger depuis le début de son nouveau mandat de Président russe. A l’occasion, les deux dirigeants se sont mutuellement qualifiés de « partenaires prioritaires » tandis que le communiqué commun proclamait que les relations sino-russes ont résisté « à l’épreuve des changements rapides dans le monde, démontrant leur force et leur stabilité, et connaissent la meilleure période de leur histoire ». Voilà qui devrait mettre un terme à l’illusion d’une modération possible ou volontaire de la Chine par Xi, au sujet de la guerre en Ukraine. A ce sujet, Poutine s’est dit favorable à un accord de paix si les causes structurelles du conflit étaient levées (ce qui signifie une démilitarisation du pays, un retrait de l’OTAN des pays riverains et l’annexion définitive des territoires conquis) et redisant son désir de réaliser avec Xi Jinping un monde « non-hégémonique », où chacun sera libre … de s’opposer aux Etats-Unis et d’accepter la Chine et la Russie comme puissances libératrices tutélaires.
En outre, Xi et Poutine ont déclaré qu’ils « approfondiraient la confiance et la coopération » dans le domaine militaire en élargissant la portée des exercices conjoints et de l’entraînement au combat, en effectuant régulièrement des patrouilles maritimes et aériennes conjointes et en améliorant « les capacités et le niveau de réponse commune aux défis et aux menaces ». Ils ont également critiqué l’édification d’un OTAN du Pacifique, redouté depuis que Séoul, Tokyo, Washington et Manille s’alignent géostratégiquement : « nous pensons que la création de telles alliances est contre-productive et nuisible ». En réalité, de même que la guerre en Ukraine a poussé des pays longtemps neutres à rejoindre l’OTAN (comme la Finlande), c’est la pression de la Chine en mer de Chine du Sud et sa tactique forcenée d’accaparation des ressources halieutiques et d’étouffement naval des Philippines, qui poussent les pays de l’Indo-Pacifique vers les Etats-Unis…
Ainsi, entre les Etats-Unis et la Chine, la guerre froide est donc déclarée : les États-Unis usant du levier économique et technologique et la Chine du levier géopolitique et informationnel, via notamment la Russie, l’Iran, la Corée du Nord et leur puissance de déstabilisation locale par le biais des réseaux terroristes, narcotiques et cybercriminels.
Entre les deux, l’Europe se donne l’illusion de croire qu’elle peut hésiter encore. Résistant à l’idée d’être au service de Washington, elle se trouve en première ligne d’un triple tsunami : migratoire (nourri par l’instabilité en Afrique soigneusement entretenue par les réseaux criminels susmentionnés), économique (généré par l’export des excédents commerciaux et industriels chinois) et militaire (produit par l’attaque russe contre l’Ukraine et le déploiement d’une industrie de guerre à la vertu mobilisatrice pour une machine productive en délabrement). En attendant, la guerre froide 2.0 des proxys monte en grade et tend à se diffuser. De l’Afrique sub-saharienne aux îles de l’Océanie, la France est aux premières loges : de par son indécision « stratégique », Paris voit les coups pleuvoir sans apparemment savoir à qui les attribuer ou en feignant l’ignorance par peur sans doute de voir les frappes redoubler.
Jamais deux sans trois. Après Qin Gang, ministre des Affaires étrangères, Li Shangfu, ministre de la Défense, voici le tour de Tang Renjian, ministre de l’Agriculture de tomber dans les griffes des inspecteurs de l’anti-corruption. Une annonce surprenante, d’autant que sa dernière apparition publique remontait à seulement trois jours avant l’annonce de sa mise sous enquête le 18 mai.
Tang occupait le poste de ministre depuis décembre 2020 et avait été maintenu dans ses fonctions lors de la session parlementaire de mars 2023, la première post-20ème Congrès du Parti.
Âgé de 61 ans et économiste de formation, Tang Renjian a passé la grande partie de sa carrière au sein du système des affaires agricoles, ce qui en fait un expert de ces questions. Au début des années 2000, l’homme, originaire du Chongqing, fera la connaissance de celui qui deviendra plus tard l’économiste-en-chef de Xi, Liu He. Les deux hommes travailleront ensemble jusqu’en avril 2014, date à laquelle Tang se fait parachuter au Guangxi pour sa première expérience de terrain. Ceci dit, après seulement 14 mois en poste, Tang est rappelé à Pékin par Liu He pour devenir directeur adjoint du Groupe central directeur du travail agricole (sous Wang Yang) et directeur adjoint de l’unité de travail du Groupe central directeur des affaires économiques et financières (sous Liu He). Neuf mois plus tard, Tang est parachuté une fois de plus sur la scène provinciale, au Gansu où il devient gouverneur. Enfin, en 2020, toujours sous l’impulsion de Liu He, Tang est nommé ministre de l’Agriculture et des affaires agricoles, en remplacement de Han Changfu. Il prendra également la tête de l’unité de travail du Groupe central directeur du travail agricole.
Quelles sont les raisons qui ont pu précipiter sa chute ? Il faut savoir qu’en sa qualité de ministre de l’Agriculture, Tang est devenu l’un des responsables de la lutte contre la pauvreté – cheval de bataille de Xi Jinping – et de la « revitalisation rurale ». Il s’est donc retrouvé dans une position où il avait accès à d’importantes ressources financières tout en étant sous étroite surveillance des associés de Xi Jinping. A savoir que sa mise sous enquête coïncide avec celle de plusieurs cadres de l’Agricultural Bank of China.
Cependant, l’accusation de corruption – même si elle fera sans doute partie des chefs d’accusation officiels – paraît insuffisante pour que Xi donne le feu vert pour arrêter un ministre en exercice – d’autant que c’est le 3ème en moins d’un an ! En effet, avant d’avaliser la mise sous enquête d’un ministre qu’il a lui-même approuvé en 2020, le leader chinois a dû longuement réfléchir aux implications qu’aurait une telle annonce et notamment sa capacité à (bien) s’entourer.
Il est probable que Tang, en tant qu’associé de Liu He (qui a pris sa retraite en 2022), ait fait les frais des luttes intra-Parti portant sur le contrôle de l’économie chinoise. En ce sens, il y a fort à parier que He Lifeng, remplaçant de Liu He, et également celui qui s’impose de plus en plus comme étant le nouveau tsar du secteur économique, ait voulu se débarrasser de Tang et ainsi s’affranchir un peu plus de l’influence de Liu He. Pour He, l’objectif est de pouvoir contrôler l’économie, mais aussi de pouvoir livrer à Xi la victoire qu’il désire depuis longtemps en matière de lutte contre la pauvreté.
En outre, il est possible que Tang ait joué le rôle de fusible, dans le sens où les récents développements dans le secteur agricole (le retour de l’extrême pauvreté dans certaines provinces, alors qu’elle avait soi-disant été éradiquée, ou encore le comportement douteux des officiers des brigades des « nongguan »), présentaient Xi sous un bien mauvais jour…
C’est donc probablement une combinaison de différents facteurs qui ont eu raison de Tang Renjian. Le futur ex-ministre se verra d’ailleurs probablement retirer son poste de membre du Comité Central durant le Troisième Plénum de juillet.
Face à un marché immobilier en berne, à l’instabilité du marché boursier, au spectre de la déflation et à des placements bancaires jugés peu attractifs, les jeunes Chinois se tournent désormais vers l’or, plus que jamais une valeur refuge en ces temps d’incertitude économique et de chômage élevé (officiellement 15% chez les moins de 25 ans). Ainsi, chez les moins de 40 ans, la « génération Z » (les 14-27 ans) est celle qui achète le plus d’or, selon une étude du géant chinois de la joaillerie, Chow Tai Fook.
Si les lingots sont hors de prix et les bijoux hier plébiscités par leurs parents ne sont pas à leur goût, les jeunes Chinois préfèrent acheter de petits « haricots » d’or d’environ 1 gramme et vendus un peu plus de 600 yuans l’unité. Un prix qui reste acceptable pour de jeunes actifs pouvant uniquement se permettre d’épargner quelques centaines de yuans par mois.
Ces « haricots » d’or, qui prennent parfois la forme de mini-lingot, de carpe ou de calebasse (symbole de bonne augure censé attirer la fortune), sont ensuite précieusement conservés à la maison dans des petites tirelires transparentes ou alors arborés en pendentif.
A l’inverse d’un livret A ou d’un PEL, le haricot d’or est un investissement ludique et que l’on peut toucher. « Tu dépenses de l’argent, sans avoir l’impression d’en avoir dépensé », déclare une acheteuse. Et à l’inverse de la plupart des articles de luxe, comme les sacs ou les diamants, l’or, lui, n’a fait que prendre de la valeur ces 25 dernières années.
Un simple coup d’œil sur les plateformes d’e-commerce suffit à confirmer la tendance : tous les commerçants affichent des ventes mensuelles de plus de 10 000 unités. Même succès dans les bijouteries, qui sont contraintes d’adapter leur offre à cette nouvelle mode.
Sur Xiaohongshu, plateforme lifestyle plébiscitée par la génération Z, les influenceurs(es) sont nombreux à se mettre en scène avec leur collection, dispensant conseils financiers à une audience crédule. A les écouter, ces mini-pièces d’or seraient le meilleur investissement par les temps qui courent… Mais est-ce vraiment le cas ?
Outre le risque bien réel de se faire arnaquer (de nombreux acheteurs se sont retrouvés avec un mélange de fer, de zinc et de cuivre), les conseillers en patrimoine soulignent qu’investir dans ces haricots d’or n’est pas un investissement intéressant, tout simplement parce que leur prix est souvent de 10 à 30 % plus élevé que le cours de la matière première. Les jeunes Chinois seraient donc davantage avisés d’acheter de l’or « physique » voire de l’or « papier » via leur banque ou un courtier, s’ils veulent véritablement investir dans ce métal précieux.
En sus, investir dans l’or est un acte purement spéculatif, basé sur l’intime conviction que le prix de vente sera plus élevé que le prix d’achat. Ainsi, les jeunes Chinois sont persuadés qu’il leur sera impossible de perdre de l’argent puisque les cours de l’or n’ont fait qu’augmenter jusqu’à présent.
Ce faisant, ils suivent la même logique spéculative qui a poussé leurs parents à investir massivement dans l’immobilier, sans même se donner la peine de louer leur appartement, convaincus de faire une jolie culbute à la revente. Cela a longtemps été vrai, jusqu’à ce que les prix se mettent à baisser, comme aujourd’hui… Pourtant, Xi Jinping n’a cessé de le marteler : « un logement est fait pour vivre, pas pour spéculer ». Et l’or, alors ? Jusqu’à présent, les autorités, qui se sont déjà montrées plutôt hostiles de par le passé envers le bitcoin notamment, ont simplement mis en garde les investisseurs contre toute prise de risque excessive.
Mais comme dirait le proverbe : « faites ce que je dis, pas ce que je fais » ! En effet, la Banque centrale chinoise, elle aussi, s’est ruée vers l’or ces 18 derniers mois, mais pas pour les mêmes raisons : lorsqu’elle achète de l’or avec des devises étrangères, elle cherche en fait à réduire sa dépendance à l’égard du dollar américain dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis. Ainsi, en 2023, la Banque Centrale chinoise a acheté plus d’or que n’importe quelle autre banque centrale au monde, ajoutant ainsi à ses réserves plus d’or qu’elle n’en avait depuis près de 50 ans !
Sous cette perspective, comment décourager les Chinois de faire de même, eux qui ont vécu les « golden years » de l’économie chinoise et ont toujours été habitués à tirer d’importants profits de leurs investissements ? Les « haricots » d’or ont encore de beaux jours devant eux…
Après quelques années « creuses » durant le Covid, la Chine fait son grand retour au Festival de Cannes (14 au 25 mai), avec une présence dans plusieurs catégories.
En compétition officielle, on retrouve le très attendu dernier-né de Jia Zhangke, « Caught by the Tides » (《风流一代》), grande fresque de la Chine contemporaine centrée autour d’une fragile histoire d’amour qui se déroule dans une petite ville du nord de la Chine. C’est un projet de long court pour Jia puisque le tournage a démarré dès 2001. L’héroïne du film est incarnée par Zhao Tao, l’épouse de Jia qui est apparue pas moins de 13 fois dans ses films ces 25 dernières années.
Jia Zhangke est un habitué du festival puisqu’il y a remporté en 2013 le Prix du meilleur scénario pour « A touch of sin », ainsi qu’un Carrosse d’or décerné par la Quinzaine des réalisateurs en 2015 pour l’ensemble de son œuvre. « Caught by the Tides » pourrait donc permettre au cinéaste chinois de « 6ème génération » de décrocher une nouvelle récompense majeure, après son Lion d’or obtenu à Venise avec « Still Life » en 2006.
Côté « Un Certain Regard », la Chine sera représentée par Guan Hu (« Mr. Six », « La Brigade des 800 ») et son « Black Dog » (《狗阵》), qui relate l’amitié improbable entre un détenu fraîchement sorti de prison et un chien errant qu’il a recueilli quelques années avant les Jeux Olympiques de Pékin de 2008, lorsque la municipalité avait décidé de « nettoyer » les rues de la capitale.
Hors-Compétition, c’est le cinéaste hongkongais Peter Chan qui revient avec « She’s Got no Name » (《酱园弄》). Présenté comme un film historique qui retrace la lutte des Chinoises pour la conquête de leurs droits, ce long métrage est en fait inspiré de l’une des plus célèbres affaires de meurtre non résolues dans le pays, qui a eu lieu dans une ruelle de Shanghai, pendant l’occupation japonaise dans les années 1940. « She’s Got no Name » signe aussi le retour sur les écrans de la célèbre actrice Zhang Ziyi (« Tigre et Dragon », « Mémoires d’une Geisha ») après un long passage à vide.
Les amateurs de sensations fortes ne seront pas en reste avec une projection en séance de minuit de « Twilight of the warriors: Walled in » (《九龙城寨之围城》) de Soi Cheang, polar et film d’action se déroulant dans le Hong Kong des années 1980, dans un quartier mal famé de Kowloon, où règnent les gangs et où prospèrent les trafics en tous genres…
En séance spéciale, sera projeté « An Unfinished Film » » (《一部未完成的电影》) du réalisateur Lou Ye, lui aussi grand habitué du Festival de Cannes puisque trois de ses précédentes œuvres ont été en sélection officielle (« La Triade du papillon » en 2003, « Une jeunesse chinoise » en 2006 et « Nuit d’ivresse printanière » en 2009). Ce film raconte l’histoire d’une équipe de tournage qui se retrouve dans un hôtel près de Wuhan en janvier 2020 pour reprendre la production d’un film interrompu dix ans plus tôt. Alors que des rumeurs circulent sur l’émergence d’une étrange maladie, l’équipe se retrouve confinée, avec leurs écrans comme seul contact avec le monde extérieur…
Enfin, la nouvelle génération de cinéastes chinois sera elle aussi représentée avec « Across the waters » (《在水一方》), de la réalisatrice Viv Li, dans la catégorie du Meilleur court-métrage. Pour ce projet, qui relate l’histoire d’une jeune fille un peu à part qui se prend de curiosité pour un chauffeur routier de passage dans une ville minière, elle a bénéficié du soutien du CNC et de la chaîne Arte.
À travers ces six films répartis dans six catégories différentes, le Festival de Cannes souhaite donc braquer les projecteurs sur la variété et la diversité du cinéma chinois. Un signe positif pour un secteur encore convalescent, qui cherche à regagner l’intérêt du public à l’international.
- 怀疑, huáiyí (HSK 4) : être sceptique
- 台湾, Táiwān : Taïwan
- 就职典礼, jiùzhí diǎnlǐ : cérémonie d’investiture
- 正值, zhèng zhí: coïncider avec, arriver à un moment
- 关键时刻, guānjiàn shíkè : moment crucial
- 自治, zìzhì : autonome
- 视为, shìwéi (HSK 5) : considéré comme
- 省份, shěngfèn : province
- 武力, wǔlì (HSK 7) : force, force militaire
- 统一, tǒngyī (HSK 4) : unifier, réunifier
著名的中国怀疑论者赖清德将成为台湾的下一任领导人。他的就职典礼正值台湾与北京关系的关键时刻,因为中国将这个自治岛屿视为一个省份,必要时可以通过武力与大陆统一。
Zhùmíng de zhōngguó huáiyí lùn zhě làiqīngdé jiāng chéngwéi táiwān de xià yīrèn lǐngdǎo rén. Tā de jiùzhí diǎnlǐzhèng zhí táiwān yǔ běijīng guānxì de guānjiàn shíkè, yīn wéi zhōngguó jiāng zhège zìzhì dǎoyǔ shì wéi yīgèshěngfèn, bìyào shí kěyǐ tōngguò wǔlì yǔ dàlù tǒngyī.
Lai Ching-te, célèbre sceptique envers la Chine, deviendra le prochain dirigeant de Taïwan. Son investiture intervient à un moment critique pour les relations de Taiwan avec Pékin, alors que la Chine considère l’île autonome comme une province pouvant être réunifiée au continent par la force si nécessaire.
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- 贬值, biǎnzhí (HSK 7) : dévaluation
- 提振, tízhèn : stimuler
- 潜在, qiánzài (HSK 7) : potentiel
- 促使, cùshǐ (HSK 4) : inciter, pousser
- 金融, jīnróng (HSK 6) : finance
- 强国, qiángguó: puissance (pays puissant)
- 雄心, xióngxīn : ambition
- 强势, qiángshì (HSK 6) : fort, puissant
- 货币, huòbì (HSK 7) : monnaie
- 优先, yōuxiān (HSK 5) : priorité, prioritaire
尽管人民币贬值对提振出口和价格有潜在好处,但中国不太可能促使人民币大幅贬值。作为中国成为“金融强国”雄心的一部分,习近平将强势货币列为优先事项。
Jǐnguǎn rénmínbì biǎnzhí duì tí zhèn chūkǒu hé jiàgé yǒu qiánzài hǎochù, dàn zhōngguó bù tài kěnéng cùshǐrénmínbì dàfú biǎnzhí. Zuòwéi zhōngguó chéngwéi “jīnróng qiángguó” xióngxīn de yībùfèn, xíjìnpíng jiāng qiángshì huòbì liè wèi yōuxiān shìxiàng.
Malgré les avantages potentiels d’un yuan plus faible pour stimuler les exportations et les prix, il est peu probable que la Chine pousse à une forte dévaluation du yuan. Xi Jinping a fait d’une monnaie forte une priorité dans le cadre de l’ambition de la Chine de devenir une « puissance financière ».
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- 提议, tíyì (HSK 7) : -proposition
- 购买, gòumǎi (HSK 4) – acheter
- 百万, bǎi wàn : million
- 未售出, wèi shòuchū: invendu
- 房屋, fángwū (HSK 3) : maison
- 拯救, zhěngjiù (HSK 7) : sauver
- 陷入, xiànrù (HSK 6) : être plongé dans
- 困境, kùnjìng (HSK 7) – difficulté
- 足以, zúyǐ(HSK 6) : suffisant
- 复苏, fùsū : reprise (économique, santé)
中国正在考虑一项提议,让地方政府在全国范围内购买数百万套未售出的房屋,以拯救陷入困境的房地产市场。一些投资者仍对规模是否足以引发复苏持怀疑态度,但相信这是朝着正确方向迈出的一步。
Zhōngguó zhèngzài kǎolǜ yī xiàng tíyì, ràng dìfāng zhèngfǔ zài quánguó fànwéi nèi gòumǎi shù bǎi wàn tào wèi shòu chū de fángwū, yǐ zhěngjiù xiànrù kùnjìng de fángdìchǎn shìchǎng. Yīxiē tóuzī zhě réng duì guīmó shìfǒu zúyǐ yǐnfā fùsū chí huáiyí tàidù, dàn xiāngxìn zhè shì cháozhe zhèngquè fāngxiàng mài chū de yībù.
La Chine envisage une proposition visant à permettre aux gouvernements locaux d’acheter des millions de maisons invendues à travers le pays dans le but de sauver son marché immobilier en difficulté. Certains investisseurs restent sceptiques quant à savoir si l’ampleur est suffisante pour déclencher une reprise, mais estiment qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction.
Madame Yang en pleure de joie : sa fille, son unique fille, se tient là, sur l’estrade et tient par la main celui qui vient enfin de devenir son mari après trois années d’entrevues secrètes, de doutes et de combats. Oh ce soir, elle va boire à leur santé et aussi à la sienne, pour les avoir soutenus contre vents et marées, pour avoir ménagé la chèvre et le chou, pour y avoir même risqué son propre mariage.
Cette union n’enterre pas la hache de guerre entre deux familles, mais entre quatre villages et ce depuis 200 ans ! Tous les anciens de ces quatre villages ont d’ailleurs été invités pour l’occasion, et madame Yang a mis à une place d’honneur Yang Yantian, le secrétaire du comité du Parti de son village, Chaqiao. C’est lui qui est à l’origine de cette réconciliation inespérée qui permet ce mariage au grand jour, sans craindre la mise au ban du village. Parce que oui, l’époux de Fang possède toutes les qualités mais un défaut, rédhibitoire jusqu’il y a peu, celui d’être natif d’un des trois villages ennemis…
Se rendent-ils compte, tous ces petits vieux qui ont le dernier mot sur les problèmes de la communauté, tous assis autour de deux grandes tables rondes et qui braillent autant qu’ils boivent, se rendent-ils compte des malheurs provoqués par leur mésentente ?
Avant Yang Yantian, de nombreux secrétaires se sont cassés les dents sur cette mission de paix demandée par la ville-préfecture de Jieyang dont dépendent les villages. En effet, cette vieille querelle dont plus personne ne connaît l’origine n’en finissait plus de remonter aux oreilles du secrétaire du Parti de Jieyang. Tous ces jeunes qui passaient leur enfance et leur adolescence assis côte à côte sur les bancs de l’école mais qui n’avaient pas le droit de s’aimer parce que l’autre ne venait pas du bon village, cela n’avait plus aucun sens ! Au vu de la chute préoccupante du taux de mariages dans la province et le pays entier, ce n’était pas le moment de décourager les quelques velléitaires pour des querelles qui sentaient le moisi…
Par sa voisine, cousine de Yang Yantian (malgré un nom de famille identique, madame Yang n’a aucun lien de parenté avec Yang Yantian), madame Yang avait suivi avec fébrilité toutes les étapes de cette réconciliation hors norme. Deux mois de pourparlers, de discussions sans fin avec plus de 80 sages des quatre villages pour arriver à enterrer cette foutue hache de guerre. Toutes les semaines, madame Yang venait bavarder avec sa voisine, prendre des nouvelles et se mordre les joues pour ne pas lui déballer ce qui agitait sa propre maison. Tant que la paix n’était pas officiellement déclarée, il n’était pas question de lui avouer que sa fille chérie aimait en secret depuis trois ans un Roméo originaire d’un des villages honnis.
Son mari, mis dans la confidence, ne montrait pas l’ouverture d’esprit espéré. Sans chercher à rencontrer le garçon, il avait posé son veto et décidé de ne plus parler à sa fille. L’atmosphère familiale est devenue irrespirable le jour où Fang leur a annoncé vouloir épouser son Roméo. Découragée par le mutisme de son mari – qui étendait sa bouderie à sa femme, accusée de soutenir une trahison – et attristée par le souvenir d’histoires similaires aux issues navrantes, madame Yang n’osait même pas se confier à son frère, qui habitait deux rues plus loin et avec lequel elle s’entendait pourtant très bien. C’est simple, madame Yang ne dormait plus. Fang et son fiancé Lian seront-ils obligés, comme tant d’autres avant eux, de fuir Chaqiao et s’installer loin de l’opprobre général ? Faudra-t-il louer une chambre d’hôtel pour que Lian vienne y chercher Fang le matin des noces (au lieu de venir chez elle comme le veut la tradition) et ainsi « duper » les ancêtres des deux familles ?
Avec l’aboutissement des pourparlers, Madame Yang n’aurait pu espérer meilleur dénouement, l’union de Fang et Lian restera gravée dans les mémoires villageoises comme le mariage de la réconciliation.
Mais voilà qu’un incident vient perturber la fête. La belle-mère de madame Yang, vieille dame complètement sénile qui habite avec eux, a reconnu quelques-uns des vieillards assis autour de Yang Yantian et s’agite soudain. Ne viennent-ils pas des villages adverses ? Elle les montre du doigt et les traite de mille noms d’oiseaux. Devant sa petite-fille accourue au bruit, elle sanglote : « Tu ne vas pas prendre un bandit pour père, dis (认贼作父,rèn zéi zuò fù) ? Tu ne vas pas trahir et te vendre à l’ennemi ? »
Madame Yang emmène sa belle-mère à l’écart et lui glisse un verre de baijiu (白酒) dans la main. Ce soir, elles seront deux à avoir trop bu, mais pas pour les mêmes raisons : l’une videra son verre en ressassant les rancœurs du passé, et l’autre pour célébrer les promesses d’un futur apaisé.
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.
20-22 mai, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé (naturopathie, nutrition, cosmétiques naturels …)
20-22 mai, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille
21-24 mai, Shanghai : Bakery China, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie
22-24 mai, Shanghai : CBE – China Beauty Expo, Salon international de la beauté
22-24 mai, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire
22-24 mai, Canton : ASE – Adhesives and Sealants Expo, Salon international des colles et adhésifs
23-25 mai, Pékin : CEPE, Salon international de la protection de l’environnement, des installations sanitaires et des équipements de nettoyage
23-25 mai, Pékin : HEFC, Salon international dédié à l’énergie hydrogène et aux véhicules à pile à combustible
23-25 mai, Pékin : Hortiflorexpo IPM, Salon international des plantes et des fleurs
23-25 mai, Xi’an : Hosfair, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, de l’alimentation et des boissons
23-25 mai, Canton : Interwine, Salon international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
23-26 mai, Ningbo : JM – Jinnuo Machine Tool Exhibition, Salon international de la machine outils et des moules
23-26 mai, Canton : Music Guangzhou, Salon international des instruments de musique
23-26 mai, Canton : Prolight + Sound, Salon chinois international des technologies du son et des éclairages
23-27 mai, Shenzhen : ICIF – International Cultural Industries Fair, Salon international des industries culturelles
27-29 mai, Shanghai : ITB China, Salon professionel du tourisme et des voyages
28-30 mai, Shanghai : Domotex Asia / Chinafloor, Salon international du revêtement de sol
28-30 mai, Shanghai : SIAL, Salon international de l’alimentation, des boissons, vins et spiritueux
30 mai-1er juin, Pékin : AIAE-Asian International Industrial Automation Exhibition, Salon chinois international de l’automation industrielle
29-31 mai, Shanghai : AIE-Aircraft Interiors Exhibition, Salon international dédié aux intérieurs de cabines d’avions
29-31 mai, Pékin : CISILE, Salon international des instruments scientifiques et des équipements de laboratoire
29-31 mai, Shanghai : INTERTRAFFIC, Salon international consacré aux technologies du trafic et de la mobilité en Chine
30 mai-1er juin, Canton : ADE – Asian Dairy Expo, Salon international des produits laitiers
31 mai-1er juin, Canton : FCCE – Fresh and Cold Chain Exhibition, Salon de la distribution d’aliments frais et de la chaîne du froid
3-5 juin, Shanghai : WieTec/Buildex, Salon de l’industrie de l’approvisionnement en eau et du drainage
4-6 juin, Pékin : TopWine, Salon du vin et des spiritueux
5-7 juin, Pékin : CMPE- China Military Police Equipment, Salon international des équipements d’urgence antiterroristes de la police militaire
5-7 juin, Shanghai : Rail+Metro, Salon international et conférence sur les transports par rail
5-7 juin, Shenzhen : Intertextile Shenzhen Apparel Fabrics, Salon professionnel international des tissus pour la confection et des accessoires
5-8 juin, Shanghai : DMC – Die & Mould China, Salon international des technologies pour les moulistes et les plasturgistes
7-16 juin, Chongqing : Auto Chongqing, Salon international de l’industrie automobile
9-12 juin, Canton : LED China/ Guangzhou Electrical Building Technology, Salon des technologies électriques et d’éclairage pour le bâtiment
13-15 juin, Shanghai : BioFach, Salon mondial des produits bio
13-15 juin, Shanghai : China Aid, Salon professionnel des soins aux personnes âgées, de la rééducation et des soins de santé
13-15 juin, Shanghai : SNEC PV, Conférence et exposition internationales sur la production d’énergie photovoltaïque et l’énergie intelligente
14-16 juin, Canton :WAF – World Ecological Expo, Salon mondial des produits agricoles écologiques et de l’industrie alimentaire
14-16 juin, Canton : Kid’s Expo, Salon international de l’éducation des enfants
17-21 juin, Pékin : CIMES, Salon international de la machine-outil et des outils
18-20 juin, Pékin : CICV, Salon international des véhicules intelligents et connectés
19-21 juin, Shanghai : CPHI/PMEC, Salon de la pharmacologie, des biotechnologies et des ingrédients pharmaceutiques
19-21 juin, Shanghai : Healthplex Expo, Salon des produits naturels et nutraceutiques
19-21 juin, Shanghai : Hi&Fi Asia-China, Salon international des ingrédients alimentaires
19-21 juin, Shenzhen : IAMD – Integrated Automation, Motion & Drives, Salon international pour l’automatisation des procédés
19-21 juin, Shanghai : Propak China, Salon de la transformation alimentaire et l’emballage
19-22 juin, Shanghai : Design Shanghai, Salon international de la décoration et de l’architecture intérieures
18-21 juin, Canton :Ceramics China, Salon international des produits céramiques
25-27 juin, Shanghai : G-Power/E-Power, Salon chinois de la production d’énergie
25-27 juin, Shanghai : Air Cargo China, Salon et conférence sur le fret aérien et la logistique
26-28 juin, Chengdu : IE Expo, Salon international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
26-28 juin, Shanghai : MWC- Mobile World Congress, Salon international du GSM
26-28 juin, Zhengzhou : CIAAF – China International Auto Aftermarket Fair, Salon international des produits automobiles de seconde monte
27-29 juin, Chengdu : Hotelex Chengdu, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie
28-30 juin, Shanghai : ISPO Shanghai, Salon professionnel international des sports
3-4 juillet, Shanghai : Valve World Expo, Conférence et exposition pour les professionnels de la tuyauterie et des vannes
3-5 juillet, Shanghai : AL – Aluminium China , Salon international de l’industrie de l’aluminium
3-5 juillet, Shanghai : Lightweight Asia, Salon asiatique des solutions automobiles légères
8-10 juillet, Shanghai : Electronica China, Salon international des composants électroniques
8-11 juillet, Canton : CBD – China Building Decoration Fair Guangzhou, Salon international du bâtiment et de la décoration
10 – 12 juillet, Shanghai : China Diecasting, Congrès international & salon dédiés au moulage sous pression
11-13 juillet, Shanghai : Luxehome Shanghai, Salon international de l’ameublement de luxe
10-13 juillet, Qingdao : AP – RubberPlas, Salon international du plastique et du caoutchouc