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Le grand retour du cinéma chinois à Cannes

Après quelques années « creuses » durant le Covid, la Chine fait son grand retour au Festival de Cannes (14 au 25 mai), avec une présence dans plusieurs catégories.

En compétition officielle, on retrouve le très attendu dernier-né de Jia Zhangke, « Caught by the Tides » (《风流一代》), grande fresque de la Chine contemporaine centrée autour d’une fragile histoire d’amour qui se déroule dans une petite ville du nord de la Chine. C’est un projet de long court pour Jia puisque le tournage a démarré dès 2001. L’héroïne du film est incarnée par Zhao Tao, l’épouse de Jia qui est apparue pas moins de 13 fois dans ses films ces 25 dernières années.

Jia Zhangke est un habitué du festival puisqu’il y a remporté en 2013 le Prix du meilleur scénario pour « A touch of sin », ainsi qu’un Carrosse d’or décerné par la Quinzaine des réalisateurs en 2015 pour l’ensemble de son œuvre. « Caught by the Tides » pourrait donc permettre au cinéaste chinois de « 6ème génération » de décrocher une nouvelle récompense majeure, après son Lion d’or obtenu à Venise avec « Still Life » en 2006.

Côté « Un Certain Regard », la Chine sera représentée par Guan Hu (« Mr. Six », « La Brigade des 800 ») et son « Black Dog » (《狗阵》), qui relate l’amitié improbable entre un détenu fraîchement sorti de prison et un chien errant qu’il a recueilli quelques années avant les Jeux Olympiques de Pékin de 2008, lorsque la municipalité avait décidé de « nettoyer » les rues de la capitale.

Hors-Compétition, c’est le cinéaste hongkongais Peter Chan qui revient avec « She’s Got no Name » (《酱园弄》). Présenté comme un film historique qui retrace la lutte des Chinoises pour la conquête de leurs droits, ce long métrage est en fait inspiré de l’une des plus célèbres affaires de meurtre non résolues dans le pays, qui a eu lieu dans une ruelle de Shanghai, pendant l’occupation japonaise dans les années 1940. « She’s Got no Name » signe aussi le retour sur les écrans de la célèbre actrice Zhang Ziyi (« Tigre et Dragon », « Mémoires d’une Geisha ») après un long passage à vide.

Les amateurs de sensations fortes ne seront pas en reste avec une projection en séance de minuit de « Twilight of the warriors: Walled in » (《九龙城寨之围城》) de Soi Cheang, polar et film d’action se déroulant dans le Hong Kong des années 1980, dans un quartier mal famé de Kowloon, où règnent les gangs et où prospèrent les trafics en tous genres…

En séance spéciale, sera projeté « An Unfinished Film » » (《一部未完成的电影》) du réalisateur Lou Ye, lui aussi grand habitué du Festival de Cannes puisque trois de ses précédentes œuvres ont été en sélection officielle (« La Triade du papillon » en 2003, « Une jeunesse chinoise » en 2006 et « Nuit d’ivresse printanière » en 2009). Ce film raconte l’histoire d’une équipe de tournage qui se retrouve dans un hôtel près de Wuhan en janvier 2020 pour reprendre la production d’un film interrompu dix ans plus tôt. Alors que des rumeurs circulent sur l’émergence d’une étrange maladie, l’équipe se retrouve confinée, avec leurs écrans comme seul contact avec le monde extérieur…

Enfin, la nouvelle génération de cinéastes chinois sera elle aussi représentée avec « Across the waters » (《在水一方》), de la réalisatrice Viv Li, dans la catégorie du Meilleur court-métrage. Pour ce projet, qui relate l’histoire d’une jeune fille un peu à part qui se prend de curiosité pour un chauffeur routier de passage dans une ville minière, elle a bénéficié du soutien du CNC et de la chaîne Arte.

À travers ces six films répartis dans six catégories différentes, le Festival de Cannes souhaite donc braquer les projecteurs sur la variété et la diversité du cinéma chinois. Un signe positif pour un secteur encore convalescent, qui cherche à regagner l’intérêt du public à l’international.

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