Le Vent de la Chine Numéro 13 (2024)
C’est le mot que l’on entend un peu partout en ce moment : « surcapacités » (产能过剩, chǎn néng guòshèng), chinoises en particulier.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, une petite clarification s’impose : en économie, la surcapacité désigne une situation où les équipements et les ressources humaines sont sous-utilisés parce qu’il y a trop de capacité productive par rapport à la demande effective. Cela peut être dû à une estimation excessive de la demande future, à une baisse soudaine de la demande, à une concurrence accrue entraînant une surproduction, voire à des subventions de l’État à ses industries. Les surcapacités peuvent avoir des conséquences économiques négatives, telles que la baisse des prix et la réduction des marges. Elles peuvent aussi mener à des licenciements, des fermetures d’usines et à une baisse générale de l’efficacité économique. Si la production excédentaire est exportée, cela peut provoquer des tensions commerciales et des accusations de dumping sur les marchés mondiaux.
Ce n’est pas la première fois que le sujet arrive sur le tapis. Il y a plus d’une décennie, la Chine avait déjà été accusée d’exporter ses surcapacités, notamment dans l’acier, l’aluminium et le ciment, ce qui avait décimé bon nombre de producteurs étrangers, incapables de s’aligner sur les prix chinois. Cette situation avait poussé les Etats-Unis et l’Union Européenne (UE) à déposer plainte à plusieurs reprises contre la Chine auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’accusant de pratiques commerciales déloyales, sans résultat probant.
Un peu plus tard, l’initiative « Belt & Road » (BRI) lancée par Pékin en 2013 remettait la thématique au goût du jour, l’un des objectifs du programme étant de mettre à profit ces surcapacités en les utilisant dans des projets d’infrastructure à l’étranger, aidant ainsi les entreprises chinoises (publiques comme privées) à trouver de nouveaux débouchés hors frontières.
L’histoire se répète aujourd’hui, sauf que le problème s’étend cette fois à des secteurs de pointe, tels que celui des énergies vertes et des véhicules électriques, appelés à devenir les nouveaux fers de lance de l’économie chinoise en relais de l’immobilier. Cette situation déplaît particulièrement aux Etats-Unis et à l’UE, qui seraient tous les deux prêts à imposer des tarifs douaniers pour protéger leurs marchés (Bruxelles doit rendre les résultats de son enquête d’ici quelques mois). La nouveauté est que certains pays émergents comme la Turquie, le Mexique, l’Argentine, le Brésil, l’Inde et l’Indonésie, ont eux aussi rejoint la cohorte des plaignants…
Si la Chine reconnaît que les surcapacités peuvent être un problème (surtout lorsqu’elles affectent son propre marché), elle nie farouchement que sa capacité manufacturière puisse représenter une menace pour les autres pays. Signe que Pékin ne fera pas marche arrière, la presse officielle a publié début avril, une série de commentaires qualifiant les plaintes au sujet de ses surcapacités industrielles d’ « exagérées » et d’ « hypocrites ». Cette importante couverture médiatique peut être interprétée comme le reflet de l’inquiétude quant aux dégâts que provoqueraient des mesures protectionnistes sur son économie. De manière plus concrète, la Chine a porté plainte auprès de l’OMC contre les subventions « discriminatoires » accordées aux véhicules à énergies nouvelles par le gouvernement américain.
Que disent les chiffres ? Selon une analyse de Bloomberg, la capacité d’utilisation chinoise varie considérablement en fonction des secteurs. Dans le cas des panneaux solaires, du ciment et des batteries, le taux est plutôt faible (autour de 30%), ce qui désigne un excès de capacité significatif. Par contre, dans le cas des véhicules électriques et des éoliennes, il indique une utilisation « normale » de l’outil de production (autour des 80%). Dans ce cas précis, il serait donc plus juste de parler de « compétitivité » plutôt que de surcapacités. La question étant de savoir si cet avantage compétitif est le fruit de généreuses subventions accordées par le gouvernement chinois ou de la capacité d’innovation de ses producteurs…
Quoi qu’elle en dise, régler le problème structurel de ses surcapacités industrielles permettrait à la Chine de ne pas se rendre trop dépendante de ses exportations et lui épargnerait bon nombre de conflits commerciaux. Le problème est que la Chine produit trop de tout, même à perte. Or, seules les entreprises privées font faillite, les entreprises d’Etat (SOEs) bénéficiant souvent de la protection et des subventions du gouvernement (local). La solution serait donc de réformer ces SOEs, ce qui impliquerait inévitablement des pertes d’emplois massives avec un risque accru d’instabilité sociale, la hantise de Pékin.
L’autre option serait bien sûr de stimuler le taux de consommation des ménages chinois qui n’est que de 38 %, soit 18 points en dessous de la moyenne mondiale. Y remédier nécessiterait d’améliorer la couverture sociale, voire de revoir le système de répartition des richesses.
Ni l’une ni l’autre des solutions évoquées n’est facile à mettre en œuvre et si Pékin décide un jour ou l’autre de s’atteler à la tâche, ce sera pour répondre à ses propres impératifs, pas pour les beaux yeux de Bruxelles ou Washington.
Point d’orgue d’« une tournée de la paix » d’une dizaine de jours en Chine continentale, l’ancien président de la République de Chine (ou Taïwan) entre 2008 et 2016 et ancien dirigeant du KMT ( Parti nationaliste chinois), Ma Ying-jeou, a rencontré le 10 avril au Grand Hall du Peuple l’actuel dirigeant du Parti communiste chinois et, par conséquent, dirigeant de la République populaire de Chine, Xi Jinping. Pour des besoins éditoriaux et/ou d’édification, la rencontre a été présentée comme « historique ». Après tout, c’est la première fois qu’un ancien président de Taïwan est accueilli par le plus haut dirigeant chinois à Pékin depuis la fuite du Kuomintang (KMT) de Chiang Kai-shek à Taipei en 1949.
Cette rencontre fait suite à celle de Singapour en 2015, qui avait, elle aussi, été créditée d’ « historique » par une partie de la presse internationale et avait été décrite comme marquant un nouveau « momentum » dans les relations inter-détroits. De fait, la rencontre de Singapour avait bien plus de valeur et profondeur géopolitique puisque Ma Ying-jeou était alors Président en exercice de la République de Chine. Lorsque les Présidents chinois et taïwanais s’étaient serrés la main le 8 novembre 2015, on aurait pu croire qu’ils avaient « comblé le fossé qui existait entre les deux rives depuis 1949 » comme le disait l’article de CNN de l’époque, assez élégiaque. Xi Jinping avait alors déclaré : « Aujourd’hui marque un nouveau chapitre dans les relations entre les deux rives […] La séparation des familles des deux côtés du détroit de Taïwan a causé une profonde douleur et de profonds regrets à d’innombrables familles ». Ma avait demandé une ligne directe entre Taïwan et le continent pour traiter les questions urgentes appelant « à une réduction de l’hostilité et à la résolution des différends par des mesures pacifiques, à l’amélioration des échanges entre les deux rives et au renforcement du gagnant-gagnant ». C’était en 2015, il y a presque 10 ans.
Depuis lors, le statut de Xi Jinping et Ma Ying-jeou a aussi connu des évolutions contradictoires : Xi Jinping est le leader suprême du Parti Communiste chinois, qualifié par Biden de « dictateur » d’un pays économique et militairement puissant même si confronté à des problèmes structurels (vieillissement démographique, corruption, endettement des provinces, fermeture culturelle) ; Ma Ying-jeou est l’ancien responsable du KMT, un Parti qui a perdu trois élections présidentielles consécutives.
Aujourd’hui, Ma Ying-jeou n’a plus aucune fonction officielle au sein du KMT, n’est plus membre du Parlement, n’est plus un élu de la République de Chine. Plus encore, même au sein du KMT, Ma Ying-jeou est devenu un personnage controversé, voire même un peu toxique. Aux dernières élections, le candidat KMT à la présidentielle Hou You-yi a refusé la participation de Ma aux derniers meetings. En effet, quelques jours avant l’élection, Ma Ying-jeou avait déclaré à un journal allemand qu’il était inutile d’étendre le service militaire à Formose car Taïwan était trop petite pour faire face à la Chine. Une attitude défaitiste, équivalente à une forme de trahison de la part d’un ancien dirigeant, et qui a sans doute coûté des points au KMT dans la dernière ligne droite des élections.
En outre, la visite privée de Ma Ying-jeou et son discours se situent en porte-à-faux avec toute l’évolution de la société taïwanaise en dix ans. Rappelons qu’en mars 2014, avait lieu le Mouvement Tournesol des Étudiants, marqué par l’occupation du Parlement (le « Yuan législatif ») pour protester contre la soumission du vote final sur « l’accord de libre-échange sino-taïwanais » par le KMT. Mais en réalité, le changement des mentalités avait commencé dès la première présidence de Ma Ying-jeou (2008-2012), exprimant à la fois une résistance à sa volonté de re-siniser Taïwan et un éloignement générationnel de la Chine. C’est en effet en 2008 que le sentiment d’identité taïwanais (en vert sur le graphique) a pris le pas sur la double identité sino-taïwanaise (en rose). Aujourd’hui, la part des Taïwanais qui se définissent comme Chinois ne représente que 3,9% de la population (en bleu). Ce ne sont que ces 3,9% que Ma peut représenter en Chine, les 96,1% restants ne pouvant que sourciller à ces différents discours…
A Canton, Ma Ying-jeou s’est incliné devant un mémorial honorant un soulèvement manqué contre la dynastie Qing lancé par Sun Yat-sen, fondateur de la République de Chine. Sun est considéré comme le « père de la Chine moderne » des deux côtés du détroit et peut-être vu comme une figure rassembleuse. Dans la province du Shaanxi, Ma a assisté à une cérémonie en l’honneur de l’Empereur Jaune, un ancêtre légendaire et largement mythologique, en exhortant les jeunes de Taïwan à « se souvenir des racines de la culture chinoise et de la nation chinoise ». En disant cela, Ma Ying-jeou omet le fait qu’avant l’arrivée des Chinois en masse au 17e siècle, la population de Taïwan était à 99,9% aborigène. L’ancien-président paraît également complètement étranger au changement du sentiment d’identité, au fait que l’appartenance à une nation est une décision commune reposant sur des valeurs politiques et sur l’identification à un territoire : à savoir pour Taïwan, la démocratie en archipel.
Mais alors, pourquoi donc la Chine fait de cette visite d’un retraité de la présidence depuis 10 ans une sorte de visite « d’Etat », en l’accueillant dans le Grand Hall du Peuple aux côtés de Xi Jinping et lui donne une couverture médiatique si importante ? Car c’est justement la marginalité de Ma Ying-jeou à Taïwan qui lui donne sa centralité en Chine. En effet, aucun autre homme politique taïwanais n’accepterait de se rendre en Chine sans jamais mentionner l’existence de l’Etat (la République de Chine) qu’il est censé représenter (ou avoir représenté). Ma Ying-jeou permet ainsi à Xi Jinping de continuer à nourrir dans la population chinoise l’illusion de Taïwanais qui rêveraient d’être Chinois, l’illusion d’une population taïwanaise à laquelle serait imposée la séparation d’avec le continent contre sa volonté, d’une population en attente d’être libérée par… l’Armée populaire chinoise.
Lors de la rencontre avec Ma, Xi a affirmé : « Les habitants des deux côtés du détroit de Taïwan sont tous Chinois. Il n’y a aucun différend qui ne peut être résolu, il n’y a aucun problème qui ne peut être discuté et aucune force ne peut nous séparer […] Les différences entre les systèmes ne peuvent pas changer le fait que les deux rives du détroit de Taïwan appartiennent au même pays et à la même nation ». Le fait est justement que ce n’est pas le cas : la similarité ethnique et la proximité culturelle originelle ne font pas l’unité nationale quand les deux territoires sont séparés par un détroit océanique et que les populations ont évolué indépendamment (en termes linguistiques, politiques et culturels) depuis 70 ans.
Dira-t-on que l’entretien de cette illusion est bénéfique car elle donne du répit à Taïwan face aux exigences irrédentistes du Parti communiste chinois ? Force est de constater que, malgré les déclarations de grande paix familiale de Ma et de Xi, début avril, 30 avions militaires chinois ont fait le tour de l’île. Ainsi, la visite de Ma est tel un mirage qui se dissout dès qu’un avion chinois mord sur la zone d’identification de défense aérienne formosane, c’est-à-dire chaque jour…
Apple avait jeté l’éponge, Xiaomi l’a fait. Trois ans seulement après avoir annoncé se lancer sur le créneau très convoité des véhicules électriques, le n°3 mondial des smartphones, Xiaomi, a débuté en grande pompe le 28 mars la commercialisation de son tout premier véhicule, baptisé « SU7 ».
Cette berline, aux lignes rappelant fortement celles de la Porsche Taycan, affiche sur le papier des performances surpassant celles de la Tesla Model 3, notamment en termes de capacité d’accélération et d’autonomie. La SU7, pour l’instant réservée au marché chinois, serait également dotée d’un système de recharge rapide performant même en cas de grand froid, habituel l’hiver dans le pays. Cerise sur le capot, la SU7 en version standard coûte 215 900 yuans (environ 26 600 euros), soit 30 000 yuans de moins que la Model 3, qui reste n°1 des ventes sur ce segment très concurrentiel.
L’engouement a été instantané : en 24h, le géant chinois de l’électronique a enregistré pas moins de 88 898 pré-commandes. Même si environ 40% d’entre elles ont ensuite été annulées, notamment à cause des délais de livraison affichés (jusqu’à 6 mois), cela reste un très bon démarrage, qui n’est pas étranger à la popularité du fondateur de Xiaomi, Lei Jun, personnellement impliqué dans ce projet. Parfois surnommé le « Steve Jobs chinois », l’homme fait partie de ces entrepreneurs, souvent partis de rien, idolâtrés en Chine par une cohorte de fans.
Fondé en 2010, Xiaomi a connu un essor fulgurant en proposant des smartphones haut de gamme à prix abordable, mais aussi tout un tas d’objets connectés (tablettes, trottinettes, purificateurs d’air etc…). Si le groupe se lance aujourd’hui sur le marché des véhicules électriques, c’est qu’il espère diversifier ses sources de revenus, face au ralentissement de ses autres marchés. Et il se donne les moyens de son ambition : le département R&D dédié aux projets automobiles au sein de Xiaomi rassemble quelque 3 400 personnes et a investi pas moins de 10 milliards de yuans en trois ans pour le développement de la SU7. « L’objectif est de devenir l’un des cinq premiers fabricants au monde, au prix de 15-20 ans de durs efforts », déclarait Lei Jun à la presse en décembre. Xiaomi a par ailleurs déjà annoncé le lancement de son SUV d’ici la fin de l’année, suivi par un modèle hybride.
Mais les défis ne manqueront pas : passé l’effet d’annonce, Xiaomi devra se battre pour conserver l’attention des consommateurs et se différencier sur un marché saturé qui compte aujourd’hui des centaines de modèles de dizaines de marques.
En outre, ces derniers mois, la guerre des prix entre Tesla et les groupes locaux (Geely, Aion, Changan, Leapmotor, NIO, Xpeng ou encore BYD, le n°1 mondial) s’est intensifiée, ce qui pèse sur les marges. L’arrivée de la SU7 sur le marché a d’ailleurs poussé certains d’entre eux à casser un peu plus les prix… Xiaomi peut donc dire adieu à l’idée d’engranger le moindre bénéfice, du moins dans un premier temps !
L’autre point faible de la SU7 tient à sa production, sous-traitée au constructeur étatique BAIC, qui assemblera ces modèles dans une usine à Pékin à la capacité de 200 000 véhicules par an. Or, comme l’a montré Tesla et ses « mega-factories », produire soi-même permet non seulement de faire évoluer le produit plus vite mais aussi d’en abaisser le coût de revient.
A savoir que le grand rival de Xiaomi, Huawei, s’est lui aussi lancé sur le marché des véhicules électriques pour pallier une baisse de ses ventes de smartphones (exception faite de son dernier Mate 60 Pro), mais a choisi une stratégie différente en s’associant avec différents grands constructeurs automobiles (BAIC, Chery, Dongfeng, Seres…) à qui il fournit ses technologies, puis touche une commission pour chaque véhicule vendu dans l’un de ses 60 000 points de vente à travers le pays…
Au final, alors que les premières SU7 commencent à peine à être livrées aux clients, le véritable challenge pour Xiaomi sera de s’assurer de la qualité constante de ses véhicules (déjà les premières plaintes émergent) et à déployer un service après-vente qui est quasi-inexistant pour l’instant. La messe est donc loin d’être dite.
- 三边峰会, sānbiān fēnghuì: sommet trilatéral
- 南海, nánhǎi : Mer de Chine méridionale
- 胁迫, xiépò : pression, coercition
- 回应, huíyìng (HSK 6) : réponse
- 旨在, zhǐzài (HSK 7): avoir pour but de
- 明确, míngquè (HSK 3) : clair, précis
- 团结, tuánjié : Solidarité, union
- 紧张, jǐnzhāng (HSK 3) : tension
- 力度 , lìdù (HSK 7): intensité
- 阻止, zǔzhǐ (HSK 4) : empêcher
美国、日本和菲律宾之间的首次三边峰会是对中国在南海胁迫的直接回应,旨在发出“明确”的团结信息。这次三边会议召开之际,南海紧张局势加剧,中国加大了水炮射击力度,阻止菲律宾补给船向标志着马尼拉领土主张的军事前哨运送日常必需品.
Měiguó, rìběn hé fēilǜbīn zhī jiān de shǒucì sān biān fēnghuì shì duì zhōngguó zài nánhǎi xiépò de zhíjiē huíyīng, zhǐ zài fāchū “míngquè” de tuánjié xìnxī. Zhè cì sān biān huìyì zhàokāi zhī jì, nánhǎi jǐnzhāng júshì jiājù, zhōngguó jiā dàle shuǐ pào shèjí lìdù, zǔzhǐ fēilǜbīn bǔjǐ chuán xiàng biāozhìzhe mǎnílā lǐngtǔ zhǔzhāng de jūnshìqiánshào yùnsòng rìcháng bìxūpǐn.
Le premier sommet trilatéral entre les États-Unis, le Japon et les Philippines est une réponse directe à la coercition exercée par la Chine en mer de Chine méridionale et vise à envoyer un message « clair » d’unité. La réunion trilatérale intervient alors que les tensions montent en mer de Chine méridionale, la Chine intensifiant ses tirs de canons à eau pour empêcher les navires de ravitaillement philippins de livrer des produits de première nécessité aux avant-postes militaires marquant les revendications territoriales de Manille.
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- 衰退, shuāituì (HSK 7) : déclin
- 采取, cǎiqǔ (HSK 3) : prendre (mesures)
- 措施, cuòshī (HSK 4) : mesures
- 削减, xuējiǎn : réduire, diminuer
- 支出, zhīchū (HSK 5) : dépenses
- 新能源汽车 , xīn néngyuán qìchē : véhicules à énergie nouvelle
- 植物, zhíwù (HSK 4): plantes
- 减少, jiǎnshǎo (HSK 4) : réduire
- 茶叶, cháyè (HSK 4) : thé
- 购置, gòuzhì : achat
随着中国经济衰退,中国地方政府和党的机构正在采取措施削减支出。这些措施包括更多地使用新能源汽车、减少室内植物和减少茶叶消费。陕西省要求新能源汽车占省级新购置和更换的公务用车比例不低于40%,而福建省则呼吁消除“公共资源个人使用”。
Suízhe zhōngguó jīngjì shuāituì, zhōngguó dìfāng zhèngfǔ hé dǎng de jīgòu zhèngzài cǎiqǔ cuòshī xuējiǎn zhīchū. Zhèxiē cuòshī bāokuò gèng duō dì shǐyòng xīn néngyuán qìchē, jiǎnshǎo shìnèi zhíwù hé jiǎnshǎo cháyèxiāofèi. Shǎnxī shěng yāoqiú xīn néngyuán qìchē zhàn shěng jí xīn gòuzhì hé gēnghuàn de gōngwù yòng chē bǐlìbù dī yú 40%, ér fújiàn shěng zé hūyù xiāochú “gōnggòng zīyuán gèrén shǐyòng”.
Alors que l’économie chinoise décline, les gouvernements locaux et les institutions du Parti communiste prennent des mesures pour réduire leurs dépenses. Ces mesures comprennent notamment une plus grande utilisation de véhicules à énergie nouvelle, la diminution des plantes d’intérieur et de la consommation de thé. La province du Shaanxi exige que les véhicules à énergies nouvelles représentent au moins 40 % des véhicules officiels achetés et remplacés au niveau provincial, tandis que la province du Fujian appelle à l’élimination de « l’utilisation personnelle des ressources publiques ».
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- 批评, pīpíng (HSK 3) : critiquer
- 评级, píngjí : notation
- 前景下调, qiánjǐng xiàtiáo : révision à la baisse des perspectives
- 负面, fùmiàn (HSK 7) : négatif
- 维持, wéichí : maintenir
- 债务, zhàiwù (HSK 7) : dette
- 房地产, fángdìchǎn : immobilier
- 赤字, chìzì (HSK 7) : déficit (finance)
- 比例, bǐlì (HSK 3) : proportion, ratio
- 中位数, zhōng wèishù : médiane
中国财政部批评惠誉国际评级公司将其前景下调至负面但维持 A+ 评级的决定。惠誉认为,随着中国试图解决不断增加的地方和地方政府债务并减少对房地产的依赖,中国的债务风险正在上升。该机构还指出,预计今年中国的赤字占GDP的比例将从2023年的5.8%升至7.1%,而A评级国家的中位数为3.0%。
Zhōngguó cáizhèng bù pīpíng huì yù guójì píngjí gōngsī jiāng qí qiánjǐng xiàtiáo zhì fùmiàn dàn wéichí A+ píngjíde juédìng. Huì yù rènwéi, suízhe zhōngguó shìtú jiějué bùduàn zēngjiā dì dìfāng hé dìfāng zhèngfǔ zhàiwù bìng jiǎnshǎo duì fángdìchǎn de yīlài, zhōngguó de zhàiwù fēngxiǎn zhèngzài shàngshēng. Gāi jīgòu hái zhǐchū, yùjìjīnnián zhōngguó de chìzì zhàn GDP de bǐlì jiāng cóng 2023 nián de 5.8%Shēng zhì 7.1%, Ér A píngjí guójiā de zhōng wèi shù wèi 3.0%.
Le ministère chinois des Finances a critiqué la décision de Fitch de réviser sa perspective à négative tout en maintenant sa note de crédit à A+ pour la Chine. Fitch estime que les risques liés à la dette de la Chine augmentent à mesure que la Chine tente de résoudre la dette croissante des collectivités locales et des gouvernements locaux et de réduire sa dépendance à l’égard de l’immobilier. L’agence a également noté que le déficit de la Chine devrait atteindre 7,1 % du PIB cette année, contre 5,8 % en 2023, tandis que la médiane des pays notés A est de 3,0 %.
Entre les mâchoires de la machine, l’épais album-photo, à la couverture matelassée rouge vinyle, a fini comme l’affiche grand format envoyés par cette femme fraîchement divorcée : en petits copeaux qui serviront à produire de l’électricité.
Liu Wei ne manque pas d’envoyer un message à ses clients pour les informer de la destruction des affaires envoyées. Parfois, à leur demande, il accompagne son message de photos ou d’une vidéo. Le bruit infernal de la machine avalant des souvenirs devenus douloureux aide au processus de deuil. Au départ, quand Liu Wei a lancé ce service de destruction de documents et objets intimes sur les réseaux sociaux il y a un an, il n’avait pas plus de dix commandes par mois. Aujourd’hui, plus de 6 000 personnes l’ont contacté et plus de 700 sacs, aussi larges qu’une machine à laver, remplis de petits morceaux, ont été utilisés comme biocarburants. Dans la grande majorité des cas, les clients de Liu Wei font appel à ses services pour détruire albums et photos de mariage après un divorce. Après une carrière dans l’industrie pharmaceutique, c’est d’ailleurs la mésaventure d’un divorcé qui lui a donné l’idée de ce service.
Une connaissance commune lui avait raconté ce qui suit. Un homme de son âge, qui avait repris la ferme de ses parents dans un village de la région, était tombé très amoureux d’une jeune femme qu’il avait fini par épouser. Elle était très jolie mais vissée sur son téléphone, en quête de rêves et d’argent faciles. Un matin, il s’était retrouvé seul dans son lit, la belle avait filé pendant la nuit. Le cœur brisé, honteux des ragots que son histoire suscitait, le marié abandonné avait fini, au bout d’un an, par décrocher la photo géante du couple prise le jour de leur mariage, qui trônait au-dessus du canapé. Mais qu’en faire ? Si l’on souhaite aux nouveaux époux un mariage qui dure toute la vie, alors les supports utilisés pour magnifier ce grand jour doivent eux aussi résister à toutes les intempéries. Le verre acrylique épais de cette photo XXL ne s’enflammait pas, ne se coupait pas et ne se déformait pas. En désespoir de cause, des amis l’avaient emportée pour la laisser sur une décharge en rase campagne. Une semaine plus tard, un cousin éloigné appelait d’un autre village, consterné, pour rapporter qu’il avait vu la photo recyclée cloutée sur la remise rafistolée de ses voisins ! Rien ne se gâche à la campagne, surtout quand il s’agit d’un matériau aussi solide que l’acrylique…
La machine de Liu Wei broie tout : boîtes en métal, habits, cadres avec verre, peluches, selle de cheval. Certains clients lui envoient des affaires ayant appartenu à leurs animaux décédés, d’autres les habits de leurs ex-petit(e)s ami(e)s. Pour chacun, le processus de deuil suit des chemins spécifiques et Liu Wei prend soin de demander plusieurs confirmations avant de procéder à la destruction des matériaux confiés.
Marié et père de deux enfants, certains jours pèsent plus que d’autres quand le sol de son entrepôt est recouvert de photos aux visages aspergés de bombe noire par son assistant (mesure prise pour préserver l’anonymat), quand les messages WeChat laissent entrevoir de grosses souffrances, quand une robe de mariée arrive, prête à servir, quand des photos d’enfants sont envoyés : une garde retirée, des enfants qui ont dû prendre parti entre des parents qui se déchirent, décès ? Il ne saura jamais.
Ce qui ne quitte jamais son esprit par contre, c’est l’effroi ressenti il y a deux ans à la lecture d’un article sur la hausse des divorces en Chine : un bond de 75% en une décennie… Fang, sa femme, et lui arriveraient-ils à passer au travers ? Plus jeune, il critiquait souvent ses parents, avait honte de ses origines modestes, trouvait toujours l’assiette des autres mieux garnie que la sienne. Et ses parents de lui répéter : il faut se satisfaire de ce que l’on a, là est la clé du bonheur (知足常乐, zhī zú cháng lè), cela le rendait chèvre… En rencontrant Fang, pour la première fois il s’était estimé chanceux. Douze ans après, la vie n’est pas toujours rose – loin s’en faut ! – mais Liu Wei est heureux de ce qu’il a, de ce qu’il a construit avec son épouse. Il ne le dira à personne mais se confronter chaque jour aux malheurs des autres, à leurs divorces, effleurer les histoires confiées du bout des mots, agit sur lui comme une piqûre de rappel. Du papier broyé pour mettre en lumière la fragilité du sentiment amoureux et ne pas oublier que rien n’est jamais acquis. Objectif pour Liu Wei et son épouse : les noces de papier !
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.
15-17 avril, Fuzhou : HEEC – Higher Education Expo China, Le grand salon de l’éducation de haute qualité en Asie
17-19 avril, Pékin : INFOCOMM China, Beijing Infocomm China comprend une exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde
18-20 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
23-26 avril, Shanghai : CHINAPLAS, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
24-26 avril, Shanghai : IOTE-Internet of Things Expo, Salon international des technologies et des applications pour l’internet
6-8 mai, Pékin : CIFE – China High-End Import Food Exhibition, Salon international de l’agroalimentaire
6-8 mai, Pékin : CHINA MED, Salon des équipements et des instruments médicaux
6-9 mai, Shanghai : TCT Asia, Salon international de l’impression et de la fabrication additive
7-10 mai, Zhengzhou : ZIF, Salon international des équipements industriels
8-10 mai, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux
10-12 mai 2024, Canton : DDSE Asia – Digital Display & Showcase Expo, Salon asiatique de l’affichage numérique et de la vitrine
10-12 mai 2024, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques
10-12 mai 2024, Canton : Asia VR&AR Fair & Summit, Salon et sommet asiatiques de l’industrie chauffage, réfrigération, ventilation, climatisation
10-12 mai 2024, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie du logement
10-12 mai 2024, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique des fleurs
10-12 mai 2024, Canton : Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs d’attractions d’Asie
10-12 mai 2024, Canton : TFPS – Asian Tourist Attractions Equipment Exhibition, Salon asiatique des équipements pour attractions touristiques
11-13 mai 2024, Canton : Guangzhou International Metal & Metallurgy Exhibition, Salon international de la metallurgie, de la fonderie, des moules, de la coulée à haute pression et des fours industriels
14-17 mai, Shanghai : KBC – Kitchen & Bath China, Salon de la cuisine et de la salle de bains
15-17 mai, Shanghai : API China, Salon international de l’industrie pharmaceutique
15-17 mai, Shanghai : NFBE – International Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
16-18 mai, Chengdu : CAPAS, Salon international pour les pièces automobiles et les services après-vente
16-18 mai, Canton : GITF – Guangzhou International Travel Fair, Salon international du voyage
18-20 mai, Chengdu : CAHE – China Animal Husbandry Exhibition, Salon des professionnels de l’élevage
20-22 mai, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé (naturopathie, nutrition, cosmétiques naturels …)
20-22 mai, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille
21-24 mai, Shanghai : Bakery China, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie
22-24 mai, Shanghai : CBE – China Beauty Expo, Salon international de la beauté
22-24 mai, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire
22-24 mai, Canton : ASE – Adhesives and Sealants Expo, Salon international des colles et adhésifs
23-25 mai, Pékin : CEPE, Salon international de la protection de l’environnement, des installations sanitaires et des équipements de nettoyage
23-25 mai, Pékin : HEFC, Salon international dédié à l’énergie hydrogène et aux véhicules à pile à combustible
23-25 mai, Pékin : Hortiflorexpo IPM, Salon international des plantes et des fleurs
23-25 mai, Xi’an : Hosfair, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, de l’alimentation et des boissons
23-25 mai, Canton : Interwine, Salon international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
23-26 mai, Ningbo : JM – Jinnuo Machine Tool Exhibition, Salon international de la machine outils et des moules
23-26 mai, Canton : Music Guangzhou, Salon international des instruments de musique
23-26 mai, Canton : Prolight + Sound, Salon chinois international des technologies du son et des éclairages
28-30 mai, Shanghai : Domotex Asia / Chinafloor, Salon international du revêtement de sol
28-30 mai, Shanghai : SIAL, Salon international de l’alimentation, des boissons, vins et spiritueux
29-31 mai, Shanghai : AIE-Aircraft Interiors Exhibition, Salon international dédié aux intérieurs de cabines d’avions
29-31 mai, Pékin : CISILE, Salon international des instruments scientifiques et des équipements de laboratoire
29-31 mai, Shanghai : INTERTRAFFIC, Salon international consacré aux technologies du trafic et de la mobilité en Chine
30 mai-1er juin, Canton : ADE – Asian Dairy Expo, Salon international des produits laitiers
31 mai-1er juin, Canton : FCCE – Fresh and Cold Chain Exhibition, Salon de la distribution d’aliments frais et de la chaîne du froid
3-5 juin, Shanghai : WieTec/Buildex, Salon de l’industrie de l’approvisionnement en eau et du drainage
4-6 juin, Pékin : TopWine, Salon du vin et des spiritueux
5-7 juin, Pékin : CMPE- China Military Police Equipment, Salon international des équipements d’urgence antiterroristes de la police militaire
5-7 juin, Shanghai : Rail+Metro, Salon international et conférence sur les transports par rail
5-8 juin, Shanghai : DMC – Die & Mould China, Salon international des technologies pour les moulistes et les plasturgistes
5-7 juin, Shenzhen : Intertextile Shenzhen Apparel Fabrics, Salon professionnel international des tissus pour la confection et des accessoires
7-16 juin, Chongqing : Auto Chongqing, Salon international de l’industrie automobile
9-12 juin, Canton : LED China/ Guangzhou Electrical Building Technology, Salon des technologies électriques et d’éclairage pour le bâtiment