Le Vent de la Chine Numéro 11 (2024)
L’étau se resserre autour du promoteur immobilier Evergrande (« Hengda » en chinois) et son fondateur, Xu Jiayin, aussi connu sous le nom de Hui Ka Yan. La tutelle boursière chinoise (CSRC) vient de les condamner respectivement à des amendes de 580 millions de $ et 6,6 millions de $ pour fraude financière et collusion visant à gonfler les revenus du groupe.
L’enquête dirigée par la CSRC conclut que sous la direction de M. Xu, le groupe a artificiellement augmenté ses revenus de 78 milliards de $ pour les années 2019 et 2020, puis utilisé ces faux chiffres pour tromper les investisseurs et lever 2,9 milliards de $ sur les marchés chinois… avant de faire défaut en décembre 2021. Les montants colossaux qui sont en jeu pourraient faire de cette affaire la plus grande fraude financière de l’histoire chinoise. A titre de comparaison, Luckin Coffee n’avait déclaré « que » 310 millions de $ de ventes fictives lors de son entrée en bourse aux Etats-Unis en 2019…
Cette amende est probablement la première d’une longue série pour Evergrande, dont la liquidation a été ordonnée fin janvier par un tribunal de Hong Kong, soucieux de protéger les intérêts des créanciers internationaux. Mais la justice chinoise acceptera-t-elle de liquider les actifs continentaux d’Evergrande pour rembourser les investisseurs étrangers au détriment des créanciers chinois ? Rien n’est moins sûr… D’autant que si elle le fait, d’autres promoteurs immobiliers chinois en difficulté pourraient bien faire l’objet d’ordonnances similaires à Hong Kong, ce qui pourrait faire davantage plonger le marché immobilier. En attendant, cette amende représente déjà 586 millions de $ qui n’iront pas dans la poche des créanciers offshore… Au total, le passif d’Evergrande est estimé à 332 milliards de $.
Les perspectives ne sont pas plus encourageantes pour Xu Jiayin. Autrefois l’homme le plus riche d’Asie avec une fortune de 42,5 milliards de $ en 2017, l’ancien magnat ne vaudrait plus « que » 700 millions de $, selon les estimations de Forbes. Aux arrêts depuis septembre dernier pour « suspicion de crimes », l’homme est devenu le symbole d’une expansion malsaine du secteur immobilier alimentée par toujours plus d’endettement, semblable à un schéma de Ponzi.
Le fait que la CSRC qualifie les crimes commis par Xu de « particulièrement graves » et de « pervers » les moyens auxquels il a eu recours pour gonfler les résultats financiers de l’entreprise, laisse présager une peine sévère. Pour mémoire, Wu Xiaohui, ex-patron du conglomérat Anbang, avait été condamné à 18 ans de prison en 2018 pour des crimes similaires. « Nous enquêterons résolument sur ceux qui nuisent aux intérêts des masses et les traiterons conformément à la loi, en leur faisant payer le prix qui leur est dû », mettait en garde le ministre du Logement, Ni Hong, en conférence de presse le 9 mars. Certains analystes rappellent toutefois que si Xu a pu monter une fraude si énorme, c’est en partie grâce à sa proximité avec certains dirigeants politiques…
Quoiqu’il en soit, punir Xu sera une manière d’apaiser la colère des propriétaires d’appartements Evergrande vendus sur plan et qui attendent toujours d’être livrés. En 2022, le groupe recensait 1 200 projets en cours, à des stades plus ou moins avancés. S’assurer du bon achèvement des chantiers est la priorité numéro 1 pour Pékin qui craint que cette situation ne génère de l’instabilité sociale, sa hantise.
Ainsi, entamer des poursuites judiciaires envers les personnes jugées responsables de cette débâcle pourrait être la première étape d’un long et douloureux processus de guérison, suivie par la restructuration d’Evergrande avec le soutien des entreprises d’État, et enfin la liquidation des actifs restants… Le gouvernement compte opérer de la même façon pour tous les promoteurs immobiliers devenus insolvables. Il faut donc s’attendre à voir beaucoup de restructurations à l’avenir et les entreprises d’Etat jouer un rôle plus actif, notamment en développant des projets de logements sociaux qui correspondent mieux aux objectifs politiques du leadership. A terme, le gouvernement devrait également mettre en œuvre des mesures pour s’assurer que tous les promoteurs privés ayant survécu à la crise affichent un bilan financier sain et équilibré. Cependant, Pékin est encore trop occupé à trouver comment éviter que le marché immobilier ne tombe dans une spirale déflationniste. Ainsi, ces nouvelles mesures seront appliquées uniquement lorsque la crise actuelle sera terminée, ce qui pourrait encore prendre plusieurs années…
Le cinéma hongkongais a été pendant longtemps au firmament du cinéma mondial, avec un âge d’or du milieu des années 1980 à la fin des années 1990, marqué par Jet Li et Wong Kar-wai. C’est le moment où Hong Kong était encore dans un « entre-deux » propice à tous les rêves et les désirs, les tourments et les doutes, entre la fin de la colonisation britannique et le début de la colonisation chinoise. C’est aussi le moment de la première migration de masse des Hongkongais : entre le début des discussions sur la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1984 et leur aboutissement en 1997, près d’un million de personnes émigrèrent, faisant subir à Hong Kong sa première saignée de capital humain et financier.
Un bref retour vers le passé s’impose pour mieux comprendre le présent. Tout commença par la « déclaration commune sino-britannique », signée par Zhao Ziyang et Margaret Thatcher le 19 décembre 1984 à Pékin. Ce document stipulait que la Chine déclarait reprendre l’exercice de sa souveraineté sur Hong Kong avec effet au 1er juillet 1997. Conformément au principe « un pays, deux systèmes » convenu entre le Royaume-Uni et la République Populaire de Chine, le système socialiste ne serait pas appliqué dans la Région Administrative Spéciale (RAS) avant 2047. La Loi fondamentale de Hong Kong garantissant que Hong Kong devait conserver son système législatif ainsi que les droits et libertés du peuple pendant cinquante ans, en tant que région administrative spéciale de la Chine.
C’est dans ce contexte que doivent se comprendre les réactions internationales concernant la dérive sécuritaire sur Hong Kong depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping et les révolutions hongkongaises des parapluies de 2014 (contre la décision de réforme du système électoral de Hong Kong) et les « révoltes liquides » (pour les nommer en référence au slogan « Be Water ») de 2019 (contre le projet d’amendement de la loi anti-extradition).
La branche légale de cette dérive sécuritaire est liée à l’article 23 de la Loi fondamentale, exigeant que Hong Kong promulgue une loi sur la sécurité nationale qui interdise la trahison, la sécession, la sédition, la subversion contre le gouvernement central, le vol de secrets d’État et aux organisations étrangères de mener des activités politiques sur le territoire.
La première tentative de mise en œuvre fut déjouée par une manifestation massive le 1er juillet 2003, lorsqu’un demi-million de personnes défilèrent dans le centre-ville de Hong Kong. La loi fut finalement retirée de l’examen suite à une division dans le camp pro-Pékin qui perdit la majorité au sein de l’Assemblée législative. La législation proposée donnait plus de pouvoir à la police, par exemple en n’exigeant pas de mandat de perquisition pour perquisitionner le domicile d’un terroriste présumé. Après cet épisode, le gouvernement a mis le projet de loi en suspens pour une durée indéterminée…
Jusqu’à ce que le 30 juin 2020, suite aux protestations de 2019 contre la loi d’extradition, l’Assemblée populaire nationale (ANP) chinoise impose à Hong Kong de promulguer une loi définitive sur la sécurité nationale’. Le 12 avril 2022, avant sa nomination comme chef de l’exécutif de Hong Kong en juillet 2022, John Lee déclarait que la mise en œuvre de la législation sur la sécurité serait pour lui une priorité absolue – promesse réitérée en janvier 2023, après avoir rencontré le responsable du Parti communiste chinois Xia Baolong.
Puis les choses sont allées très vite : le Bureau de la sécurité de Hong Kong a lancé une consultation publique sur la législation relative à l’article 23 le 30 janvier 2024, qui s’est terminée un mois plus tard. Le projet présenté au Conseil législatif le 8 mars 2024 prévoit des peines allant jusqu’à la prison à vie pour trahison, insurrection et incitation à la mutinerie d’un membre des forces armées chinoises. Officiellement adopté le 19 mars (cf photo), il est entré en vigueur quatre jours plus tard…
La version de 1987 de « l’article 23 » exigeait seulement que la RAS « interdise par la loi tout acte portant atteinte à l’unité nationale ou renversant le gouvernement populaire central ». Dans sa dernière mouture, il stipule que la RAS « promulguera elle-même des lois pour interdire tout acte de trahison, de sécession, de sédition, de subversion contre le gouvernement populaire central ou de vol de secrets d’État, pour interdire aux organisations ou organismes politiques étrangers de mener des activités politiques dans la région, et d’interdire aux organisations ou organismes politiques de la région d’établir des liens avec des organisations ou organismes politiques étrangers ».
En outre, entre 2003 et 2020, la définition du crime de sécession a changé : en 2003, il signifiait le recours à « la force ou à des moyens criminels graves » qui « mettent gravement en danger la stabilité » de la Chine ou l’engagement dans une guerre, alors qu’en 2020, celle-ci comprend les actes qui menacent Hong Kong ou la Chine « que ce soit ou non par la force ou la menace de la force ». Autrement dit, l’action violente n’est plus seule criminalisée, mais toute manifestation même la plus pacifique qui vise à « séparer » Hong Kong du Continent en demandant pour le territoire un régime d’exception légal, culturel, intellectuel ou financier. La loi crée un nouveau délit de sabotage consistant à utiliser illégalement un système informatique ou électronique pour mettre en danger la sécurité nationale, passible de 20 ans de prison. La définition des secrets d’État semble assez large puisqu’elle inclut les secrets militaires, de sécurité et diplomatiques, ainsi que des informations sociales, économiques et technologiques classifiées impliquant les gouvernements chinois et de Hong Kong, et leurs relations.
L’article 23 signe donc la mise à mort légale du modèle « un pays, deux systèmes ». Il s’accompagne de l’annulation de concerts, d’événements, de la fermeture de libraires, d’une volonté d’exode des intellectuels et des étudiants et d’un climat anxiogène généralisé. The Economist rapporte qu’environ 200 000 personnes ont quitté Hong Kong ces dernières années, entraînant une fuite des cerveaux vidant peu à peu l’ancienne Cité-(quasi-)État de sa substance démographique, culturelle, linguistique et économique.
Du fait de cette nouvelle loi, les entreprises étrangères devront sans doute s’abstenir de certaines activités de conseil et réfléchir à deux fois en raison des craintes de violation des lois sur les secrets d’État. Ce n’est pas un hasard si les prix de l’immobilier dans le centre financier sont tombés à leur plus bas niveau depuis sept ans et si le marché boursier de Hong Kong s’est effondré à l’un des rythmes les plus rapides au monde : l’indice Hang Seng a chuté de près de 50 % entre janvier 2021 et janvier 2024. Hong Kong est le laboratoire testamentaire du libéralisme politique, économique et social : le processus de dé-libéralisation légale va de pair avec celui de dé-libéralisation commerciale dans un cercle vicieux où le profit est confisqué par une élite politico-économique au sein d’un territoire où plus que jamais faire des affaires rime avec affairisme.
Deux ans après le crash jusqu’à présent inexpliqué du vol MU5735, le régulateur de l’aviation civile chinois (CAAC) a fait le point le 20 mars sur l’avancée de l’enquête.
Un petit rappel des faits s’impose : le 21 mars 2022, un Boeing 737-800 opéré par la compagnie China Eastern, reliant Kunming à Canton, a soudainement perdu de l’altitude alors qu’il s’apprêtait à amorcer sa descente. Pendant plusieurs secondes, l’appareil remonte, avant de replonger vers le sol… Puis, des images de vidéosurveillance d’une société minière montrent l’avion plonger à vive allure, presque à la verticale, avant de s’écraser sur un flanc de montagne, tuant sur le coup les 123 passagers et les 9 membres d’équipage dont trois pilotes. Après plusieurs jours de recherche dans des conditions difficiles, les deux boîtes noires (l’une enregistrant les conversations et bruits à bord du cockpit, l’autre les paramètres de vol) sont retrouvées, sérieusement endommagées, et envoyées pour analyse au bureau d’enquête américain (NTSB). A noter que durant la chute de l’appareil, aucun signal de détresse n’a été émis.
Un mois après le drame, China Eastern fait à nouveau voler ses B737-800, ce qui semble exclure un problème technique. En parallèle, la thèse d’une action délibérée par une personne présente dans le cockpit prend de l’ampleur. Le fait que la CAAC ordonne début avril un renforcement des contrôles de santé et du bien-être psychologique de tous les pilotes de vols commerciaux, vient alimenter cette thèse tout comme un article publié mi-mai par le Wall Street Journal. Selon le journal américain, une source proche de l’enquête aurait affirmé que quelqu’un dans le cockpit aurait intentionnellement provoqué le crash, sur base de l’analyse des données de l’enregistreur des données de vol (FDR). En réaction, China Eastern Airlines a appelé à « résister à toute spéculation non officielle car elle pourrait interférer avec l’enquête et avoir un impact sur son déroulement ».
Deux ans plus tard, que sait-on de plus ? Pas grand-chose… Le dernier rapport de la CAAC publié le 20 mars, semble être davantage une manière de se conformer aux exigences réglementaires nationales et internationales de communiquer sur l’enquête à chaque date anniversaire du crash, que de faire la lumière sur les causes éventuelles de l’accident. La CAAC se contente de déclarer que tout semblait en ordre ce jour-là : la météo était bonne, l’avion ne transportait pas de matières dangereuses, la maintenance de l’appareil était à jour et l’équipage était correctement formé et en bonne santé. Par contre, pas un mot sur le contenu des boîtes noires.
Sans surprise, ce rapport a suscité la colère et le scepticisme des internautes. Sur Weibo, le hashtag lié à la publication du rapport de la CAAC a été vu plus de 7,28 millions de fois, ce qui signale l’intérêt du public pour l’affaire. « Ce rapport exclut soigneusement tous les aspects techniques mais n’exclut pas le facteur humain, que doit-on en penser ? », commente l’un d’entre eux. « La cause du crash est déjà connue au sein des compagnies aériennes, tout le monde le sait, mais ils ne peuvent tout simplement pas le dire », commente un autre, faisant allusion au suicide de l’un des pilotes. « Pourquoi est-il si difficile de révéler la vérité ? », questionne un bloggeur.
C’est peut-être la bonne question à poser. Si le scénario du suicide de l’un des pilotes se confirme, annoncer un tel dénouement au public chinois ne sera certainement pas une chose aisée pour les autorités. Ce serait la première fois dans l’histoire de l’aviation civile chinoise – qui jouit d’une solide réputation de surêté – qu’un pilote se suicide.
Cela pourrait également jeter un regard défavorable sur les conditions de travail des pilotes qui se sont sensiblement dégradées durant la pandémie (le crash a eu lieu en plein « zéro Covid », période durant laquelle les quarantaines étaient le quotidien du personnel navigant).
Il n’en est pas moins essentiel d’en tirer les conclusions qui s’imposent et de réfléchir à d’éventuelles mesures permettant d’éviter que de tels drames se reproduisent. Le crash du vol de Germanwings en 2015 avait notamment soulevé un large débat sur le suivi psychologique des pilotes. En Chine, il est plus que probable qu’une telle discussion se déroule à huit clos.
En attendant, le manque de transparence de la CAAC pousse les familles des victimes à perdre peu à peu l’espoir de connaître la vérité un jour…
- 盒马鲜生, hémǎ xiānshēng : Hema Fresh (chaine de supermarchés premium)
- 业务, yèwù (HSK 7) : affaire, activité
- 首席执行官, shǒuxí zhíxíngguān : PDG
- 引发, yǐnfā (HSK 7) : déclencher, provoquer
- 未来, wèilái (HSK 4) : futur
- 发展, fāzhǎn (HSK 3): développement
- 方向, fāngxiàng (HSK 2) : direction, orientation
- 猜测, cāicè (HSK 5): deviner, conjecture
- 零售, língshòu (HSK 7) : vente au détail
- 出售, chūshòu (HSK 4) : vendre
阿里巴巴为其盒马鲜生业务任命了一位新首席执行官,引发了对该业务未来发展方向的猜测。在阿里巴巴董事长蔡崇信表示实体零售不再是公司的核心业务之后,此举引发了阿里巴巴可能计划出售杂货业务的猜测。
Ālǐ bābā wéi qí hé mǎxiānshēng yèwù rènmìngle yī wèi xīn shǒuxí zhíxíng guān, yǐnfāle duì gāi yèwù wèilái fāzhǎn fāngxiàng de cāicè. Zài ālǐ bābā dǒngshì zhǎng càichóngxìn biǎoshì shítǐ língshòu bù zài shì gōngsī de héxīn yèwù zhīhòu, cǐ jǔ yǐnfāle ālǐ bābā kěnéng jìhuà chūshòu záhuò yèwù de cāicè.
Alibaba a nommé un nouveau PDG pour son activité de produits frais Hema, alimentant les spéculations sur son orientation future. Cette décision a suscité des spéculations sur l’intention d’Alibaba de vendre ses activités d’épicerie après que son président Joseph Tsai ait déclaré que la vente au détail physique n’était plus le cœur de métier de l’entreprise.
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- 老龄化, lǎolínghuà : vieillissement de la population
- 中产阶级, zhōngchǎn jiējí : classe moyenne
- 娱乐, yúlè (HSK 6) : divertissement
- 课程, kèchéng (HSK 3) : programme, cours
- 创造, chuàngzào (HSK 3) : créer, générer
- 增长, zēngzhǎng (HSK 3) : augmentation
- 衰落, shuāiluò : déclin
- 私人, sīrén (HSK 5) : privé, personnel
- 辅导, fǔdǎo (HSK 7) : tutorat, soutien
- 出生率, chūshēnglǜ: taux de natalité
中国的人口老龄化正在为老年中产阶级的娱乐课程和活动创造一个不断增长的市场。与日渐衰落的课后私人辅导行业形成鲜明对比的是,该行业正在蓬勃发展,后者受到旨在降低教育成本和提高出生率的政府法规的影响。
Zhōngguó de rénkǒu lǎolíng huà zhèngzài wèi lǎonián zhōngchǎn jiējí de yúlè kèchéng hé huódòng chuàngzào yīgè bùduàn zēngzhǎng de shìchǎng. Yǔ rìjiàn shuāiluò de kè hòu sīrén fǔdǎo hángyè xíngchéng xiānmíng duìbǐde shì, gāi hángyè zhèngzài péngbó fāzhǎn, hòu zhě shòudào zhǐ zài jiàngdī jiàoyù chéngběn hé tígāo chūshēnglǜde zhèngfǔ fǎguī de yǐngxiǎng.
Le vieillissement de la population en Chine crée un marché en constante expansion pour les programmes de divertissement et les activités destinés à la classe moyenne senior. Le secteur est en plein essor, contrairement au secteur du tutorat privé après l’école, en déclin, qui a été affecté par les réglementations gouvernementales visant à réduire les coûts de l’éducation et à augmenter le taux de natalité.
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- 挑战, tiǎozhàn (HSK 4) : défi, challenge
- 富裕, fùyù (HSK 5) : riche, aisé
- 数量, shùliàng (HSK 4) : nombre, quantité
- 下降, xiàjiàng (HSK 4) : diminuer, baisser
- 资产, zīchǎn (HSK 5) : actifs
- 寻求, xúnqiú (HSK 5) : chercher à
- 共同繁荣, gòngtóng fánróng : prosperité commune
- 倡议, chàngyì (HSK 6) : initiative, proposition
- 解决, jiějué (HSK 3) : résoudre
- 不平等, bùpíngděng (HSK 6) : inégalité
随着中国面临经济挑战,中国富裕家庭数量15年来第二次下降。根据胡润研究院的一份报告,2023 年,拥有600 万元人民币(合 833,484 美元)资产的中国富裕家庭数量下降 0.8%,至 514 万户。这一下降是在习近平主席寻求通过其“共同繁荣”倡议解决不平等问题之际发生的。
Suízhe zhōngguó miànlín jīngjì tiǎozhàn, zhōngguó fùyù jiātíng shùliàng 15 niánlái dì èr cì xiàjiàng. Gēnjù hú rùn yán jiù yuàn de yī fèn bàogào,2023 nián, yǒngyǒu 600 wàn yuán rénmínbì (hé 833,484 měiyuán) zīchǎn de zhōngguó fùyù jiātíng shùliàng xiàjiàng 0.8%, Zhì 514 wàn hù. Zhè yī xiàjiàng shì zài xíjìnpíng zhǔxí xúnqiútōngguò qí “gòngtóng fánróng” chàngyì jiějué bù píngděng wèntí zhī jì fāshēng de.
En Chine, le nombre de ménages aisés a diminué pour la deuxième fois en 15 ans alors que le pays est confronté à des défis économiques. Selon un rapport de l’Institut Hurun, le nombre de ménages chinois aisés disposant d’actifs de 6 millions de yuans (833 484 dollars) a diminué de 0,8 % pour atteindre 5,14 millions en 2023. Ce déclin survient alors que le président Xi Jinping cherche à lutter contre les inégalités à travers son initiative « prospérité commune ».
Xue Li n’aime pas perdre son temps. Sur le marché de Boluochi, elle tient un stand apprécié de bing (饼), ces petites crêpes épaisses typiques du nord de la Chine, et de bingzi ( 饼子) sucrées, garnies de graines de sésame ou de sucre. À 39 ans, native de cette ville de province où rien ne se passe, elle ne s’en sort pas trop mal. Son mari, le fils des voisins, a la tête sur les épaules et cultive avec sérieux les champs de maïs légués par ses parents. La vente des bing assure un complément devenu essentiel avec l’arrivée de leur fils Miao. Chaque soir, dans le coin cuisine de leur maison, elle fait la pâte puis, d’une main assurée par dix années de pratique, elle la sépare en boules de poids équivalent et les étale, soucieuse de former des crêpes de même dimension qui passent ensuite au four. Les étapes se répètent jusqu’à obtenir 1 000 crêpes, empilées dans des cagettes pour les bingzi qui seront vendues à l’unité, emballées par six dans des sachets plastiques pour les bing. Xue Li ne se couche jamais avant minuit et le lendemain matin, dès six heures, elle se tient derrière son étal. La plupart du temps, toute sa marchandise a disparu avant midi.
Xue Li sourit à ses clients, prend des nouvelles et en donne. Elle parle surtout de son fils de dix ans, Miao, son absolue fierté. Permettre à ce garçon de se réaliser autrement et loin de Boluochi, voilà la seule chose qui donne un sens au fait de trimer nuit et jour de cette façon. Si son mari n’a jamais passé son zhongkao (中考, examen d’entrée au lycée) et s’est très vite plongé dans les travaux agricoles de la ferme familiale, Xue Li nourrissait, petite, des rêves bien différents. Douée en classe, elle aurait voulu rentrer dans une université et trouver un emploi à Shenyang, la capitale provinciale. Mais, à 14 ans, la maladie et le décès de sa mère en avait décidé autrement. Aînée d’une fratrie de trois, il avait fallu occuper une place laissée vide à la maison, s’occuper de ses petits frères pendant que son père, chauffeur routier, écumait les routes de la province.
Scolarisé à l’école élémentaire puis au collège de Boluochi, Miao satisfait les ambitions maternelles par un excellent bulletin. Mais il ne semble développer aucune appétence particulière pour les mathématiques ou les sciences informatiques, non, il aime lire et ça embête Xue Li. Cela l’embête d’autant plus que le directeur de l’école, contre vents et marées, encourage la lecture par tous les moyens possibles. L’ancienne cafeteria désaffectée est devenue une bibliothèque avec air conditionné et machine à café, pour attirer élèves et enseignants. C’est là que Miao se réfugie après l’école maintenant que les « heures surveillées » – traditionnellement utilisées pour faire les devoirs et bachoter – ont été rebaptisées « heures de lecture » dans son emploi du temps.
Aux réunions d’information avec les parents, le directeur inscrit ces changements dans la continuité de la politique de « double réduction » mise en place en 2021 par le gouvernement pour alléger les élèves écrasés par des devoirs excessifs et du tutorat à outrance. Selon lui, à côtoyer les livres comme des bons amis (好书如挚友, hǎo shū rú zhì yǒu), les enfants et les jeunes améliorent leur compréhension écrite, compétence évaluée au zhongkao puis au gaokao (高考, équivalent du baccalauréat), mais aussi et surtout, grandissent en adultes comblés. « Plus vous lisez, plus vous avez envie de lire, plus vous découvrez de mondes nouveaux, plus vous apprenez sur la vie », a-t-il conclu en nage à la dernière réunion, devant une audience bruyante et indifférente. Lire des livres lui permettrait-elle de voyager enfin s’est demandé Xue Li, et la lanterne de ses rêves d’enfance s’est rallumée toute la nuit.
Quand, un mois plus tard, la bibliothèque de l’école s’est ouverte au public, tout a changé pour Xue Li et Miao. Plus de disputes, plus de cris à la maison sur l’avenir de Miao et le temps dévolu à ses lectures, un brusque revirement qui laisse le chef de famille soulagé mais perplexe. Un livre traîne souvent sur l’étal de Xue Li. Deux fois par semaine, une fois sa production vendue, elle retrouve son fils à la bibliothèque et tous deux y passent l’après-midi. La mère vibre aux destins d’Emma Bovary et d’Anna Karenine, oublie un moment sa vie pour plonger ailleurs, se révolte de voir Anna sortir d’une cage pour tomber dans une autre quand elle-même sort de la sienne par la magie du livre. Miao quant à lui, dévore Harry Potter qui lui confirme l’existence de mondes différents au-delà de son village et la nécessité de voyager pour les découvrir. Mère et fils se sont mis d’accord : comme toute belle amitié, côtoyer les livres ne doit empiéter ni sur les révisions du zhongkao de Miao ni sur les bing de Xue Li. Après, une fois le livre ouvert, le monde s’ouvre à eux …
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.
25-27 mars, Pékin : CIPPE, Salon international chinois du pétrole, des technologies pétrochimiques et de leurs équipements
26-28 mars, Shanghai : CTW China, La principale conférence sur la gestion des voyages d’entreprise en Chine
26-29 mars, Boao (Hainan) : BFA – Baoao Forum for Asia, Plateforme de dialogue et de coopération économique régionale en Asie
26-29 mars, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2024, Salon de la construction et du bâtiment durable
28-30 mars, Shenzhen : ITES Exhibition (SIMM), Salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe dans le sud de la Chine.
10 avril, Pékin : ACCESS MBA – Beijing, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
11-14 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon chinois international de l’équipement médical
13 avril, Shanghai : ACCESS MBA – Shanghai, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
15-17 avril, Fuzhou : HEEC – Higher Education Expo China, Le grand salon de l’éducation de haute qualité en Asie
17-19 avril, Pékin : INFOCOMM China, Beijing Infocomm China comprend une exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde
18-20 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
23-26 avril, Shanghai : CHINAPLAS’, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
6-8 mai, Pékin : CIFE – China High-End Import Food Exhibition, Salon international de l’agroalimentaire
6-8 mai, Pékin : CHINA MED, Salon des équipements et des instruments médicaux
6-9 mai, Shanghai : TCT Asia, Salon international de l’impression et de la fabrication additive
7-10 mai, Zhengzhou : ZIF, Salon international des équipements industriels
8-10 mai, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de
manutention et des systèmes de gestion des flux
10-12 mai 2024, Canton : DDSE Asia – Digital Display & Showcase Expo, Salon asiatique de l’affichage numérique et de la vitrine
10-12 mai 2024, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques
10-12 mai 2024, Canton : Asia VR&AR Fair & Summit, Salon et sommet asiatiques de l’industrie chauffage, réfrigération, ventilation, climatisation
10-12 mai 2024, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie du logement
10-12 mai 2024, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique des fleurs
10-12 mai 2024, Canton : Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs d’attractions d’Asie
10-12 mai 2024, Canton : TFPS – Asian Tourist Attractions Equipment Exhibition, Salon asiatique des équipements pour attractions touristiques
11-13 mai 2024, Canton : Guangzhou International Metal & Metallurgy Exhibition, Salon international de la metallurgie, de la fonderie, des moules, de la coulée à haute pression et des fours industriels
14-17 mai, Shanghai : KBC – Kitchen & Bath China, Salon de la cuisine et de la salle de bains
15-17 mai, Shanghai : API China, Salon international de l’industrie pharmaceutique
15-17 mai, Shanghai : NFBE – International Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
16-18 mai, Chengdu : CAPAS, Salon international pour les pièces automobiles et les services après-vente
16-18 mai, Canton : GITF – Guangzhou International Travel Fair, Salon international du voyage
18-20 mai, Chengdu : CAHE – China Animal Husbandry Exhibition, Salon des professionnels de l’élevage
20-22 mai, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé (naturopathie, nutrition, cosmétiques naturels …)
20-22 mai, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille
21-24 mai, Shanghai : Bakery China, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie
22-24 mai, Shanghai : CBE – China Beauty Expo, Salon international de la beauté
22-24 mai, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire
22-24 mai, Canton : ASE – Adhesives and Sealants Expo, Salon international des colles et adhésifs
23-25 mai, Pékin : CEPE, Salon international de la protection de l’environnement, des installations sanitaires et des équipements de nettoyage
23-25 mai, Pékin : HEFC, Salon international dédié à l’énergie hydrogène et aux véhicules à pile à combustible
23-25 mai, Pékin : Hortiflorexpo IPM, Salon international des plantes et des fleurs
23-25 mai, Xi’an : Hosfair, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, de l’alimentation et des boissons
23-25 mai, Canton : Interwine, Salon international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
23-26 mai, Ningbo : JM – Jinnuo Machine Tool Exhibition, Salon international de la machine outils et des moules
23-26 mai, Canton : Music Guangzhou, Salon international des instruments de musique
23-26 mai, Canton : Prolight + Sound, Salon chinois international des technologies du son et des éclairages