Joint-venture : l’aviation chinoise dans la tourmente

· Pas plus que celles du monde, les compagnies aériennes chinoises cotées à Wall Street n’ont échappé à la tourmente. Au 19 septembre 2001, China Souhern et China Eastern avaient plongé de 31% et 27% depuis la fermeture le 10/9. Les lignes chinoises vont souffrir une baisse de leur trafic international (fret et passagers), et hausse du prix du kérosène, mais selon les analystes, le trafic intérieur resterait fort. Cela offre une lueur d’espoir aux constructeurs comme Boeing, forcé de procéder à 30.000 licenciements. Alors que les compagnies du monde réduisent/reportent leurs commandes, la SDPC a annoncé à l’expo Aviation-Chine (15-21/9, Pékin) que « la Chine n’annulerait pas » un contrat d’1MM$ pour 30 Boeing 737. Le 20, Fairchild-Dornier (USA-Allemagne) a annoncé une commande de 266M$ de Hainan Airlines pour 21 jets 328JET de 32 places (cette commande succède à une première, de 19 appareils du même modèle au même constructeur). Le 20/9 encore, même jour, Rolls Royce a gagné le contrat de 200M$ pour la motorisation des 5 Tupolev TU-204 commandés par China Northwest et China Southwest, avec option pour dix de plus. Boeing apporte la touche finale à ce tableau optimiste, en prévoyant que le trafic aérien chinois augmentera de 9,3% par an d’ici 2020, face à une croissance mondiale de 4,7%, et que le pays devrait acheter 1.764 jets pour 144MM$ (inclus HK et Macao).

· Le peuple chinois est friand d’immortalisation photo, et son marché des appareils numériques doit doubler en 2001, à 150.000 unités. En 2005, ce marché deviendra le premier au monde, devant le Japon. Eastman Kodak (63% du marché de la photo à pellicule) compte bien reproduire ce succès sur le marché numérique, et a lancé avec Seagull (Shanghai) un projet pour 5M$, de production de 500.000 appareils/an dans leur usine de Dahai, dont 90% destinés à l’export. Relevant le gant, Fuji a aussi obtenu la licence pour une JV d’appareils numériques à Suzhou, et entame avec Kodak la course aux franchises de boutiques de traitement des photos numérique et y investit -pour commencer- 6M$. Une autre JV est également dans les cartons, avec Lucky, le producteur chinois en mauvaise passe.

· Pour sa 1ère intervention après l’accord-OMC et les attentats aux USA, Zhu Rongji a choisi de s’adresser aux Chinois d’Outre-mer, réunis à la sixième Convention mondiale des Entrepreneurs Chinois à Nankin (17-20 septembre 2001). 30M dans le monde, les huaqiao étaient 3.000 à Nankin, sous 77 passeports. Leur aisance constitue l’une des clés de la croissance de la mère-patrie, investissant non stop, même quand l’Ouest marque la pause : depuis les années 80, 150MM$ d’ investissements sont venus de HK, 60MM$ de Taiwan, et en 2000, près de la moitié des 40,7MM$ d’IED proviennent (ou passent par) HK. NB : jouant sur du velours, le 1er Ministre a remarqué, face à l’assemblée des «oncles d’Amérique», qu’entre ressources et savoir faire, c’était le premier qui manquait le moins à la mère-patrie: « ce dont nous avons besoin, ce sont des technologies, du management, du talent » -qualités qu’il souhaite recruter, avant tout, chez les huaqiao!

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