Le Vent de la Chine Numéro 1-2 (2024)

du 15 au 21 janvier 2024

Editorial : Tour d’horizon de 2024
Tour d’horizon de 2024

Comme chaque année, le Président Xi Jinping a présenté ses vœux à la nation lors d’un discours retransmis à la télévision. Depuis son bureau de Zhongnanhai, le n°1 chinois s’est montré confiant dans l’avenir : « après avoir traversé la tempête, l’économie chinoise est plus résiliente et dynamique qu’auparavant », a-t-il lancé. 

La réalité est plus nuancée : la croissance du pays ne cesse de ralentir et il devient urgent pour le gouvernement de trouver un moyen de stimuler l’économie. Pour cela, le dirigeant compte beaucoup sur les véhicules électriques, les batteries et les panneaux photovoltaïques, qui ont tous trois eu droit de cité dans l’allocution de Xi. 

Dépeignant la Chine comme une grande nation d’innovation, le leader a également listé les avancées technologiques chinoises qui ont marqué 2023, que ce soit dans lespace, avec les missions Shenzhou, ou dans les profondeurs de l’océan, avec le submersible Fendouzhe. Le Secrétaire général du Parti s’est également réjouit du lancement commercial du moyen-courrier C919, concurrent de l’Airbus A320. Son constructeur, Comac, envisage d’ailleurs de déposer une demande de certification auprès des autorités européennes en 2024.

Il n’a pas non plus échappé au leader que les marques chinoises gagnent en popularité sur le marché domestique, comme à l’international (BYD, Shein, Temu sont les grands gagnants de 2023) et que les smartphones chinois se vendent comme des petits pains (notamment le dernier modèle de chez Huawei, pied de nez aux restrictions technologiques américaines).

Xi Jinping a également tenu à souligner les différents événements organisés par la Chine en 2023, tels que les Jeux Asiatiques de Hangzhou, le sommet Chine-Asie Centrale à Xi’an ou encore le Forum « Belt & Road » (BRI) à Pékin, manière de présenter son pays comme un acteur incontournable sur la scène internationale.

Pourtant, le dirigeant n’a pas daigné mentionner directement les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, se contentant d’évoquer « certaines régions du monde en proie à la guerre ».

De même, le Président s’est montré beaucoup moins prolixe sur les difficultés économiques rencontrées par ses compatriotes et par les entreprises chinoises, affirmant seulement sur un ton ému « qu’ils occupaient toutes ses pensées ».

Sans être doué de télépathie, on peut aussi deviner que le scrutin présidentiel à Taïwan occupait l’esprit du dirigeant chinois lorsqu’il rappela la « nécessité historique de réunifier la patrie ». Il ne pourra pourtant pas compter sur l’aide de Taipei pour cela car c’est William Lai, candidat du Parti démocratique progressiste (DPP) qualifié de « fauteur de troubles » par Pékin, qui a remporté ces élections le 13 janvier. Il faut donc s’attendre à ce que les tensions perdurent entre Pékin et Taipei cette année, avec davantage de manœuvres militaires dans le détroit, de mesures pour isoler Taipei et d’implication de Washington. Cependant, un conflit armé paraît improbable à court terme.

Toujours ce mois-ci, le 27 janvier, Paris et Pékin célébreront le 60ème anniversairechiffre hautement symbolique en Chine – de leurs relations diplomatiques. Une visite de Xi Jinping en France, nation organisatrice des Jeux Olympiques de 2024, a également été évoquée. 2024 sera aussi l’année franco-chinoise du tourisme culturel, inaugurée lors du festival des glaces de Harbin avec des sculptures grandeur nature de Notre-Dame de Paris et du Temple du Ciel (cf photo). A cette occasion, une série d’évènements culturels et artistiques seront organisés un peu partout en Chine. Retrouvez le programme complet ici.

Quelques jours plus tard, le 10 février, le monde chinois célèbrera le passage à l’année du Dragon, signe de bonne fortune, propice à la croissance et la prospérité, disent les astrologues.

Justement, on attend toujours la tenue du 3ème Plenum du Comité Central, réunion politique qui définit traditionnellement les grandes lignes économiques des prochaines années. Elle n’a étrangement pas eu lieu en début d’hiver 2023. Certains suggèrent alors qu’elle pourrait se tenir avant l’ouverture des « Deux Assemblées » parlementaires début mars. L’annonce du successeur de Qin Gang, ministre des Affaires étrangères, limogé pour de mystérieuses raisons quatre mois après sa nomination, est particulièrement attendue. Si Liu Jianchao fait figure de favori, Pékin pourrait bien nous réserver des surprises, à l’image de la récente nomination de l’amiral Dong Jun au ministère de la Défense. Autre date-clé de 2024 : la célébration du 75ème anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine le 1er octobre

Au plan diplomatique, Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères par intérim, a déjà annoncé se préparer au 9ème forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC), qui se tiendra à Pékin d’ici la fin de l’année.

Autre échéance attendue en cours d’année : celle des conclusions de la Commission européenne suite à l’ouverture en septembre 2023 d’une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques en provenance de Chine. Pékin a d’ores et déjà dénoncé le « protectionnisme » de l’Union Européenne et ouvert une enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin, comme le cognac, importées du Vieux Continent. D’autres rebondissements sont à attendre.

Enfin, s’il n’y avait qu’une seule date à retenir en 2024, ce serait sans doute le 5 novembre, date à laquelle sera désigné le 47ème Président des Etats-Unis. A ce jour, tout laisse penser que les deux finalistes de l’élection présidentielle précédente se retrouveront à nouveau pour un face-à-face. Si Joe Biden s’est montré davantage enclin à gérer la rivalité qui anime les deux grandes puissances et à éviter la confrontation, Donald Trump apporterait certainement son lot d’incertitudes aux relations bilatérales. Malgré cela, il y a un consensus parmi les analystes pour dire que Pékin préférerait voir le milliardaire revenir à la Maison Blanche. Mais les Chinois savent bien que l’avenir est imprévisible !


Taiwan : Démocratie : 1 / Chine : 0
Démocratie : 1 / Chine : 0

Appelés aux urnes pour les 8ème élections présidentielles et législatives le 13 janvier, les Taïwanais ont fait fi des menaces et tentatives d’intimidations de Pékin en élisant Lai Ching-te, vice-président sortant, à la tête de la République de Chine. Rappelons que la présidente sortante Tsai Ing-wen (DPP), réélue en 2020, n’était pas éligible pour briguer un 3ème mandat. Ainsi, le vice-président du Parti démocratique progressiste (DPP) est arrivé en tête du scrutin avec 40,2 % des voix, devant Hou Yu-ih, le candidat du Kuomintang (KMT) favorable à un rapprochement avec la Chine, crédité de 33% des voix. Le « trublion » de ces élections, Ko Wen-je, du Parti populaire de Taïwan (TPP), parti « centriste » créé en 2019, a, lui, récolté 26 % des voix.

Il y a donc eu peu de surprises dans le résultat par rapport aux sondages qui donnaient ces dernières semaines William Lai vainqueur, Hou You-yi deuxième et Ko Wen-je troisième. Il faut dire qu’après la tentative ratée d’union entre le KMT et le TPP, la victoire de Lai semblait acquise… Il s’agit de la troisième victoire consécutive du DPP à la présidentielle, du jamais vu dans la jeune démocratie taïwanaise qui a introduit le suffrage universel direct en 1996. 

Pour le reste, ces élections furent assez fades par rapport aux précédentes. Les sociologues et anthropologues aimaient les élections à Taïwan pour leur côté « folklorique », voire « kitsch » :  les voitures sillonnant les rues avec haut-parleurs à plein régime et autres activités plus proches de la kermesse que du meeting politique… Tout cela a un peu disparu du paysage.

Cette évolution révèle la maturité et la normalité de la démocratie formosane : le scrutin, les débats entre candidats et les meetings de fin de campagne se sont déroulés sans encombre et, après dépouillement de 95% des votes, les candidats éliminés ont rapidement reconnu leur défaite.

En cela, la démocratie taïwanaise n’est pas seulement un exemple, mais un modèle dont devrait s’inspirer les autres, notamment celle qui devrait être la plus respectable, celle des Etats-Unis, qui nous donne le spectacle lamentable d’un candidat ayant déclaré truquées les élections qu’il a perdues et qui, après avoir créé un climat insurrectionnel, cherche à se faire élire pour l’immunité qu’elle lui octroiera en regard de ses multiples malversations…

Une autre explication à ce changement d’ambiance électorale à Taïwan tient au changement générationnel des électeurs, dont la vie électorale suit le trajet commun de la virtualisation des relations sociales : la campagne se joue d’abord sur internet et les réseaux sociaux.

En réalité, le caractère terne de la campagne tient aussi au fait que les candidats n’ont pas grand-chose de radicalement différent à proposer à leurs électeurs : tous veulent améliorer les conditions de vie et les salaires, favoriser l’accès à l’immobilier et préserver la paix en tenant la Chine à une respectable distance (DPP) ou à une distance respectable (KMT). Certes, le discours des relations avec la Chine reste un marqueur fondamental, mais autant le DPP (par peur d’effrayer Washington) que le KMT (par peur d’effrayer les électeurs) ne peuvent claironner leurs principes « indépendantiste » d’un côté et « réunificationiste »  de l’autre.

Au niveau du DPP, la présidence Tsai a marqué un tournant discursif : « Taïwan n’a pas besoin de chercher l’indépendance, indépendante, elle l’est déjà ». Que la Chine, de par sa puissance économique, militaire et technologique, fasse pression sur les autres pays pour qu’ils acceptent (ce qu’ils font par peur des représailles) le récit d’un Taïwan faisant partie de la Chine populaire et en état de « sécession » transitoire, n’empêche pas le caractère fictif de ce narratif. Le DPP semble s’être résigné à rester dans les limbes de l’identité politique internationale si cela permet la paix…

De son côté, le KMT ne peut plus rien contre la tendance sociale avérée : moins de 3% des Taïwanais se disent « chinois », plus de 60% se disent purement et simplement « taïwanais ». En outre, rien n’a été plus embarrassant pour Hou You-yi (KMT) que le discours du 12 janvier de l’ancien président (2000-2008) Ma Ying-jeou affirmant que la Chine était trop forte, Taïwan trop faible et que le but était l’unification à terme. Un rappel des principes du KMT … qui a scellé la mise à mort électorale de son propre candidat.

Une dernière remarque au sujet de ces élections est celle de l’homogénéisation et de la centralisation relatives du discours politique. DPP, TPP, KMT : tous veulent le « statu quo », tous veulent une société capitalistique, peu parlent des droits des migrants, et personne ne parle d’augmenter les impôts (fort bas). C’est sans doute un terrain propice à la formation d’un troisième parti : quand la différence se réduit au niveau de l’offre des concurrents établis, on est tenté de voir ailleurs au niveau de la demande. Si l’on analyse les résultats par rapport à 2020, on note que le DPP a eu 2 584 212 voix en moins, que le KMT a eu 851 098 en moins et que l’addition de ces deux chiffres donne le nombre presque exact (à 200 000 voix près) de votes obtenus par Ko Wen-je du TPP : 3 690 466. A priori, on aurait pu penser que Ko Wen-je aurait pris plus de voix au KMT qu’au DPP, mais quantitativement, c’est l’inverse qui s’est passé. Une grande partie du vote des jeunes se trouve là désormais.

Pour le KMT, c’est un désaveu d’autant plus grand : ils n’ont même plus la marge de manœuvre de se dire que la désaffection du DPP pourrait leur apporter de nouveaux votants.

Pour le DPP, c’est une victoire dans l’absolu (le Parti a réussi l’exploit d’être vainqueur trois fois de suite à une élection présidentielle), mais une défaite au niveau relatif : il va falloir se réinventer si le DPP ne veut pas finir victime (comme tant d’autres grands partis) de ce « populisme du centre » qu’incarne Ko Wen-je. 

A noter qu’au niveau législatif, le KMT aura 52 parlementaires, le DPP 51 et le TPP 8 – ce qui fera du TPP un allié à courtiser.

Enfin, la grande perdante, c’est bien sûr la Chine. Après le résultat des élections, le Bureau des affaires de Taïwan à Pékin a affirmé que celles-ci « ne pouvaient pas arrêter la tendance imparable vers une éventuelle réunification de la patrie » et que le DPP « ne pouvait pas représenter l’opinion publique dominante » à Taïwan. On aurait pu se dire que la victoire par trois fois du DPP aurait pu détromper Pékin, mais non…Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Par Jean-Yves Heurtebise


Politique : Et tombent les généraux…
Et tombent les généraux…

Les têtes n’en finissent plus de tomber. À peine quatre jours après la nomination du nouveau ministre de la Défense, l’amiral Dong Jun, trois mois après le limogeage de son prédécesseur, le comité permanent de l’Assemblée Nationale Populaire a démis le 29 décembre neuf hauts gradés de l’Armée Populaire de Libération (APL), confirmant une reprise en main d’ampleur du haut commandement, enclenchée en juillet 2023.

La mise à l’écart de ces individus – en plus du remplacement de l’ex-ministre Li Shangfu et de la « disparition » de dizaines d’autres officiers liés à la Force des missiles, au département du développement de l’équipement et des Forces de soutien stratégique – constitue en soi le remaniement le plus important du leadership de l’APL des 10 dernières années.

L’appareil n’a jusqu’à présent donné aucune explication à ces mises à pied, mais le spectre de l’anti-corruption plane. Il est pourtant nécessaire de distinguer la corruption dite « politique » de celle au sens financier du terme.

La première, qui déplaît fortement à Xi dans la mesure où certains se permettraient de « discuter des politiques du Comité Central » – un euphémisme qui pointe en direction du désaccord ou de la remise en cause des idées mises en l’avant par le « noyau » du Parti, c’est-à-dire Xi – demeure plus « localisée » et restreinte.

Cependant, l’accusation de corruption « politique » soulève la question de loyauté envers l’agenda politique de Xi, mais aussi celle de l’exécution des ordres. Cela laisse entrevoir que certains, tel le commandant de la force des missiles, Li Yuchao, auraient eu certaines réserves quant aux visées stratégiques de Xi Jinping. Considérant l’importance critique de cette unité pour une potentielle campagne taïwanaise, Xi ne peut se permettre d’accepter que la chaîne de commandement de la dite force soit dotée de « visages à deux faces ».

Dans le second cas de corruption, le problème se décline en deux dimensions. D’une part, les détournements de fonds, le favoritisme et les pots-de-vin dans le système d’approvisionnement ; d’autre part, la fraude en matière de contrôle de la qualité et respect des normes de production des équipements livrés à l’APL.

La découverte de failles embarrassantes dans le dispositif balistique, quelques mois après l’affaire du ballon-espion à la dérive au-dessus des Etats-Unis, aurait fait voir rouge à Xi Jinping et précipité cette nouvelle purge de l’APL. Pas question pour le leader de voir la corruption saper ses efforts de modernisation de l’armée, voire de remettre en question la capacité du pays à mener une guerre. En effet, si les armes, missiles et autres équipements sont de piètre qualité, la Chine peut-elle véritablement se lancer dans une campagne militaire dans le détroit de Taïwan ?

Voilà pourquoi il devient urgent pour Xi de rectifier le système d’approvisionnement militaire qui est supervisé par le département du développement des équipementsauparavant dirigé par l’ex-ministre, Li Shangfu, et l’actuel vice-président de la Commission Centrale Militaire et proche de Xi, Zhang Youxia. Résoudre ce problème est d’une importance cruciale non seulement pour Xi, mais pour l’APL dans son ensemble, car un équipement fonctionnel est nécessaire à la « préparation au combat ».

Pékin a déjà commencé à faire le ménage. Le 27 décembre, trois dirigeants de compagnies étatiques liées à l’APL ont vu leur statut de membre de la CPPCC révoqué. Il s’agit de Wu Yansheng (Président de la China Aerospace Science and Technology Corporation – CASC), Liu Shiquan (Président de Norinco) et Wang Changqing (Directeur général adjoint de la CASC). À cela s’ajoute les « disparitions » de Chen Guoying (Directeur général de la China South Industries Group), Tan Ruisong (ancien Président de la Aviation Industry Corporation) et de Yuan Jie (Directeur exécutif de la CASC).

En regardant simplement le nom des corporations associées à l’APL qui semblent être dans le viseur de l’appareil disciplinaire, il est facile de déduire que l’approvisionnement, les contrats et les appels d’offres problématiques semblent être en grande partie liés à l’équipement et l’armement de la Force des missiles.

Cependant, ce passage en revue de la structure d’approvisionnement de l’APL pourrait prendre un certain temps, car tous les contrats devront être revus et les équipements examinés. Selon la taille des stocks, cette inspection pourrait prendre des mois, voire des années ! Un processus susceptible d’avoir un impact non négligeable sur les capacités militaires du pays. Voilà ce qui conduit certains officiels américains à penser que Xi Jinping pourrait être moins enclin à lancer une action militaire d’envergure dans un futur proche. De quoi éloigner le spectre d’une opération contre Taïwan.

Ceci dit, l’arrestation d’un grand nombre d’officiers militaires ne résoudra pas le problème de la corruption systémique qui empoisonne la structure d’approvisionnement de l’APL. En effet, l’opacité dans laquelle opère l’APL, parfois décrite comme un État dans l’État, fait que personne ne sait vraiment comment elle dépense les milliards de yuans qui lui sont attribués. Or, sans davantage de transparence, Xi Jinping risque non seulement de perdre sa grande bataille contre la corruption, mais aussi sa prochaine guerre. 

Par Alex Payette, fondateur du cabinet Cercius


Portrait : Qui est Dong Jun, le nouveau ministre de la défense ?
Qui est Dong Jun, le nouveau ministre de la défense ?

Après plusieurs longues semaines d’attente, Pékin a finalement annoncé fin décembre qui serait le successeur de Li Shangfu, ministre de la Défense abruptement démis de ses fonctions deux mois plus tôt. L’heureux élu est le bien-nommé Dong Jun (董军), que l’on peut traduire par « superviseur de l’armée » en chinoisSa nomination est à marquer d’une pierre blanche puisqu’il devient ainsi le premier ministre de la Défense issu de la marine chinoise dans l’histoire de la RPC – et maîtriserait l’anglais. Si le ministre n’occupe pas une place élevée dans la hiérarchie militaire chinoise (c’est la Commission Militaire Centrale qui dirige l’APL), c’est toutefois lui qui est chargé des relations militaires avec l’étranger. A ce titre, il est donc un personnage à suivre.

Originaire de Yantai (Shandong), Dong Jun a d’abord servi dans la flotte du Nord, zone où l’APL coopère avec l’armée russe, puis dans la flotte de l’Est, qui veille à un potentiel conflit avec le Japon, et a par la suite pris le commandement du théâtre du Sud, qui opère dans le détroit de Taïwan et plus largement en mer de Chine du Sud, zone que Pékin revendique dans sa quasi-intégralité, au grand dam des pays riverains. La consécration arrive en août 2021, lorsque Dong est nommé commandant de la marine de l’APL.

Sa nomination à la tête du ministère a surpris bon nombre d’observateurs qui misaient plutôt sur Liu Zhenli, chef d’état-major appartenant à la « faction de la guerre du Vietnam », la frange plus pragmatique de l’APL. En effet, tout semblait indiquer que Liu Zhenli allait devenir le prochain ministre, notamment, courant décembre, son entretien avec son homologue américain, le général Charles Q. Brun Jr – le premier appel de haut niveau depuis l’interruption des échanges suite à la visite de Nancy Pelosi à Taïwan en août 2022.

L’autre candidat pressenti pour prendre la tête du ministère était He Weidong, déjà vice-président de la CMC et membre de la « faction de Taïwan » qui a fortement soutenu Xi Jinping dans sa quête d’un troisième mandat.

Alors pourquoi avoir choisi Dong Jun ? Justement car il présentait l’avantage d’être non affilié politiquement, rapporte Alex Payette du cabinet Cercius. En effet, Xi Jinping n’aime pas se retrouver coincé entre les factions « du Vietnam » et « de Taïwan » car celles-ci le forcent à adopter leur agenda en échange de leur soutien au sein de l’APL. Ainsi, placer l’amiral Dong à la tête du ministère permet à Xi Jinping de neutraliser les revendications des différentes factions au sein de l’APL.

Dernier élément notable du profil de Dong : le fait qu’il soit considéré comme modéré, ce qui pourrait signifier que Xi n’est peut-être pas lui-même aussi « prêt pour la guerre » qu’il veut bien le laisser croire…


Géopolitique : Pékin annonce au Japon la couleur pour 2024
Pékin annonce au Japon la couleur pour 2024

En guise de vœux de fin d’année, outre l’expression habituelle de la volonté d’annexer Taïwan au plus tôt afin de mettre fin à la division territoriale de la « Grande Chine », Pékin a aussi annoncé le 31 décembre son intention de maintenir « 365 jours par an » sa présence navale autour des Diaoyutai – Senkaku en japonais. Et ceci afin de renforcer sa revendication sur ces îles sous administration japonaise que la Chine estime devoir lui revenir en propre, tout comme Taïwan et 87% de la mer de Chine du Sud. Toujours très réactif, l’ambassadeur américain à Tokyo, Rahm Emanuel, a condamné une telle « résolution du Nouvel An ».

Un mois plus tôt, lors d’une visite aux garde-côtes à Shanghai, Xi Jinping avait souligné la nécessité de « renforcer constamment » les revendications de Pékin sur les îles. Une attitude qui ne laisse place à aucun compromis et qui intensifie encore les tensions dans la région. Cette déclaration donne aussi le feu vert aux garde-côtes chinois pour se montrer de plus en plus agressifs envers leurs homologues philippins.

Pour les Senkaku, les garde-côtes chinois ont élaboré un plan pour que leurs navires s’approchent quotidiennement des îles et « procèdent à des inspections des bateaux de pêche japonais dans la zone maritime, si nécessaire ». De fait, huit navires chinois ont été repérés dans la zone en début de semaine, et quatre autres en fin de semaine. Si Xi Jinping se prononce pour une présence à « 365 jours par an », c’est parce qu’il veut intensifier une présence déjà quasi maximale, des navires chinois ayant été repérés dans la zone pendant 352 jours en 2023.

Sur le plan géographique, les Senkaku se trouvent environ à 100 milles au nord-est de la côte nord de Taiwan et à 250 milles à l’ouest de la préfecture japonaise d’Okinawa. Leur caractère stratégique vient du fait qu’elles sont situées à proximité de voies de navigation-clés, de riches zones de pêche et de réserves potentiellement importantes de pétrole et de gaz naturel.

Sur le plan historique, les Diaoyutai font partie de l’archipel de l’ancien Royaume des îles Ryukyu qui gouverna la région de 1429 à 1879 en tant que vassal de la Chine impériale des Ming. Les Diaoyutai firent partie de la prise de Taïwan par le Japon en 1895, mais ne furent pas inclus dans les territoires cédés par le Japon après la deuxième guerre mondiale.

Voilà encore un exemple du lien étroit, quoique paradoxal, entre les sorts de Taïwan et du Japon. D’une part, il est évident que si jamais la Chine devait annexer Taïwan, les Senkaku seraient directement sur la liste des territoires adjacents grandement menacés. D’autre part, il faut rappeler que la République de Chine (c’est-à-dire Taïwan) considère aussi les Diaoyutai comme partie intégrante de snon propre territoire. Il faut également se souvenir que ce qu’on appelle « la ligne à neuf traits », délimitant une portion de la mer de Chine méridionale, a été initialement posée par le gouvernement KMT à Taïwan en 1947 avant d’être reprise par Pékin.

C’est un des rares points de convergence entre Taïwan et la Chine, un point sur lequel on pourrait préférer que Taïwan ait une attitude plus réaliste et plus progressiste. Mais ce n’est pas si simple, car pour que Taïwan abandonne totalement et publiquement sa prétention à la souveraineté sur les Senkaku, il faudrait qu’elle coupe le lien constitutionnel qui la rattache à la Chine – ce qui serait perçu comme une déclaration d’indépendance…

Suite à cette annonce chinoise à l’aube de 2024, un porte-parole du ministère japonais de la Défense a déclaré que « la position du Japon concernant les îles Senkaku reste la même, et nous répondrons résolument à tout mouvement visant à modifier le statu quo ». C’est là encore un point commun entre le Japon et Taïwan vis-à-vis de la Chine dite populaire. Ce que veulent le Japon et Taïwan, c’est préserver le statu quo de leur souveraineté sur les territoires qu’ils contrôlent militairement, économiquement et juridiquement. C’est la Chine qui veut changer le statu quo parce qu’elle pense que l’ordre international élaboré avant son émergence comme grande puissance mondiale contraint et limite son développement. Ce qui est paradoxal puisque la Chine est déjà devenue une puissance économique, militaire, technologique de premier plan alors même que cet ordre international était en place. En voulant tordre et contraindre cet ordre mondial, la Chine risque de précipiter un chaos préjudiciable à son émergence et ce au nom d’une extension territoriale qui parait parfois dérisoire – comme c’est le cas justement pour les 5 km² des îlots rocheux des Senkaku…

Mais la Chine se retrouve aussi prisonnière de sa propre rhétorique et de son propre complexe militaro-industriel sur lequel Xi Jinping entend reprendre la main, comme le montre le limogeage « sans fin » de hauts gradés de l’armée.

Cette rhétorique agressive d’Etat trouve sa manifestation la plus claire et la moins reluisante sur l’internet chinois dont la frange nationaliste s’est fait remarquer par les messages de joie (cf capture d’écran ci-contre) à l’annonce des catastrophes qui ont marqué le Japon en ce début d’année, notamment le tremblement de terre du 1er janvier dans la péninsule de Noto et qui a fait au moins 200 morts.

Ainsi, dans des vidéos publiées sur Weibo et Douyin, l’animateur de télévision Xiao Chenghao a suggéré à ses millions d’abonnés que le séisme du Nouvel An qui a frappé la préfecture d’Ishikawa sur l’île japonaise de Honshu relevait du « karma ». Même si son compte a été temporairement suspendu, cela lui a permis d’augmenter sa cote de popularité : ses abonnés sur Douyin sont passés de 6 à 8 millions…

Même si cet épisode n’est pas représentatif de l’ensemble de la Chine et des Chinois, il est malgré tout inquiétant que les autorités chinoises, d’ordinaire si promptes et tatillonnes à réprimer les moindres critiques libertaires, aient laissé le champ ouvert à l’expression de la Schadenfreude nationaliste.

Par Jean-Yves Heurtebise


Vocabulaire de la semaine : « Dalaï-lama, successeur, Tibet, jeux vidéo, panique, valeur boursière, football, anti-corruption, documentaire »
« Dalaï-lama, successeur, Tibet, jeux vidéo, panique, valeur boursière, football, anti-corruption, documentaire »
  1. A la suite de : 随着 ; suízhe (HSK 4)
  2. Gouvernement : 政府 ; zhèngfǔ (HSK 5)
  3. Intensifier, accélérer : 加紧 ; jiājǐn
  4. Titulaire, l’actuel (personne) : 现任 ; xiànrèn
  5. Dalaï-lama : 达赖喇嘛; dá lài lǎma
  6. Successeur : 继任; jìrèn
  7. Candidat : 人选 ; rénxuǎn
  8. Préparer, préparatifs : 准备 ; zhǔnbèi
  9. Cadres, responsables : 官员; guānyuán
  10. Utiliser : 使用 ; shǐyòng (HSK 4)
  11. Tibet : 西藏 ; Xīzàng

随着中国政府加紧现任十四世达赖喇嘛继任人选之争做准备,中国官员越来越多地使用“Xizang”一词,而非“Tibet”。

Suízhe zhōngguó zhèngfǔ jiājǐn wèi xiànrèn shísì shì dá lài lǎma de jìrèn zhě rénxuǎn zhī zhēng zuò zhǔnbèi, zhōngguó guānyuán yuè lái yuè duō dì shǐyòng “Xizang” yī cí, ér fēi “Tibet”.

« Les responsables chinois utilisent de plus en plus le mot « Xizang » au lieu de « Tibet » alors que le gouvernement chinois intensifie les préparatifs de la bataille pour la succession de l’actuel 14e Dalaï Lama. ».

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  1. Lancer officiellement (un programme, une mesure…) : 出台 ; chūtái (HSK 4)
  2. Jeux vidéo – en ligne : 网游 ; wǎngyóu
  3. Restrictions, limitations : 限制 ; xiànzhì (HSK 5)
  4. Mesures : 措施 ; cuòshī (HSK 5)
  5. Déclencher, provoquer, causer : 引发 ; yǐnfā
  6. Investir (investisseur) : 投资(者) ; tóuzī (zhě)
  7. Panique : 恐慌 ; kǒnghuāng
  8. Conduire, causer, mener à : 导致 ; dǎozhì (HSK 5)
  9. Jeux : 游戏 ; yóuxì (HSK 3)
  10. Entreprise, société, compagnie : 公司 ; gōngsī (HSK 2)
  11. Valeur boursière : 市值 ; shìzhí
  12. Être responsable, en charge de : 负责 ; fùzé (HSK 4)
  13. Supervision : 监管 ; jiānguǎn
  14. Industrie : 产业 ; chǎnyè (HSK 6)
  15. Démettre quelqu’un de son poste, limoger : 免职 ; miǎnzhí

在中国政府部门新出台网游限制措施引发投资者恐慌,并导致中国游戏公司市值缩水数百亿美元后,一位负责监管中国游戏产业的重要党内官员被免职。

Zài zhōngguó zhèngfǔ bùmén xīn chūtái de wǎngyóu xiànzhì cuòshī yǐnfā tóuzī zhě kǒnghuāng, bìng dǎozhì zhōngguó yóuxì gōngsī shìzhí suōshuǐ shù bǎi yì měiyuán hòu, yī wèi fùzé jiānguǎn zhōngguó yóuxì chǎnyè de zhòngyào dǎng nèi guānyuán bèi miǎnzhí.

« Un haut responsable du Parti chargé de la supervision de l’industrie des jeux vidéo a été démis de ses fonctions après que de nouvelles restrictions gouvernementales sur les jeux en ligne aient provoqué la panique chez les investisseurs et fait s’envoler des dizaines de milliards de dollars de valeur boursière aux sociétés de jeux vidéo chinoises ».

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  1. Déterminé : 决心 ; juéxīn (HSK 5)
  2. Pays, nation : 国家 ; guójiā (HSK 3)
  3. Football : 足球 ; zúqiú
  4. Exercice physique, sport : 运动 ; yùndòng (HSK 2)
  5. Réussir, avec succès : 成功 ; chénggōng (HSK 4)
  6. Leader, dirigeant : 领导人 ; lǐngdǎo rén (HSK 5)
  7. Ainsi que : 以及 ; yǐjí (HSK 5)
  8. Enorme, gigantesque : 庞大 ; pángdà (HSK 6)
  9. Fans de sport : 球迷; qiúmí (HSK 5)
  10. Communauté, base : 群体 ; qúntǐ
  11. Performance : 表现 ; biǎoxiàn (HSK 5)
  12. Mauvais, terrible, dommage : 糟糕 ; zāogāo (HSK 5)
  13. Anti-corruption : 反腐 ; fǎnfǔ
  14. Documentaire : 纪录片 ; jìlùpiàn
  15. Indice : 线索 ; xiànsuǒ (HSK 6)

中国有习近平这样一位决心国家足球运动中取得成功的强势领导人以及庞大球迷群体,中国男足为何仍然表现如此糟糕?一部热播的反腐纪录片提供了一些线索

Zhōngguó yǒu xíjìnpíng zhèyàng yī wèi juéxīn ràng guójiā zài zúqiú yùndòng zhōng qǔdé chénggōng de qiángshì lǐngdǎo rén, yǐjí pángdà de qiúmí qúntǐ, zhōngguó nán zú wéi hé réngrán biǎoxiàn rúcǐ zāogāo? Yī bù rè bò de fǎnfǔ jìlùpiàn tígōngle yīxiē xiànsuǒ.

« La Chine a un leader fort comme Xi Jinping, déterminé à faire du pays un succès dans le football, et une énorme base de fans. Pourquoi l’équipe masculine chinoise de football est-elle toujours aussi mauvaise ? Un documentaire anti-corruption à succès fournit quelques indices ».


Petit Peuple : Fugui et Laifu (Xuzhou) – De l’utilité des allégories
Fugui et Laifu (Xuzhou) – De l’utilité des allégories

« Félicitations à Monsieur Fugui et Mademoiselle Laifu pour leur mariage ». Les caractères flottent sur l’arche gonflable rouge qui orne temporairement le fronton d’une école maternelle de la ville de Xuzhou, au nord-ouest de la province du Jiangsu. Le mariage d’un membre du personnel ? D’un parent d’élève ? Du maire de cette ville de plus de 9 millions d’habitants ? Du tout. Le mariage des deux lapins de l’école.

Tout est parti d’une remarque d’un enfant – tout juste revenu d’un mariage familial, qui a demandé à son enseignante si les lapins de l’école, Fugui et Laifu, pouvaient eux-aussi se marier. Et bien pourquoi pas ? a-t-elle pensé et l’idée a fait son chemin. Quoi de mieux pour sensibiliser les enfants à la cause animale et aux valeurs de l’amour et de l’engagement que d’organiser un mariage à l’échelle de l’école ? L’idée a plu à la direction, aux parents et aux utilisateurs de Douyin qui ont vu près de 9 millions de fois la vidéo qui en a résulté.

La cérémonie a été pensée dans les moindres détails pour ressembler le plus possible à un mariage humain. Si le marié ne pouvait pas envoyer un cortège de voitures pour venir chercher sa belle, ce sont des jeunes élèves en voitures-pédalo qui ont défilé devant les autres dans la cour de l’école, avec la cage de Laifu – recouverte d’un voile rouge traditionnel – en tête de cortège. L’école a également réalisé deux certificats de mariage en tous points identiques aux vrais. Les enfants ont ensuite pu donner aux mariés des billets de banque qu’ils avaient confectionnés et glissés dans des enveloppes rouges. La fête s’est poursuivie avec un goûter pour trinquer aux heureux mariés et les enfants sont repartis avec un petit sac de friandises à partager.

Dès le lendemain, les enfants se sont étonnés de voir chaque lapin dans sa cage : ne devaient-ils pas désormais vivre ensemble, comme une vraie famille ? Oh, la perspicacité enfantine… Il a donc fallu faire cage commune et c’est là que les choses se sont corsées. Comme chez les humains à vrai dire !

Aussi pressé qu’un singe (en vrai chaud lapin pour la traduction française), Fugui a sauté sur le dos de sa compagne avant de tomber sur le côté en poussant un cri aigu, sous les yeux éberlués des enfants. Un nuage de questions se bousculait dans la tête de l’enseignante, paniquée : fallait-il lever le lièvre et expliquer aux enfants la reproduction ? Laifu avait-elle été stérilisée avant d’être adoptée par l’école ? Que faudrait-il faire des lapereaux s’il y en avait ? Toute la journée, le raffut provoqué par les deux lapins en chaleur – dont on avait couvert la cage d’un tissu pour ne pas choquer les enfants – a confirmé à l’enseignante que la femelle serait enceinte bientôt…

La vidéo du mariage, virale, multipliait les vues et les articles écrits sur le sujet soulignaient une façon ludique d’enseigner, le pouvoir de l’imagination dans le processus éducatif. S’il fallait continuer de calquer la vie de ces lapins sur celle des humains, toute l’équipe enseignante, consternée, imaginait déjà la montagne de tracas qui les attendaient : la fête des 100 jours, celle du zhuazhou au premier anniversaire des lapereaux, les soins à prodiguer, que faire en cas de dispute ? Faire cage à part ? Simuler un divorce ? L’organisation d’une garde alternée ? L’imagination fertile de cette équipe, dûment louée sur les réseaux, allait bon train. Le directeur mit fin aux divagations. « Nous avons manqué de prudence mais tout peut se rattraper. Un lapin rusé n’a-t-il pas toujours trois issues à son terrier ( jiǎo sān , 狡兔三窟) ? Voici ce que nous allons faire. »

Dès le lendemain, les lapins furent remis dans leurs cages respectives et discrètement placés chez deux enseignants. On annonça aux enfants leur départ en voyage de noces, un long périple dans différentes provinces de Chine. Bien sûr, ils enverraient des nouvelles et reviendraient bientôt. Cela laissa du temps pour s’organiser et prendre une décision difficile : en plus de faire stériliser Laifu dès que ce serait possible, fallait-il garder un lapereau (plus commode) ou deux (plus en ligne avec la réalité des situations familiales des enfants) ou trois (plus en ligne avec ce qu’on attendait de ces futurs parents pour redresser la natalité chinoise) ? Et que faire des autres ? Les faire adopter bien sûr, ce serait un comble de les abandonner ou pire…

« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes » disait La Fontaine dont les fables étaient destinées à éduquer le fils du roi Louis XIV. Peut-être eût-il fallu préciser : « dans mes écrits et non dans la vie » !

Par Marie-Astrid Prache

NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.


Rendez-vous : Semaines du 14 janvier au 31 mars 2024
Semaines du 14 janvier au 31 mars 2024

26 28 février, Shenzhen: LED CHINA – SHENZHEN 2024, Le plus grand salon mondial de l’industrie des LED. Signalisation, éclairage, affichage, applications, composants et équipements…

29 février 2 mars, Shanghai: CHINA HORSE FAIR 2024, Salon chinois international du cheval, sport et loisirs

4 – 6 mars, Canton: SIAF GUANGZHOU 2024, Salon international pour l’automatisation des procédés

6 – 8 mars, Shanghai: CCEC CHINA 2024, Salon international et conférence sur les carbures cémentés de Shanghai

6 – 8 mars, Shanghai: PM CHINA 2024, Salon international et conférence de Shanghai sur la métallurgie des poudres

6 – 9 mars, Tianjin: CIEX 2024, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil

6 – 9 mars, Tianjin: CIRE 2024, Salon international chinois de la robotique industrielle

13-15 mars, Shanghai : CAC SHOW 2024, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes

13-15 mars, Shanghai : CHINASHOP – CHINA RETAIL TRADE FAIR 2024, Salon dédié aux technologies de pointe et aux toutes nouvelles solutions pour le commerce de détail

19-21 mars, Canton : MRO SUMMIT GUANGZHOU 2024, Salon et conférences B2B en Chine pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)

20-22 mars, Shanghai : PRODUCTRONICA CHINA 2024, Salon international de la production électronique

20-22 mars, Shanghai : SEMICON CHINA 2024, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs

20-23 mars, Jinan : JINAN INTERNATIONAL INDUSTRIAL AUTOMATION 2024, Salon chinois international des technologies d’automation industrielle et de contrôle

25-27 mars, Pékin : CIPPE 2024, Salon international chinois du pétrole, des technologies pétrochimiques et de leurs équipements

26-28 mars, Shanghai : CTW CHINA 2024, La principale conférence sur la gestion des voyages d’entreprise en Chine

26-29 mars, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2024, Salon de la construction et du bâtiment durable