Le Vent de la Chine Numéro 40 (2023)
Après un hiatus de plus de quatre ans, l’Union Européenne (UE) et la Chine (RPC) ont enfin tenu leur 24e sommet bilatéral le 7 décembre 2023. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se sont rendus tous les deux à Pékin pour y rencontrer le président chinois, Xi Jinping, et échanger avec Li Qiang, son Premier ministre.
Après la césure des années Covid et la suspension de l’accord d’investissement UE-Chine en 2020, qui avait nécessité plus de sept ans de négociations et avait été porté à bout de bras par Angela Merkel malgré l’opposition de la Belgique, des Pays-Bas et de la Pologne, ce sommet était l’occasion de renouer le dialogue avec la Chine, dans un paysage économique et géopolitique complètement différent.
Sur le plan géopolitique, qu’on le veuille ou non, le fait est que la Chine et l’Europe ont rarement été si peu unis par « une communauté de destin ». Le 4 février 2022 marque le début d’une nouvelle ère : celle où la Chine et la Russie entretiennent un partenariat d’amitié « sans limite » dont la plateforme commune est la résistance à un ordre mondial dit « occidental », gardé par des Etats-Unis perçus comme une nation en déclin. Les Européens n’étant dans cette perspective que des vassaux que l’on va s’efforcer de détacher de leur suzerain tutélaire (les Etats-Unis).
Vingt jours plus tard, l’agression par la Russie de l’Ukraine donnait une dimension claire à cette amitié. L’opposition frontale de l’Europe à cette guerre d’invasion d’un pays souverain par un autre, reniant la parole diplomatique et les accords internationaux du mémorandum de Budapest de 1994 signés par la Russie stipulant que Moscou n’envahirait jamais Kiev, a donc trouvé très peu d’échos en Chine. En attendant, cette guerre (qu’elle soit « la faute de l’OTAN » ou non) a même renforcé le partenariat d’amitié (qu’il soit sincère ou calculé) entre Moscou et Pékin. Elle a créé un regain inédit de relations commerciales entre les deux pays : les exportations de Pékin vers la Russie ont bondi de 50 % sur l’année pour atteindre 100,3 milliards de $ entre janvier et novembre, tandis que les importations en provenance de Russie ont grimpé de 12 % pour atteindre 117,8 milliards de $. En 2022 déjà, le commerce bilatéral total entre la Russie et la Chine avait atteint un niveau record de 190 milliards de $ en 2022, soit une hausse de 30 % par rapport à 2021. Depuis, l’Union Européenne et la Chine vivent dans deux mondes géopolitiques différents : croire que cette différence est simplement due à l’inféodation de l’Europe aux « Yankees » serait faire injure à l’indépendance intellectuelle et morale des Européens.
Ainsi si l’Italie se retire de l’initiative Belt & Road (BRI), ce n’est pas simplement sur pression américaine. Il faut se rappeler que la BRI n’a pas eu des résultats si substantiels en Europe. Le port grec du Pirée fait partie des plus grandes acquisitions chinoises en Europe dans le cadre de la BRI. Or, d’un côté, certes, l’argent de Pékin a transformé le port, les volumes de conteneurs ayant quintuplé depuis 2009. Cependant, de l’autre, la Chine n’a pas respecté son obligation contractuelle d’investir 300 millions de $ dans les installations portuaires. Par ailleurs, le Monténégro avait contracté un prêt d’un milliard de $ auprès de la Chine en 2014 pour construire une nouvelle autoroute, qui reste inachevée. Début 2023, après le retrait en 2022 de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie du « 17+1 », club exclusif de la Chine pour interagir avec les pays d’Europe centrale et orientale, le ministre tchèque des Affaires étrangères déclarait qu’il avait disparu. Plus encore, même le restant, le « 14+1 » n’aurait selon lui « ni substance ni avenir. »
Quant au paysage économique, il n’est pas meilleur. Certes, en termes de volume global, les relations commerciales entre la Chine et l’Europe ont dépassé celles entre l’Europe et les Etats-Unis. Cependant, ces relations commerciales sont extrêmement déséquilibrées et le sont de plus en plus. L’UE achète à la Chine bien plus qu’elle ne vend. En conséquence, l’UE connaît un déficit commercial croissant. Plus encore, en quatre ans ce déficit s’est accru à un niveau sans précédent. Entre 2018 et 2022, le déficit commercial bilatéral de l’UE avec la Chine est passé de 154,7 à 396 milliards d’euros, principalement sous l’effet d’une forte hausse des importations de l’UE (+83 %).
C’est là du point de vue européen que se pose la nécessité de repenser son partenariat économique avec le « rival systémique » chinois. Le président du Conseil européen, Charles Michel, déclarait : « La relation UE-Chine est importante. Mais nous devons rendre nos relations commerciales et économiques plus équilibrées, réciproques et mutuellement bénéfiques ».
Cependant, la Chine semble être peu portée à changer un système qui est largement en sa faveur. Avant même le sommet, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin affirmait que l’UE portait la responsabilité du déséquilibre commercial, car elle empêchait ses entreprises d’exporter vers la Chine. Plus encore, en « habile » stratège, Wang disait aussi : « Si l’UE, d’un côté, impose des restrictions sévères aux exportations de haute technologie et, de l’autre, espère augmenter fortement ses exportations vers la Chine, j’ai bien peur que cela n’ait aucun sens ». Autrement dit, la Chine veut utiliser son excèdent commercial comme un élément de négociation pour détacher l’Europe de « l’embargo » américain sur les exportations vers la Chine de produits à haute valeur technologique (dont certains dérivés finiront en Russie, en Iran ou en Corée du Nord pour développer un arsenal militaire permettant de contester l’ordre libéral international).
Toutefois, il n’est pas sûr que l’UE veuille encore renforcer son concurrent direct en allégeant une pression qui rendrait sans limite la domination chinoise à l’export sur tous les produits à valeur technologique ajoutée (des panneaux solaires aux voitures électriques). Ainsi, croire que l’on puisse sortir de l’inféodation géopolitique aux Etats-Unis en renforçant l’inféodation économique à la Chine est à la fois intellectuellement naïf et moralement problématique. Quant à sortir de l’un et l’autre à la fois… On est certes libre de rêver.
Leur histoire aurait pu inspirer une nouvelle au célèbre écrivain Lao She. Tout commence en novembre 2021, lorsque Zhang Yiliang et son épouse, Dong Lijun deviennent les « heureux propriétaires » d’un appartement de 98m2 sur plan à Zhengzhou, capitale provinciale du Henan, 13 millions d’habitants.
Avec un apport de 450 000 yuans (58 000 euros), le couple contracte un prêt de 1,02 millions de yuans pour payer la somme restante (132 000 euros), acceptant de rembourser tous les mois environ 6300 yuans (820 euros) à la banque tout en payant un loyer de 1500 yuans (195 euros). Un effort conséquent pour ces jeunes au revenu mensuel cumulé de seulement 9000 yuans.
Mais pour le couple, le jeu en valait la chandelle, l’achat de cet appartement étant la promesse d’une vie meilleure. Excités par la perspective de devenir enfin propriétaires, les deux trentenaires se mettent à publier sur leur compte Douyin (le TikTok chinois) des vidéos commentant l’avancement du chantier.
Ils commencent à déchanter en mai 2022, lorsqu’ils apprennent que leur promoteur immobilier, Sunac, a fait l’objet d’un défaut de paiement sur une obligation en dollars. Il n’est pas le seul : tous les grands promoteurs immobiliers se retrouvent mis en difficulté par les « trois lignes rouges » imposées par le gouvernement pour limiter leur endettement. Ainsi, deux mois plus tard, la construction de leur futur immeuble s’arrête… mais pas les mensualités de leur crédit.
A partir de ce moment-là, le couple vécut dans la peur que leur appartement rejoigne les millions d’autres dont la construction a été abandonnée par les promoteurs (les fameux « 烂尾楼 », làn wěi lóu).
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Li Jun se voit contrainte d’accepter une baisse de salaire de 2000 yuans, ce qui force le couple, qui connaît déjà des fins de mois difficiles, surtout depuis l’arrivée de leur fille en octobre 2022, à vivre à crédit. « Voilà à quoi ressemble notre vie maintenant que nous sommes devenus propriétaires : nous sommes devenus esclaves de notre prêt immobilier », ont-ils déploré dans l’une de leurs vidéos.
Dos au mur, le couple réclame alors à Sunac les 20 000 yuans qu’il leur avait promis lors de la signature du contrat d’achat de l’appartement. Mais le promoteur fait la sourde oreille. Le 15 novembre, le couple se décide à participer à un événement organisé par Sunac pour réclamer une nouvelle fois leur dû. En guise de réponse, Liang Liang est battu par les agents de sécurité et Li Jun, qui filmait la scène, voit son téléphone arraché…
Suite à cet épisode, ils ne donnèrent plus aucune nouvelle à leurs 400 000 abonnés jusqu’au 1er décembre. Peu après, Li Jun publia une vidéo d’elle mettant du scotch sur la bouche de son mari, dénonçant les pressions exercées sur eux… Les vidéos suivantes ont été censurées. Inquiets pour leur propre sécurité, les deux jeunes ont annoncé leur intention de quitter leur travail à Zhengzhou et de retourner dans le « laojia » (ville natale) de Liang Liang.
Depuis lors, leur histoire est devenue virale sur la toile, devenant même l’un des sujets les plus discutés sur Weibo. Si les péripéties du jeune couple de Zhengzhou ont connu un tel écho, c’est que beaucoup se sont identifiés à eux, rencontrant les mêmes difficultés (s’installer en ville, gagner décemment sa vie, accéder à la propriété, fonder une famille…). « Pour les petites gens comme nous, la manière dont l’histoire se termine pour eux est particulièrement dure à accepter », peut-on lire en commentaire. « Même les plus honnêtes citoyens, les plus respectueux des lois, les plus optimistes, ne méritent pas le ‘rêve de Chine’ », dénonce le célèbre bloggeur Ma Qian Zu, faisant référence au slogan politique de Xi Jinping. Même l’ancien rédacteur en chef du Global Times, Hu Xijin, a reconnu qu’il est « très important de s’assurer que le dur labeur des gens ordinaires soit récompensé et qu’ils gardent espoir ».
Leurs prières ont apparemment été entendues puisque Sunac a repris le chantier suite à l’intervention du gouvernement local. Le groupe immobilier fait également partie de la liste blanche des 50 promoteurs qui vont voir leur accès aux financements facilité sur décision de Pékin. Liang Liang et Li Jun pourront finalement s’installer dans leur appartement dans un avenir proche. Une nouvelle qui les a poussés à rester à Zhengzhou malgré tout et à se lancer dans l’entreprenariat.
Néanmoins, cette « fin heureuse » a suscité le scepticisme des internautes, soupçonnant une intervention des autorités pour refaçonner le narratif du couple et ainsi sauver l’image de Zhengzhou, déjà écornée par des inondations gérées de manière désastreuse en 2021, puis par des manifestations d’épargnants lésés en 2022. « J’aurais dû moi aussi faire sensation sur internet, mon T4 me serait peut-être enfin livré », ironise un internaute. Car effectivement, le cas de Liang Liang et Li Jun est loin d’être isolé : des dizaines, voire centaines de milliers d’acquéreurs attendent encore que leur promoteur leur livre leur appartement. Une menace pour la stabilité sociale, aux yeux de Pékin. Voilà pourquoi le gouvernement suit la situation des promoteurs comme le lait sur le feu, le secteur immobilier et de la construction représentant encore hier un tiers du PIB chinois.
Même si la plupart des internautes ont exprimé de la sympathie envers le couple, d’autres remettent en question leurs choix de vie de « risqués et imprudents », voire vont jusqu’à affirmer que toute cette situation est de leur faute.
Bien sûr, les mésaventures de Liang Liang et Li Jun soulèvent de nombreuses questions : celle de la réglementation encadrant la vente sur plan, du surendettement des ménages et plus largement, des dangers que représente la bulle immobilière chinoise (le ratio prix du logement sur revenus annuels étant beaucoup trop élevé dans de nombreuses villes).
Plus fondamentalement, le fait que ces jeunes, autrefois confiants dans l’avenir, se retrouvent aujourd’hui désabusés, constitue un problème socio-économique encore plus sérieux que la crise immobilière, ou du moins, plus complexe à résoudre.
« Le train deviendrait-il le moyen de transport préféré de Xi Jinping pour voyager à l’intérieur du pays » ? C’est l’innocente question posée début décembre dans un article du quotidien hongkongais South China Morning Post (racheté par Alibaba en 2016). Le journaliste se base sur le fait que le Secrétaire général du Parti ait préféré prendre le TGV (高铁, gāotiě en chinois) pendant 4h30 pour se rendre à Shanghai fin novembre plutôt que de passer deux fois moins de temps en avion.
Il n’est pas le seul. La liaison ferroviaire Pékin-Shanghai (1300 km, la plus rentable du pays) est déjà le mode de transport privilégié des hommes d’affaires qui font la navette entre les deux villes, excédés par les multiples retards des compagnies aériennes. Les usagers rapportent aussi que faire le trajet en train est finalement plus rapide « de porte à porte », car les aéroports sont excentrés et les procédures de sécurité plus longues.
Ce n’est pas la première fois que Xi Jinping renonce à la voie des airs pour ses déplacements en Chine. En juillet 2022, il prenait le train avec son épouse Peng Liyuan de Shenzhen à Hong Kong à l’occasion du 25ème anniversaire de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique (cf photo). Au lendemain du XXème Congrès du Parti, en octobre 2022, le Secrétaire général du PCC s’était également rendu par le rail à Yan’an, lieu emblématique de la révolution chinoise, pour un « team building » avec les membres du nouveau Comité Permanent.
Cette préférence pour le train ne se limite pas aux déplacements très médiatisés. Sur les 13 tournées d’inspection en province réalisées par Xi Jinping depuis le début de l’année, le dirigeant a pris le train au moins cinq fois, et ce, malgré les longues distances à parcourir : au mois de septembre, entre le Zhejiang et le Shandong ; fin août, pour rentrer à Pékin depuis Urumqi (Xinjiang), de retour du sommet BRICS ; en juillet, pour un trajet du Sichuan au Shaanxi ; ou encore au mois de mai, pour participer au Sommet Chine-Asie Centrale à Xi’an.
C’est un choix surprenant de la part du dirigeant chinois, lorsque l’on connaît les contraintes liées au déplacement en train d’un chef d’Etat dans d’autres pays. Tous les experts en sécurité le diront : un trajet d’un chef d’État est beaucoup plus simple à organiser en avion. Pas besoin de déminer la rame, de sécuriser les gares de départ et d’arrivée, ainsi que tous les ponts et ouvrages d’art du trajet… Dans le ciel, on est théoriquement confronté à beaucoup moins de dangers.
Mais les dictateurs comme Kim Jong-un, le leader nord-coréen, n’en sont pas convaincus. Ainsi, comme son père et son grand-père, Kim continue d’emprunter son luxueux train blindé pour ses déplacements, notamment au Vietnam, en Chine ou en Russie, de peur que son avion soit la cible d’une attaque.
Et Xi Jinping alors ? Pourquoi plébiscite-t-il le train ces temps-ci ? Le SCMP affirme que cela lui permet de faire étape dans des petites villes, mais aussi de voir de ses propres yeux ce qu’il se passe en province.
Prendre le TGV serait également une manière de faire la promotion du réseau ferroviaire à grande vitesse du pays, qui a connu un développement incroyable en l’espace de 15 ans seulement. Depuis la première ligne Pékin-Tianjin, longue de 117 kilomètres, ouverte en 2008, le réseau n’a cessé de se développer pour atteindre aujourd’hui les 42 000 kilomètres.
La faible empreinte carbone d’un voyage effectué en train par rapport à l’avion pourrait également être mise en avant par le dirigeant qui a promis de mettre la Chine sur de bons rails pour atteindre le pic de ses émissions avant 2030.
Cependant, le fait que la presse officielle soit très discrète à ce sujet et ne diffuse aucune photo du leader dans son « Fuxing » (le modèle de TGV de conception « 100% chinoise »), suggère que ces arguments sont peut-être secondaires ou en tout cas, ne suffisent pas à eux seuls pour expliquer la soudaine passion de Xi pour le train.
La clé de ce mystère tient peut-être à la personnalité du leader. En effet, la rumeur voudrait que Xi soit un homme superstitieux, influencé par le « Tui Bei Tu » (推背图), célèbre livre de prophéties imagées rédigé au 7ème siècle sous la Dynastie Tang, souvent comparé aux œuvres de Nostradamus. L’un de ses poèmes décrit l’assassinat d’un empereur par un soldat armé d’un arc et de flèches. Féru d’histoire, Xi n’a pas non plus oublié le destin tragique de Lin Biao, ex-successeur désigné de Mao, tué dans un accident d’avion en Mongolie en 1971. Voilà qui expliquerait selon certains la potentielle réticence du leader à monter dans un avion ainsi que la récente purge du commandement de la force des missiles de l’APL.
C’est ce climat de paranoïa ambiante que décrit un article de Politico qui a fait sensation début décembre, affirmant que l’ex-ministre des Affaires étrangères Qin Gang (qui serait mort en détention), le ministre de la Défense Li Shangfu ainsi que plusieurs généraux de l’APL, auraient transmis des secrets d’Etat à des agences de renseignements étrangères. Un scandale qui aurait été dévoilé à Xi Jinping par le vice-ministre russe Andrey Rudenko lors de sa visite à Pékin le 25 juin dernier. Mais là encore, tout cela n’est que pure spéculation…
- Hiver : 冬 ; dōng
- Echelle : 范围 ; fànwéi (HSK 5)
- Respirer : 呼吸; hūxī (HSK 5)
- Maladie : 疾病 ; jíbìng (HSK 6)
- La plupart : 尤其是 ; yóuqí shì
- Enfant : 儿童 ; értóng (HSK 4)
- Ecole : 学校 ; xuéxiào (HSK 1)
- Des rumeurs qui circulent : 盛传 ; shèngchuán
- Endroit, zone, espace, territoire : 地方 ; dìfāng (HSK 3)
- Redémarrer, remettre en service, réactiver : 重启 ; chóngqǐ
- Utiliser : 使用 ; shǐyòng (HSK 4)
- Code QR de santé : 健康码 ; jiànkāng mǎ (HSK 4)
中国今年入冬以来大范围爆发呼吸道疾病,尤其是儿童患者居高不下。据了解,在部分省市有学校已实施停课。近期盛传,有地方政府重启新冠疫情期间全民使用的“健康码”。
Zhōngguó jīnnián rù dōng yǐlái dà fànwéi bàofā hūxīdào jíbìng, yóuqí shì értóng huànzhě jū gāo bùxià. Jù liǎojiě, zài bùfèn shěng shì yǒu xuéxiào yǐ shíshī tíngkè. Jìnqí shèngchuán, yǒu dìfāng zhèngfǔ chóngqǐ xīnguān yìqíng qíjiān quánmín shǐyòng de “jiànkāng mǎ”.
« Depuis le début de l’hiver de cette année, des maladies respiratoires se sont déclarées à grande échelle en Chine, et un nombre particulièrement élevé d’enfants en souffrent. Il se dit que dans certaines villes, certaines écoles ont suspendu les cours. Récemment, des rumeurs circulent selon lesquelles certains gouvernements locaux auraient réactivé le « code de santé » utilisé par tous lors de l’épidémie de Covid-19 ».
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- International : 国际 ; guójì (HSK 4)
- Notation : 评级 ; píngjí
- Agence, organisme, institution : 机构 ; jīgòu (HSK 6)
- Gouvernement : 政府 ; zhèngfǔ (HSK 5)
- Crédit : 信用 ; xìnyòng
- Perspective : 展望 ; zhǎnwàng (HSK 6)
- Négatif : 负面 ; fùmiàn
- Employé, salarié : 员工 ; yuángōng (HSK 5)
- Révéler, divulguer : 透露 ; tòulù (HSK 6)
- Conseiller, recommander, suggérer : 建议 ; jiànyì (HSK 4)
- Garder, faire : 保持 ; bǎochí (HSK 5)
- Profil bas : 低调 ; dīdiào
本周,国际评级机构穆迪(Moody’s)调低中共政府信用评级展望至“负面”,而其员工透露,穆迪在这一动作之前,建议中国员工在家上班,保持低调。
Běn zhōu, guójì píngjí jīgòu mù dí (Moody’s) diào dī zhōnggòng zhèngfǔ xìnyòng píngjí zhǎnwàng zhì “fùmiàn”, ér qí yuángōng tòulù, mù dí zài zhè yī dòngzuò zhīqián, jiànyì zhōngguó yuángōng zàijiā shàngbān, bǎochí dīdiào.
« Cette semaine, l’agence de notation internationale Moody’s a abaissé la perspective de la note de crédit du gouvernement chinois à « négative ». Ses employés ont révélé qu’avant cette décision, Moody’s avait conseillé à ses salariés en Chine de travailler à domicile et de faire profil bas ».
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- Sino-européen : 中欧 ; zhōng’ōu
- Sommet : 峰会 ; fēnghuì
- Prendre fin, se terminer : 落幕 ; luòmù
- Réunion, conférence : 会议 ; huìyì (HSK 3)
- Commun, conjoint, uni : 联合 ; liánhé (HSK 5)
- Déclaration : 声明 ; shēngmíng (HSK 6)
- Bien que, malgré : 虽然 ; suīrán (HSK 2)
- Souligner : 强调 ; qiángdiào (HSK 5)
- Les deux parties, bilatéral : 双方 ; shuāngfāng (HSK 5)
- Fondamental, basique : 根本 ; gēnběn (HSK 5)
- Parvenir, accomplir : 达成 ; dáchéng
- Consensus : 共识 ; gòngshì
- Reconnaître, dire franchement : 坦言 ; tǎnyán
- Commerce : 贸易 ; màoyì (HSK 5)
- Droits de l’Homme : 人权 ; rénquán
- Taiwan : 台湾 ; táiwān
- De nombreux, beaucoup : 许多 ; xǔduō (HSK 4)
- Encore (persister, perdurer) : 依然 ; yīrán (HSK 5)
- Divergence, désaccord, différence d’opinion : 分歧 ; fēnqí (HSK 6)
- Sévère, sérieux, grave : 严重 ; yánzhòng (HSK 4)
周四(12月7日),第二十四次中欧峰会在北京落幕,会议没有联合声明。虽然中方在会后强调双方在一些根本性问题上达成共识,欧方在会后则坦言双方在从贸易到人权到台湾等许多问题上依然分歧严重。
Zhōu sì (12 yuè 7 rì), dì èrshísì cì zhōng’ōu fēnghuì zài běijīng luòmù, huìyì méiyǒu liánhé shēngmíng. Suīrán zhōngfāng zài huì hòu qiángdiào shuāngfāng zài yīxiē gēnběn xìng wèntí shàng dáchéng gòngshì, ōu fāng zài huì hòu zé tǎnyán shuāngfāng zài cóng màoyì dào rénquán dào táiwān děng xǔduō wèntí shàng yīrán fēnqí yánzhòng.
« Jeudi 7 décembre, le 24e sommet Chine-UE s’est terminé à Pékin sans déclaration commune. Bien que la partie chinoise ait souligné après la réunion que les deux parties étaient parvenues à un consensus sur certaines questions fondamentales, la partie européenne a admis que les deux parties avaient encore de sérieuses divergences sur de nombreuses questions allant du commerce aux droits de l’Homme en passant par Taiwan.».
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Il n’est pas rare de le voir faire un grand écart sur un banc public ou des exercices d’assouplissement le pied posé sur une barrière métallique, son chariot-poubelle et son balai laissés un peu plus loin. Dans son village natal, tout le monde surnomme Liu Ziqing « le balayeur qui danse » et les enfants sur l’aire de jeux attendent avec impatience son passage. Il venait tous les jours mais maintenant qu’il danse sur scène à Baotou, la grande ville-préfecture de la région autonome de Mongolie Intérieure dont dépend le village, il vient moins souvent. Vêtu de sa veste jaune fluo, une casquette sur la tête, son arrivée provoque un attroupement joyeux. Du haut de ses 63 printemps, Liu Ziqing sait tout faire : grand écart, roue, saut périlleux, et même marcher sur les mains. Son balai à la main, il tourne et virevolte, enchaîne les pirouettes et les jetés, sous les cris de joie de son jeune public. Son sourire, un sourire aussi grand que ses deux jambes en grand écart, ne le quitte jamais. Ni pour jouer quelques minutes avec les enfants – les seuls à ne jamais s’être moqués de lui – ni quand il s’entraîne sous les remarques acerbes des passants ou des voisins. Mais, depuis qu’il a décroché il y a quelques mois, ce rôle dans une production jouée à Baotou, entouré de jeunes danseurs professionnels, les quolibets se font plus rares.
Il y a dix ans, après une vie de labeur comme agriculteur et éboueur, regardant distraitement la télévision que son fils venait d’allumer, il lui a interdit de zapper. Sous ses yeux se déroulait un cours pour apprendre les basiques de la danse classique, son rêve depuis toujours… Et pourquoi pas maintenant, après tout ! Ses deux fils, éberlués, ont découvert la souplesse cachée de leur père et sa femme n’a pas été surprise quand il lui a annoncé vouloir prendre des cours de ballet. Depuis leur rencontre, elle connaissait cette passion pour la danse qui couvait chez lui depuis l’enfance et que la pauvreté avait brisée net.
Né dans une famille pauvre du village en 1960, Liu Ziqing découvre à 5 ans, émerveillé, le film « Le Détachement féminin rouge » qu’il regarde plus d’une dizaine de fois ainsi que le ballet éponyme écrit en 1964. Pendant la Révolution Culturelle, deux ballets seulement, dont celui-ci, sont autorisés par Jiang Qing, la dernière épouse de Mao. Quand les autres assistaient aux représentations organisées dans la région par devoir, Liu Ziqing y allait le feu au cœur. Il était Hong Changqing, le commissaire politique de l’Armée Rouge qui invite la jeune fille Wu Qinghua à rallier un détachement féminin créé par les communistes chinois pour se battre contre le pouvoir nationaliste en place et qui meurt en héros dans les flammes. Chez lui, il n’était même pas question d’y songer. Qu’avait-on besoin d’un danseur pour gérer une ferme ? Quel salaire pour nourrir la famille ? La seule fois où il avait bravement mis le sujet sur la table devant ses parents et s’était vu apposer un non catégorique, il était parti pleurer dans un champ, dans l’indifférence générale.
Depuis maintenant dix ans, il s’entraîne tous les jours, où il peut, aux champs, au bord de la route, dans sa cour, sur un trottoir, et les commentaires pleuvent : « T’es fou ou quoi ? », « t’as plus l’âge pour faire des cabrioles ! », « c’est ridicule ! » Liu Ziqing s’en fiche. Quand il danse, il est heureux, il oublie tout. À force d’assouplissements et d’exercices, sa santé s’est améliorée et ses maux d’estomac ont pratiquement disparu. Encouragé par sa famille, il s’est inscrit à des cours de danse à la Baotou Normal University et son sourire, sa joie d’être là motivent les plus jeunes jusqu’au professeur qui n’a jamais vu un élève aussi passionné.
Depuis quelque temps, il repense souvent à sa grand-mère. Le soir où il était parti pleurer son rêve envolé, elle seule l’avait attendu dans l’obscurité, assise sur une chaise dans la cour de la ferme. Sans un mot, de ses doigts ridés aux ongles noirs, elle avait essuyé ses larmes et l’avait pressé contre son cœur en chuchotant : « Un beau rêve est difficile à réaliser » (好梦难成, hǎo mèng nán chéng) mais ne te décourage pas, le melon une fois mûr, la tige se détache (瓜熟蒂落, guā shú dì luò) ». Longue maturation de cinquante ans mais personne n’empêchera aujourd’hui Liu Ziqing de goûter à ce melon tardif !
Par Marie-Astrid Prache
NDLR : Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article s’inspire de l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors de l’ordinaire, inspirée de faits rééls.
17 – 19 décembre, Shanghai : China Wedding Expo, Salon du mariage
17 – 19 décembre, Shanghai : Photo & Imaging, Salon chinois de la photo et de l’image numériques
12 – 14 janvier, Pékin: ALPITEC CHINA 2024, Salon international des technologies de la montagne et des sports d’hiver
26 – 28 février, Shenzhen: LED CHINA – SHENZHEN 2024, Le plus grand salon mondial de l’industrie des LED. Signalisation, éclairage, affichage, applications, composants et équipements…
29 février – 2 mars, Shanghai: CHINA HORSE FAIR 2024, Salon chinois international du cheval, sport et loisirs
4 – 6 mars, Canton: SIAF GUANGZHOU 2024, Salon international pour l’automatisation des procédés
6 – 8 mars, Shanghai: CCEC CHINA 2024, Salon international et conférence sur les carbures cémentés de Shanghai
6 – 8 mars, Shanghai: PM CHINA 2024, Salon international et conférence de Shanghai sur la métallurgie des poudres
6 – 9 mars, Tianjin: CIEX 2024, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil
6 – 9 mars, Tianjin: CIRE 2024, Salon international chinois de la robotique industrielle