Le Vent de la Chine Numéro 33 (2023)
De la Grande Muraille de Badaling (Pékin) à la promenade du Bund (Shanghai), en passant par les dunes de Dunhuang (Gansu) et ses désormais célèbres « embouteillages de chameaux », toutes les grandes attractions du pays se sont retrouvées assaillies par les touristes durant les vacances nationales (29 septembre – 6 octobre).
Avant les congés, les autorités avaient annoncé s’attendre à un rebond significatif du nombre de voyageurs par rapport à 2019. Cependant, ces prédictions se sont avérées un peu trop optimistes : ce sont finalement 826 millions de voyages qui ont été réalisés durant la période (au lieu des 896 millions attendus) et 753,5 milliards de yuans qui ont été dépensés (au lieu des 782,5 milliards anticipés) – des chiffres en hausse respectivement de 4,1% et de 1,5% par rapport à 2019 et qui ont suscité le scepticisme du grand public… D’ailleurs, si l’on prend en compte l’inflation et le plus grand nombre de touristes par rapport à il y a quatre ans, le montant dépensé par personne est encore bien en-dessous du niveau de 2019. A l’international aussi, malgré les appels du pied de la Thaïlande qui a décidé d’exempter les touristes chinois de visas pendant cinq ans, le nombre de voyageurs hors frontières était encore 15% inférieur à celui enregistré avant la pandémie.
L’autre indicateur économique particulièrement scruté durant cette « Golden week » a été celui des ventes immobilières. Malgré les trésors d’inventivité déployés par les promoteurs et l’assouplissement des restrictions à l’achat par les municipalités, les résultats sont mitigés. Selon le China Index Research Institute, dans les villes de 1er tiers (Pékin, Shanghai, Canton), le volume en m2 d’appartements neufs vendus a bondi de 62% par rapport à l’an passé. Les villes de 2nd tiers, elles, ont enregistré une baisse de 14% et celles de 3ème et 4ème tiers, un plongeon de 50%…
L’annonce le 28 septembre du placement en résidence surveillée de Xu Jiayin, patron d’Evergrande, n’a rien fait pour redonner confiance aux acheteurs hésitants. Homme le plus riche de Chine jusqu’en 2018, Xu est désormais considéré comme « l’ennemi public n°1 », laissant derrière lui 2 400 milliards de yuans de dettes, 6 millions de propriétaires sur le carreau, et mettant les actifs américains d’Evergrande (et peut-être une partie de sa fortune personnelle) sous protection de la justice US en déclarant l’entreprise en faillite. Mais est-il vraiment juste de faire de Xu l’unique responsable de cette crise qui plombe l’économie chinoise ? Il ne faut pas oublier que l’homme doit son ascension aux bonnes grâces des dirigeants chinois, en partie celle de Zeng Qinghong (l’ex-n°5 du Parti de 84 ans qui aurait osé réprimander Xi sur sa gestion des affaires du pays lors du conclave de Beidaihe, d’après le Nikkei). « Tout ce qu’Evergrande possède lui a été donné par le Parti » (“一切都是党给的”), répétait Xu à l’envi avant son arrestation.
L’avenir d’Evergrande devait sûrement être dans un coin de la tête de Xi Jinping lorsqu’il prit la parole (chose rare, cette tribune étant traditionnellement réservée au Premier ministre) lors de la réception donnée au Grand Palais du Peuple à l’occasion de la fête nationale le 28 septembre. Parmi les 800 invités, deux manquaient à l’appel : Qin Gang, l’ex-ministre des Affaires étrangères, démis fin juillet de ses fonctions, et Li Shangfu, ministre de la Défense, apparemment mis sous enquête début septembre. Le premier serait accusé d’avoir eu un enfant hors mariage et né sur sol américain avec une présentatrice TV chinoise, le second se serait rendu coupable de corruption lorsqu’il était à la tête du département de l’équipement de l’APL. Dans les deux cas, ces allégations ne seraient qu’un prétexte cachant une « faute politique » plus grave.
Le fait qu’aucune date n’ait été annoncée pour le 3ème Plenum du XXème Congrès laisse entrevoir que l’appareil n’a pas encore statué sur leur sort : doivent-ils être expulsés du Comité central ou non ? Etrangement, les deux hommes conservent jusqu’à présent leurs titres de conseillers d’Etat… Quoi qu’il en soit, ce grand rendez-vous, qui aura probablement lieu début novembre, est attendu puisqu’il fixe traditionnellement les grandes lignes économiques pour les cinq ans à venir. Alors que des rumeurs d’un stimulus économique plus conséquent circulent, bien malin est celui qui pourrait prédire l’agenda du 3ème Plenum : « réformera, réformera pas ? »
En attendant, deux autres événements sont à suivre : le très attendu Forum « Belt & Road » (BRI) qui se tiendra à Pékin le 17 et 18 octobre et marquera les dix ans de cette initiative lancée par Xi Jinping dès son arrivée au pouvoir. Pékin devrait tenter de redorer la réputation de ce vaste programme qui a fait l’objet de nombreuses critiques ces dernières années (piège de la dette, saisies d’actifs stratégiques…) et qui n’a parfois pas tenu ses promesses (sortie annoncée de l’Italie…). Xi Jinping pourra compter sur le soutien de son « ami » Vladimir Poutine qui fera le déplacement pour l’occasion.
Le second rendez-vous à suivre est le Forum de Xiangshan, version chinoise du Dialogue de Shangri-la à Singapour, qui doit se tenir à la fin du mois (29 – 31 octobre) à Pékin. En l’absence du ministre de la Défense Li Shangfu, ce serait Liu Zhenli, chef de l’état-major interarmées de la Commission Militaire Centrale (CMC) qui pourrait jouer le maître de cérémonie, voire remplacer Li pour de bon. La bonne nouvelle, c’est que les Etats-Unis ont été conviés à participer, malgré l’interruption du dialogue militaire entre les deux pays depuis la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022. De là à voir les prémices d’un réchauffement en vue d’une rencontre entre Xi Jinping et Joe Biden en marge de l’APEC mi-novembre à San Francisco ? Tous les espoirs sont permis.
Le Premier ministre Li Qiang fait depuis peu parler de lui pour de curieuses raisons. Avant le 1er octobre, est paru un article sur le site de China Frontline (中国前线) traitant de sa famille ainsi que de leurs contacts dans le monde des affaires, notamment au Zhejiang et à Shanghai. À vrai dire, il était connu depuis un moment déjà que Li avait aidé Jack Ma alors qu’il était en poste à Wenzhou. Ceci dit, les liens entre l’épouse de Li Qiang et le secteur industriel et financier de manière générale étaient quant à eux peu connus. Encore plus surprenante était la révélation selon laquelle la fille de Li serait mariée à un « étranger », patron du cabinet SHLArchitects à Shanghai.
En temps normal, ces « fuites » n’auraient que peu d’influence sur la position de Li. Mais il faut rappeler que c’est également ce genre d’informations « indiscrètes » qui ont poussé Xi Jinping à remettre en cause la loyauté du ministre des Affaires étrangères, Qin Gang. Dans un climat de méfiance où les tensions entre les dirigeants du Parti sont de plus en plus palpables, parfois même entre les propres membres du camp de Xi qui tentent de se saper les uns les autres pour obtenir les faveurs du Secrétaire général, ces révélations auront un impact sur la viabilité de Li au sein des hautes instances du Parti. Tout comme Qin Gang, les agents déstabilisateurs qui aiment à utiliser les médias étrangers pour arriver à leurs fins ont, du moins partiellement, réussi à semer les germes du doute dans l’esprit de Xi quant à la loyauté et fiabilité de Li Qiang.
Plusieurs signes qui ne trompent pas
La question de la confiance de Xi envers Li Qiang remonte directement à son élection en tant que Premier ministre ainsi qu’à la création de son cabinet : Xi a choisi Ding Xuexiang (Shanghai) comme vice-premier ministre exécutif, et He Lifeng (Fujian), Zhang Guoqing (militaire/aérospatiale) et Liu Guozhong (Li Zhanshu) comme vice-premiers ministres pour « appuyer » Li Qiang. Le problème est que Ding se voit comme le « traducteur politique » de Xi, He comme son ami le plus fidèle et le plus méritant, Zhang comme le seul vrai technocrate ayant une expérience réelle en management, tandis que Liu est un simple « béni-oui-oui » poussé par l’ex n°3 du Parti, Li Zhanshu. En ce sens, Xi semble avoir délibérément assemblé un groupe dysfonctionnel de cadres pour s’assurer de deux choses : qu’aucun d’entre eux – et surtout pas Li Qiang – ne réussisse à consolider leur position et que ceux-ci se fassent concurrence et se « surveillent » entre eux. Dans ces conditions, Xi n’a pas donné à Li les moyens de faire son travail correctement, ni de contrôler le Conseil d’État. Bien au contraire, cet agencement laissait déjà transparaître ses doutes quant aux capacités de Li Qiang et semblait plutôt être une police d’assurance contre ses potentielles ambitions politiques.
Autre signe qui ne trompe pas : lors de la Conférence nationale des secrétaires généraux des comités de Parti et des gouvernements, qui s’est déroulée à Pékin le 13 et le 14 septembre, Cai Qi, directeur du bureau des affaires générales et proche allié de Xi, a repris à son compte la gestion des secrétaires, responsabilité qui incombait à l’origine à Li Qiang. De plus, jusqu’alors, sous Li Keqiang, l’administration des secrétaires généraux du Parti et du gouvernement étaient séparées. Ainsi, en « unifiant » les deux lors d’une seule conférence, le leadership a envoyé un message clair : tous doivent suivre les consignes de Cai Qi, et non pas celles de Li Qiang.
La reprise d’un autre champ de compétence de Li Qiang par Cai Qi n’est cependant pas une coïncidence. La rumeur voudrait que les deux hommes ne s’entendent pas et, malheureusement pour Li qui semble faire profil bas depuis les derniers mois, Xi a toujours eu un faible pour les cadres qui agissent de manière décisive. C’est d’ailleurs pour cette raison que Cai est aux commandes de l’idéologie, du système de sécurité rapproché des hautes instances du Parti et de l’agenda de Xi.
Deux semaines après cette conférence, lors de la grande réception donnée à l’occasion de la fête nationale au Grand Palais du Peuple le 28 septembre, Xi n’a pas laissé Li Qiang prononcer de discours. À peine une semaine plus tard, lors du XVIIIème Congrès national des syndicats chinois, tous les membres du Comité Permanent du Politburo étaient présents sauf… Li Qiang, en déplacement dans le Zhejiang. Or, chacun sait que les syndicats sont, pour le Parti, des organisations « clés » dans le système politique puisqu’ils représentent des centaines de millions d’individus. Le gouvernement central attache donc une grande importance aux conférences syndicales, et d’autant plus à ce genre de congrès national qui ne se tient que tous les cinq ans. En ce sens, l’absence de Li Qiang est notable et signale que les choses ne vont pas fort pour lui…
Prenant la parole lors du Symposium sur le développement de la ceinture économique du Yangzi à Nanchang (Jiangxi) le 12 octobre, Li Qiang a fait l’éloge de Xi, affirmant qu’il faut « étudier consciencieusement, comprendre et mettre en œuvre minutieusement » l’esprit de la pensée de Xi. Cette déclaration de loyauté n’est pas passée inaperçue. De fait, par le passé, non seulement le premier ministre était absent, mais c’étaient les vice-premiers ministres exécutifs qui prononçaient un discours à l’occasion (Zhang Gaoli en 2016, et Han Zheng en 2018 et 2020). Il est donc naturel que la présence de Li Qiang, son allocution et les fleurs lancées à Xi aient attiré l’attention.
Li Qiang ne peut pas disparaître
Tous ces éléments rassemblés – en plus du fait que Li n’a pas eu droit aux « avions spéciaux » du gouvernement lors de ses récents déplacements à l’étranger – tendent à démontrer que Li Qiang se trouve dans une situation difficile. Les fuites concernant la fortune de sa famille sont peut-être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour Xi.
Cependant, contrairement aux deux ministres et conseillers d’État Qin Gang et Li Shangfu, on ne peut pas se défaire de Li Qiang ou encore le faire disparaître. Ce que les opposants de Li Qiang – et potentiellement aussi de Xi – cherchent, c’est d’abord lui retirer son pouvoir, ou mieux encore, forcer Xi à le faire. Avec des personnalités comme Cai Qi qui tentent constamment de nuire à Li, il est fort probable que le Conseil d’État devienne réellement, comme Li Qiang l’a lui-même mentionné le 14 mars 2023 « […] avant tout un organe politique […] ». Ce commentaire a priori anodin implique que le Conseil d’État s’en remette au Comité central et qu’il ne soit plus vraiment en mesure de prendre des décisions sans l’aval du Parti. Une perspective qui n’est pas pour déplaire à Xi.
Pas plus tard qu’en mars dernier, sous l’égide de la Chine, l’Arabie Saoudite et l’Iran restauraient leurs relations diplomatiques suspendues en 2016. Cette victoire diplomatique de Pékin tentait de montrer que la Chine pouvait aussi agir comme « gendarme du monde » et être une puissance de paix. Alors que le Proche-Orient s’embrase à nouveau, et que le devenir de cet accord est en jeu, comment la Chine perçoit-elle son rôle dans le monde ? Le discours de la Chine le 22 septembre à l’ONU, en est une bonne indication.
Par la voix de son vice-président Han Zheng, la Chine déclare aux dirigeants du monde réunis qu’elle se considère comme faisant partie du « Sud global », affirmant qu’elle s’identifie aux objectifs et aux défis des pays les moins développés et leur offre une alternative à « l’hégémonie occidentale ». « En tant que plus grand pays en développement, la Chine est un membre naturel du Sud. Elle respire le même souffle que les autres pays en développement et partage le même avenir avec eux », a déclaré Han, qui a également souligné que son pays (contrairement donc aux puissances occidentales) soutient la voie de développement de ces nations « conformément à leurs conditions nationales. »
Ce discours marque la rupture officielle de la Chine avec la mondialisation dite « occidentale ». On est très loin du discours de Xi Jinping à Davos en 2016 qui avait rendu extatiques les commentateurs du monde entier. Il y a sept ans, le président Xi Jinping défendait vigoureusement le libre-échange, soulignant le désir de Pékin de jouer un rôle mondial plus important alors que les États-Unis se repliaient sur eux-mêmes, et mettant en garde les autres pays contre la poursuite aveugle de leurs intérêts nationaux. Le président du World Economic Forum avait alors dit : « Dans un monde marqué par une grande incertitude et une grande volatilité, le monde se tourne vers la Chine ».
Aujourd’hui, ce n’est plus le monde qui se tourne vers la Chine, mais la Chine qui se détourne du monde tout en masquant ce détour par le recours à un des termes à la paternité la plus disputée du moment : celui de « Sud Global ». On pourrait certes soutenir que le fait de se détourner de l’Occident n’est pas équivalent à se détourner du Monde puisque l’Occident n’en serait qu’une petite partie. On pourrait même qualifier d’« ethnocentrique » le fait de présenter cette volonté de « fédérer » le « Sud Global » comme un retrait vis-à-vis du Monde. Sauf qu’une telle critique oublie une chose : le « Sud Global » dont la Chine se réclame n’est pas vraiment « global » en sa « sudité » même. Ce dont la Chine se réclame en se réclamant du « Sud Global » n’est pas d’un ordre mondial supérieur, mais d’un repli sur la souveraineté de chaque nation qui se donne le droit au niveau local de ne plus respecter le droit universel. L’idée d’un développement « conformément aux conditions nationales » illustre ce point.
Sous couvert de proposer une « alternative à l’Occident » (un cri de ralliement toujours efficace, même en Occident), il s’agit de promouvoir un développement sans autre but ni valeur que lui-même : le développement de chaque nation doit correspondre aux valeurs de chaque nation ; aucun droit universel humain ni aucune règle transnationale (climat, biodiversité, etc.) ne doit contraindre la volonté de chaque pays de défendre son propre peuple (au potentiel détriment de tous les autres). Ce n’est pas un hasard si la Chine refuse de négocier avec les Etats-Unis sur le climat malgré la nécessité et l’urgence, malgré le fait que la Chine produise presque un tiers des émissions mondiales. Pékin a rejeté les tentatives de Washington de traiter le changement climatique comme une « oasis » diplomatique pouvant être séparée des tensions géopolitiques plus larges. Même ce qui touche chaque être humain partout sur la planète et non seulement les hommes et femmes vivant aujourd’hui, mais aussi tous ceux encore à naître, même cela, à savoir l’environnement, le global par excellence, doit être soumis aux diktats de la souveraineté locale et sa spécificité politico-culturelle.
Il y a pourtant plusieurs éléments qui viennent compliquer encore ce discours sur le « Sud Global » qui se rapporte aux nations du monde qui sont moins développées et moins riches. En effet, les dirigeants d’un certain nombre de grands pays en développement, dont le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et l’Indien Narendra Modi, se sont récemment présentés comme des dirigeants autour desquels le Sud pourrait se rassembler.
En janvier 2020, l’Inde avait accueilli un sommet virtuel spécial, appelé Sommet « La Voix du Sud mondial » ayant pour objectif de rassembler les pays du Sud et de partager leurs points de vue et priorités sur une plate-forme commune. De même, avant le G20 à New Delhi, le Premier ministre Narendra Modi avait déclaré : « Nos priorités du G20 seront définies en consultation non seulement avec nos partenaires du G20, mais aussi avec nos compagnons de voyage dans les pays du Sud, dont la voix reste souvent ignorée ». Le recours à cette rhétorique ne signale donc pas seulement un monde fragmenté, il exprime une fragmentation du « Sud Global » lui-même. D’ailleurs, on peut se demander si, en se posant en leader du Sud Global contre l’Europe et les Etats-Unis, la Chine ne vise pas moins l’Occident que l’Inde…
A cet aspect géopolitique s’ajoute la question économique : est-ce que la Chine avec son PIB de 18 000 milliards de $ doit réellement être considérée comme faisant partie du Sud ? L’Inde a tranché : lors du sommet de janvier 2023, 125 pays du Sud Global étaient inclus, mais la Chine n’en faisait pas partie. De fait, l’économie mondiale a connu au cours des dix dernières années, une croissance de plus de 35 % et la part de la Chine dans le PIB mondial en 2023 était de 18,9 %, contre 14,5% pour l’Union Européenne et 15,4% pour les États-Unis.
La première puissance mondiale en termes de parts de PIB et en termes de pourcentage de CO2 peut-elle vraiment encore se définir comme faisant partie du « Sud Global » ? De ce point de vue, cette volonté de se poser en héraut et émissaire du monde non-occidental pourrait n’être qu’une manière d’esquiver la douloureuse question de la requalification de la place de la Chine au sein des institutions mondiales et notamment à l’OMC en tant que pays en développement. Le 8 juin, la commission sénatoriale américaine chargée des relations étrangères a approuvé la loi mettant fin au statut de nation en développement de la Chine. Le 9 juin, la Chine répondit que « le statut de la Chine en tant que plus grand pays en développement du monde est ancré dans les faits et le droit international ». En effet, classer la RPC comme économie en développement lui permet de bénéficier d’une série d’avantages spéciaux destinés à contribuer à réduire le fardeau financier des pays membres à faible revenu (dans le cas de la Chine, ce traitement a réduit la contribution budgétaire annuelle de la RPC de près de 50 millions de $ en 2023). Quoi de mieux pour préserver le statut de pays en développement que de se dire le représentant du « Sud Global » ?
Enfin, dernière note discordance à ce discours de leadership du Sud Global dévolu à la Chine est le fait que Xi Jinping après avoir esquivé le G20, a aussi fait une croix sur l’Assemblée générale de l’ONU. Certes, ni le président français Emmanuel Macron, ni le premier ministre britannique Rishi Sunak, ni le président russe Vladimir Poutine n’y furent présents (ce dernier ne pouvant se rendre à New York sans être mis aux arrêts). Mais ils avaient chacun dépêché leur ministre des affaires étrangères. Or, Han Zheng ne représente pas seulement la Chine à la place de Xi Jinping mais aussi celle de Wang Yi, nouveau Ministre des Affaires étrangères chinois après la disparition de Qin Gang (ministre de décembre 2022 à juillet 2023). Ce qui ressemble à une crise du leadership chinois s’accommode mal de la prétention à incarner le « Reste » contre « l’Ouest ». Alors que la Chine est appelée pour faire pression sur l’Iran dans le conflit entre le Hamas et l’Armée israélienne, quel Sud la Chine entend donc représenter, voire défendre ?
Depuis quelque temps, la zone philippine de la mer de Chine méridionale est le théâtre d’un regain continu de tensions. Il y a deux semaines, les Philippines ont accusé les garde-côtes chinois d’avoir installé une « barrière flottante » d’environ 300 mètres de long, les empêchant de pêcher dans cette zone contestée qui se trouve pourtant dans leur zone économique exclusive (ZEE). Deux jours après, les garde-côtes philippins, sous l’ordre du président Marcos Junior, l’ont enlevé pour retrouver accès à leurs zones de pêches. Ce sur quoi, Pékin a répondu en avertissant Manille de ne pas « provoquer de troubles » et en réaffirmant sa « souveraineté et droits maritimes sur l’île de Huangyan ». Le 10 octobre, un éditorial du Global Times a joint la provocation à l’insulte en raillant la faiblesse des Philippines : « un porte-parole des garde-côtes chinois a déclaré dans un communiqué qu’une canonnière de la marine philippine avait fait irruption dans les eaux adjacentes à l’île chinoise de Huangyan, ignorant les avertissements répétés […]. Les garde-côtes chinois ont réagi avec fermeté au bateau qui provoquait les Philippines. L’armée philippine a eu recours au déni […] affirmant que rien ne s’était passé. Cela a pleinement révélé le bluff et les fanfaronnades des Philippines, exposant leur véritable visage, fort extérieurement mais faible intérieurement. » Un petit rappel juridique et historique est nécessaire pour comprendre la situation.
Une zone économique exclusive (ZEE), telle que prescrite par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, est une zone maritime dans laquelle un État souverain possède des droits exclusifs concernant l’exploration et l’utilisation des ressources marines, y compris la production d’énergie à partir de l’eau et le vent. Elle s’étend de la limite extérieure de la mer territoriale (12 milles marins, soit 22 km, à partir de la ligne de base) jusqu’à 200 milles marins (soit 370 km) de la côte de l’État en question. La différence entre la mer territoriale et la ZEE est que la première confère la pleine souveraineté sur les eaux, tandis que la seconde n’est qu’un « droit souverain » qui fait référence aux droits de l’État côtier sous la surface de la mer. Le différend provient de ce que la carte chinoise en neuf traits (ou dix si on inclut Taïwan) mord sur l’ensemble des ZEE de tous les pays limitrophes de la région (cf carte).
Dans la mer de Chine méridionale, la Chine revendique toutes les îles, eaux et ressources situées dans sa ligne à neuf traits, ce qui équivaut à environ 85,7 % de la zone maritime de la mer de Chine méridionale. Les navires des garde-côtes chinois sont autorisés, en vertu de la nouvelle loi chinoise sur les garde-côtes, à tirer sur des navires étrangers et à démanteler de force des structures qui empiètent sur les revendications chinoises en neuf traits. Ainsi, les structures érigées par d’autres États sur les îles revendiquées par la Chine, comme le BRP Sierra Madre de la marine philippine volontairement échoué dans le récif d’Ayungin dans les îles Spratley, peuvent être démolies par les navires des garde-côtes chinois en vertu de cette nouvelle « loi ».
Ce nouveau texte légistalif constitue une menace de recours à la force contre d’autres États demandeurs en mer de Chine méridionale, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies (CNUDM). En vertu de celle-ci, tous ces différends entre États doivent être réglés pacifiquement par la négociation, la médiation, l’arbitrage, le règlement judiciaire ou d’autres moyens pacifiques. Selon l’article 121 de la CNUDM, on peut identifier deux catégories d’îles : celles qui sont capables de soutenir leur propre habitation humaine ou leur propre vie économique et, par conséquent, peuvent avoir une mer territoriale, une zone contiguë, une ZEE et un plateau continental ; et celles qui sont incapables de soutenir une habitation humaine ou une vie économique propre, et sont donc traitées comme de simples « rochers ».
En 2012, Pékin s’est emparé du récif de Scarborough et a forcé les pêcheurs philippins à voyager plus loin pour des prises plus modestes. Pourtant, le récif en question se trouve à 240 kilomètres à l’ouest de l’île principale des Philippines, Luzon (donc dans sa ZEE), et à près de 900 kilomètres de la grande masse continentale chinoise la plus proche, Hainan (donc en dehors de la ZEE chinoise). Or, la Chine revendique un contrôle souverain sur le récif de Scarborough, en vertu de « droits historiques ».
Dès 2013, le gouvernement philippin s’est adressé à la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye, déposant une plainte contre le récent accaparement de terres par Pékin. Trois ans et demi plus tard, les arbitres du tribunal de la CPA ont donné raison à l’unanimité aux Philippines. Ils ont conclu qu’il n’y avait aucune preuve que la Chine avait historiquement exercé un contrôle exclusif sur ces eaux, et qu’il n’y avait donc « aucune base juridique permettant à la Chine de revendiquer des droits historiques » sur la ligne à neuf traits. Le tribunal a conclu que la Chine n’avait pas dûment tenu compte des droits souverains des Philippines en matière de pêche dans sa zone économique exclusive. En conséquence, la Chine a manqué à ses obligations au titre de l’article 58(3) de la CNUDM.
Pourtant, la Chine n’a pas cessé depuis de harceler les pêcheurs philippins, d’artificialiser les rochers et dégrader les récifs coraliens en contravention du droit international. Ces dernières semaines, les bateaux chinois ont multiplié les incursions « illégales », tirs de canons à eau et manœuvres dangereuses dans la zone contestée. Pas étonnant que les Philippines se tournent vers les Etats-Unis qui ont récemment engagé 80 millions de $ d’investissements dans les infrastructures des cinq bases militaires actuelles à Palawan, à Pampanga, à Nueva Ecija, à Cebu et à Mindanao. En outre, les États-Unis ont demandé l’accès à de nouvelles bases dans les provinces d’Isabela, Zambales et Cagayan, toutes situées sur l’île de Luzon, face au nord de Taïwan, et à Palawan, au sud-ouest, près des îles Spratley. Il ne faut pas oublier que depuis 1951, Philippines et États-Unis sont liés par un traité de défense mutuelle.
Pourtant, l’éditorial du Global Times suggère à la Chine de jouer la stratégie de l’usure pour pousser les Philippines à la faute et leur faire porter la responsabilité d’un affrontement : « Laisser la partie philippine semer le trouble et perdre la face à chaque fois est en fait une meilleure façon de résoudre le problème lentement et progressivement. » Même si le détroit de Taïwan occupe tous les esprits, il n’est pas sûr que la zone du prochain conflit engageant les Etats-Unis et la Chine dans la région se trouve du côté de Formose.
- 长假, chángjià : vacances nationales
- 黄金周, huáng jīnzhōu: Golden Week (vacances nationales chinoises qui combinent la Fête nationale (le 1er octobre) et la Fête de la Lune (la mi-automne))
- 国内, guónèi : domestique, national
- 超过, chāoguò : dépasser, excéder
- 疫情, yìqíng : situation épidémique
- 表示, biǎoshì (HSK 4) : exprimer, indiquer
- 怀疑, huáiyí (HSK 4) : scepticisme, doute
- 另外, lìngwài (HSK 4) : de plus, en outre
- 相反, xiāngfǎn (HSK 4) : contrairement à, au contraire de
中共文化和旅游部称,此次长假(黄金周)国内出游人数达8.26亿人次,超过疫情前的2019年。民众对此表示怀疑。另外,与国内旅游“火爆”相反,今年长假期间赴泰国旅游的人数只是2019年的一半.
Zhōnggòng wénhuà hé lǚyóu bù chēng, cǐ cì chángjià (huáng jīnzhōu) guónèi chūyóu rénshù dá 8.26 Yì réncì, chāoguò yìqíng qián de 2019 nián. Mínzhòng duì cǐ biǎoshì huáiyí. Lìngwài, yǔ guónèi lǚyóu “huǒbào” xiāngfǎn, jīnnián chángjià qíjiān fù tàiguó lǚyóu de rénshù zhǐshì 2019 nián de yībàn.
Le ministère chinois de la Culture et du Tourisme a annoncé que le nombre de voyages nationaux pendant cette longue période de vacances (Golden Week) a atteint 826 millions, dépassant les chiffres de l’année 2019, avant la pandémie. Le public exprime des doutes à ce sujet. En outre, contrairement à la popularité des voyages nationaux, le nombre de personnes voyageant en Thaïlande pendant cette période de vacances est seulement la moitié de ce qu’il était en 2019.
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- 经济下行, jīngjì xiàxíng : ralentissement économique
- 降薪 , jiàngxīn : baisse de salaire
- 消费 , xiāofèi (HSK 5) : consommation
- 方式, fāngshì (HSK 5) : mode, manière
- 锱铢必较, zīzhūbìjiào : économiser le moindre centime
- 价格, jiàgé (HSK 4) : prix
- 精打细算, jīng dǎ xì suàn : compter chaque centime, faire des calculs minutieux
- 勒紧腰带, lè jǐn yāo dài : se serrer la ceinture
- 化妆品, huàzhuāng pǐn : produit cosmétique
- 高级, gāojí : haut de gamme, de qualité supérieure
- 平价替代 , píng jià tìdài : substitution économique, acheter à un prix plus abordable
在经济下行、全民降薪之际,中国民众的消费方式正在发生转变,甚至“锱铢必较”,在价格上精打细算,更多人勒紧腰带,不敢消费。 在中国社交媒体小红书上,有近200万篇讨论“平替”这个词,例如平替高级化妆品、平替耐克鞋、平替自行车、平替香水。“平替”指平价替代,即如何用更便宜的价格买到类似高价位品质的商品。
Zài jīngjì xiàxíng, quánmín jiàng xīn zhī jì, zhōngguó mínzhòng de xiāofèi fāngshì zhèngzài fāshēng zhuǎnbiàn, shènzhì “zīzhū bì jiào”, zài jiàgé shàng jīngdǎxìsuàn, gèng duō rén lè jǐn yāodài, bù gǎn xiāofèi. Zài zhōngguóshèjiāo méitǐ xiǎo hóng shū shàng, yǒu jìn 200 wàn piān tǎolùn “píng tì” zhège cí, lìrú píng tì gāojí huàzhuāngpǐn, píng tì nàikè xié, píng tì zìxíngchē, píng tì xiāngshuǐ.“Píng tì” zhǐ píngjià tìdài, jí rúhé yòng gèng piányí de jiàgé mǎi dào lèisì gāo jiàwèi pǐnzhí de shāngpǐn.
En période de ralentissement économique et de baisse des salaires pour tous, les habitudes de consommation du peuple chinois sont en train de changer, allant même jusqu’à ‘compter chaque centime’, en surveillant de près les prix. De plus en plus de gens se serrent la ceinture et hésitent à dépenser. Sur la plateforme de médias sociaux chinoise Xiaohongshu , il y a près de 2 millions de discussions sur le terme « ping ti » (平替), telles que les cosmétiques haut de gamme « ping ti », les chaussures Nike « ping ti », les vélos « ping ti », les parfums « ping ti »… « Ping ti » se réfère à une substitution économique, c’est-à-dire comment acheter des produits de qualité similaire à un prix moins cher. »
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- 社会, shèhuì (HSK 4) : société
- 老龄化, lǎolíng huà : vieillissement de la population
- 失业, shīyè : chômage
- 财政, cáizhèng (HSK 6) : finances publiques
- 危机, wēijī (HSK 6) : crise
- 背景, bèijǐng (HSK 6) : contexte
- 年龄 , niánlíng (HSK 4) : âge (d’une personne)
- 分析, fēnxī (HSK 5) : analyser
- 行业, hángyè (HSK 5) : secteur, industrie
- 试水, shìshuǐ (HSK 5) : tester les eaux, expérimenter
- 延迟退休, yánchí tuìxiū: report de l’âge de la retraite
中国社会面临老龄化、失业严重、财政枯竭等多重危机。在此背景下,多地放宽出租车司机从业年龄。分析认为,中共先从特种行业试水,旨在逐步推进“延迟退休”。
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La société chinoise est confrontée à de multiples crises, telles que le vieillissement de la population, un taux chômage important et des ressources financières épuisées. Dans ce contexte, de nombreuses régions assouplissent les limites d’âge pour les chauffeurs de taxi. Les analystes estiment que le Parti commence par expérimenter dans des secteurs spécialisés, dans le but de progressivement promouvoir le « report de l’âge de la retraite ».
Comme lors des 26 tentatives précédentes, Liang Shi est parti très tôt ce matin, attendre devant le centre d’examens. À 57 ans, il passe le gaokao (高考, gāokǎo – équivalent chinois du baccalauréat) pour la 27e fois afin de réaliser son rêve : obtenir une place à l’Université du Sichuan, devenir un étudiant, futur diplômé.
Autour de lui, les jeunes bacheliers le dévisagent en silence, encore un « entêté du gaokao », un « gāokǎo dīngzihù » (高考钉子户) ! Certains lui sourient, d’autres le méprisent. Quelques-uns imaginent même la place précieuse qui leur passerait sous le nez si d’aventure il réussissait cette fois-ci. Liang Shi n’en a cure. Comme à chaque fois qu’il se présente, il arrive avec beaucoup d’avance, patiente, ses papiers d’identité à la main, et se remémore les tentatives précédentes. C’est devenu un rituel, dominé par une image, celle de son grand-père paternel sur son lit de mort, la figure creusée, ses dernières forces jetées dans un chuchotement adressé à son petit-fils : « Ne fais pas comme ton père, étudie ! »
De manière paradoxale, c’est sa mort et le chagrin qui s’ensuivit qui fut invoqué pour expliquer le premier échec de Liang Shi à l’examen cette même année. Il avait été éduqué par ce grand-père, propriétaire d’une maison de thé à Chengdu. C’était un vieil homme fin, profondément attaché à ce vieil établissement, dans la famille depuis plusieurs générations, lieu de rencontres et de débats passionnants, temple de traditions séculaires comme la cérémonie du thé. Toute une culture que son fils unique, le père de Liang Shi, avait rejeté en bloc. Peu enclin aux études, une jeunesse balayée par la fièvre maoïste, il s’était opposé à son père, voulait fermer la vieille maison de thé familiale dans sa chasse aux « quatre vieilleries » (vieilles habitudes, vieilles coutumes, vieilles idées et vieille culture). Mais, comme la plupart des maisons situées dans le Sichuan, berceau de la théiculture en Chine, l’établissement familial résista et ne fut pas fermé. De dépit, le fils avait décampé avec sa jeune épouse vers des lendemains plus radieux, laissant son nouveau-né aux bons soins de ses parents.
Comme Liang Shi avait aimé cet endroit ! Le crépitement des bouilloires, les discussions animées, les nettoyeurs d’oreilles, les colporteurs qu’il connaissait tous, les spectacles sur la petite scène au-dessus du comptoir. Par son refus de revenir à Chengdu et de reprendre l’affaire, son père avait condamné la maison et Liang Shi avait dû rejoindre ses parents à Pékin, dans un deux-pièces miteux. Les dents serrés, révolté, il s’était promis d’honorer la mémoire de son grand-père en faisant des études.
Le premier échec fut suivi de deux autres et ses parents, inquiets, l’avaient persuadé d’entrer dans une école technique. Ils avaient du mal à assurer les fins de mois et souhaitaient qu’il trouve un travail au plus vite. Le bruit des machines l’avait fait fuir et il était reparti dans ses livres, vivant de petits boulots, comme son père finalement, et cela le faisait enrager. Il s’était marié, avait eu à son tour un fils, mais rien ne le détournait de son objectif, idiot pour certains, admirable pour d’autres. Licencié d’une usine de bois, il était devenu représentant commercial puis entrepreneur d’une usine de matériel de construction, devenant ainsi millionaire. Malgré une vie professionnelle intense, il s’est réjoui de la levée de l’âge limite pour passer le gaokao en 2001 et s’est plongé à nouveau dans ses livres. Entre 2010 et 2022, il s’est présenté chaque année, sans succès. Après l’avoir lui-même obtenu en 2011, son fils lui a fait part de sa gêne à voir son père s’acharner. Sa femme, elle, ne dit rien. Il prend cela pour un encouragement. Avec l’âge, le programme que s’impose Liang Shi devient difficile à tenir : lever tôt, révisions dans la maison de thé d’un ami – l’odeur, les bruits, tout lui rappelle son enfance – qui lui garde une table, retour chez lui entre 21h et 22h. Tout têtu qu’il est, il sait ne pas pouvoir continuer longtemps sur ce rythme. Peut-être faudrait-il ne pas se fixer uniquement sur l’Université du Sichuan cette année et élargir un peu ?
Il y a une semaine, un cousin venu leur rendre visite, l’a mis en rage, se permettant de le critiquer ouvertement : à quoi servait cet entêtement ? À son âge, ne pouvait-il pas tirer la leçon de ses échecs ? Mais de quoi se mêlait-il, le cousin ? Tant que la loi le permettait, il irait, il ne faisait de mal à personne. Et puis, un rêve sert-il à quelque chose ? Une promesse se contente-t-elle d’un échec ? Non, a-t-il répondu au cousin, il tirerait la leçon de ses propres échecs sur son lit de mort, tout occupé qu’il était à tirer encore la leçon des échecs d’autrui, en l’occurrence ceux de son père mais il ne l’a pas précisé. Comprenne qui pourra, la discussion était close.
Liang Shi s’est redressé, les grilles s’ouvrent enfin, peut-être que cette fois-ci…
Par Marie-Astrid Prache
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15 – 19 novembre, Shenzhen : China Hi-Tech Fair, Salon international des ordinateurs, télécommunications, des applications et services logiciels, de l’électronique grand public, de l’électronique pour l’automobile
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16 – 19 novembre, Shanghai : Shanghai International Art Fair, Salon international de l’art de Shanghai
17 – 19 novembre, Shanghai : Paperworld China, Salon professionnel international des fournitures pour le bureau et pour l’école, de la papeterie et des matériaux pour les arts graphiques
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22-24 novembre, Shanghai : CEF – China Electronic Fair, Salon chinois de l’électronique
22-24 novembre, Shanghai : Shanghai Airshow, Salon international de l’aviation
22-24 novembre, Shanghai : SWOP, Salon international de l’agro-alimentaire et de l’emballage