Politique : Massacre de Hans sur le Mékong

Drôle de drame sur le Mékong, en plein Triangle d’Or. Le décor fluvial eût ravi les touristes, mais ce 05/10 à bord du Yu Xing 8 et du Hua Ping, chalands chinois, les marins avaient d’autres soucis, surveillant les berges, redoutant d’en voir jaillir des pirates. Ce qui hélas, arriva.

Sur le parcours lao-birman, huit hommes du parrain Nor Kham (selon la police thaïe), les prirent d’ assaut. Y eut-il lutte? Tuerie d’un forban qui fut vengé ? Les 12 marins furent retrouvés à l’eau, fusillés. Puis les bateaux entraient en eaux thaïes, où les attendait l’armée royale : les mafieux s’enfuirent, sauf un (abattu). Sous la charge d’ail et de pommes, on retrouva 920.000 amphétamines, d’une valeur de 3,2 M$.

‘ L’annonce du massacre causa vive émotion en Chine. Pékin édicta l’arrêt de ses navires (équipages rapatriés par voie de terre), et réclama «une enquête» des pays riverains. Pourtant, sur l’évident chaos régnant sur le cours d’eau transfrontalier, elle porte sa bonne part de responsabilité. Quoique 90% du commerce y flotte sous son pavillon, la Chine ne siège pas à la MRC, (Mekong River Commission), l’organe international de tutelle : elle l’évite studieusement, par refus de rendre compte de ses plans de barrages.

‘ Cependant cette politique individualiste a privé le Mékong d’une police fiable et de sécurité, ce qui se retourne d’abord contre elle, propriétaire de 116 des 130 péniches de ce segment du fleuve.

Rien qu’en avril, 34 de ses matelots étaient libérés contre rançon. Aussi, ce drame pourrait accélérer l’inéluctable adhésion de la Chine à la MRC, dans son intérêt bien compris !

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
10 de Votes
Ecrire un commentaire