Automobile : Coup d’accélérateur pour constructeurs (électriques) chinois

Coup d’accélérateur pour constructeurs (électriques) chinois

Angles vifs, arêtes saillantes, flancs creusés et couleur jaune citron… Au salon de l’auto de Shanghai (18 au 27 avril), il fallait jouer des coudes pour apercevoir la « Seagull » (« Mouette » en français), mini-citadine électrique présentée par son constructeur BYD au prix très compétitif de 78 000 yuans (10 000 euros) et bientôt commercialisée en Europe. Quelques mètres plus loin, les modèles présentés par BMW étaient loin de susciter le même intérêt chez les milliers de visiteurs présents ce jour-là…

Ce désamour de la marque allemande illustre bien la perte de vitesse des constructeurs automobiles traditionnels dans la course à l’électrique par rapport à leur concurrents chinois. Un scénario quasi-impensable il y a encore quelques années.

Premier marché automobile mondial avec 23 millions de véhicules vendus en 2022, la Chine est rapidement devenue le pays où l’électrification a pris le plus d’avance, notamment grâce à un ambitieux plan de développement de la filière menée tambour battant par le gouvernement et longtemps assorti de généreuses subventions à la production et à l’achat.

Aujourd’hui, 80 % des véhicules à énergies nouvelles vendues en Chine sont de marques locales. Signe des temps, BYD, le constructeur de Shenzhen qui avait commencé par produire des batteries puis des bus électriques, est devenu au 1er trimestre le plus gros vendeur de voitures en Chine, mettant fin à deux décennies de domination de Volkswagen.

Hier encore toisés par les constructeurs traditionnels, les constructeurs chinois tels que Nio, Xpeng ou Li Auto sont devenus en l’espace de quelques années seulement de sérieux concurrents qui n’ont plus à rougir de leur qualité et ne cessent de grappiller des parts de marché.

Leurs points forts ? Un design souvent séduisant, une priorité donnée à l’expérience utilisateur, des prix attractifs et des temps de développement jusqu’à deux fois plus courts que les constructeurs traditionnels, leur permettant de mettre sur le marché de nouveaux modèles en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire.

Une stratégie payante auprès de clients chinois toujours avides de nouveautés, comme le démarrage du véhicule sur smartphone ou encore le déverrouillage des portières par reconnaissance faciale (cf photo). Et ce n’est qu’un début : la Chine ambitionne d’augmenter les ventes de véhicules « intelligents » de façon à ce qu’ils représentent 30% des ventes totales en 2025.

Pour rester dans la course sur ce marché extrêmement concurrentiel, Volkswagen a annoncé un investissement d’un milliard d’euros dans un nouveau centre de R&D pour véhicules électriques à Hefei (Anhui). Opérationnel en 2024, il aura pour objectif de réduire le temps de développement de nouveaux modèles et technologies de 30%.

Autre tactique employée par Tesla cette fois : faute d’avoir de nouveaux modèles à présenter (peut-être la raison de son absence à ce salon de l’auto), la firme d’Elon Musk s’est décidée à casser ses prix. La baisse est telle que les Tesla vendues en Chine et produites dans sa « gigafactory » shanghaienne sont désormais 30 % moins chères que celles écoulées aux Etats-Unis.

De peur de perdre des parts de marché, la plupart des autres constructeurs n’ont eu d’autres choix que de consentir à leur tour à des réductions allant jusqu’à 40%. Du jamais vu ! Constructeurs chinois comme étrangers, véhicules électriques comme à essence, luxe comme entrée de gamme, tous sont concernés.

Face à cette inquiétante bataille commerciale, l’association des constructeurs automobiles de Chine a appelé, fin mars, les entreprises à se montrer « raisonnables » dans leurs remises tarifaires. Sans être entendue…

Or, si cette « guerre des prix » perdure, bon nombre de petits constructeurs pourraient bien ne pas avoir les reins assez solides pour survivre. Actuellement, il existe environ 120 constructeurs chinois de véhicules électriques, mais seulement 20 dépassent les 50 000 unités et seul BYD (et Tesla) réalise des profits.

Elle pourrait également pousser vers la sortie des marques étrangères ayant trop tardé à prendre le virage de l’électrique… Car chacun sait que peu importe le secteur, le manque de réactivité se paie au prix fort en Chine.

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1 Commentaire
  1. severy

    Comme c’est merveilleux. La Chine est le pays qui produit le plus de véhicules électriques au monde. Pour les recharger, les batteries électriques de ces véhicules se nourrissent de l’électricité produite par les milliers de centrales à charbon de cette nation qui se veut écologique. Trouvez l’erreur.

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