Automobile : La route barrée de l’automobile chinoise vers le Brésil

Vers le Brésil, la Chine a lancé son offensive d’exportation, nécessaire pour combler son déficit – 5MM$, du à ses énormes importations de minerai, soja.

Sa “route de la soie du Sud” donne ses 1ers fruits: à 43 000 ventes en 8 mois, l’automobile chinoise prend 3,3% du marché contre…0% en avril 2010. JAC (Anhui), est n°2 de l’import, derrière Kia (Corée). Chery lance sa QQ, son modèle d’entrée de gamme, à 14.600$, toute équipée…

Puis le 16/09, coup de tonnerre : la «taxe industrielle» passe à 37% pour les petites cylindrées (2/3 du marché) ce qui mettra la QQ à 17.000$, la détrônant de son rang de moins chère. Les autos locales, elles, ne paieront que 7%, pour peu que 65% des pièces viennent du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Venezuela), et 6/7 de l’assemblage. Ce bouclier protectionniste vise clairement les rivaux coréens et chinois.

Derrière cela, se lit la volonté du Brésil, 5ème marché mondial, de ne pas se reposer sur ses “commodities” ni rater son passage à l’âge industriel. On devine aussi la pression sur le législateur, des grandes maisons étrangères déjà dans la place (Fiat, GM, Ford , VW ), anxieuses de parer le coup de l’arrivée des agressives chinoises.

Ironie du sort : la stratégie brésilienne est celle de la Chine depuis 15 ans, qui se retrouve « l’arroseur arrosé ». Mais Pékin a vu le vent tourner et n’a pas attendu pour encourager ses exportateurs à délocaliser. Dès juillet, Chery annonçait pour 2013 une usine à Saõ Paulo (à 400M$) : Lifan Auto (Chongqing), et les autres n’auront qu’à suivre !

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