Ablait Abdureshit, Président de la région autonome du Xinjiang, vante du mieux qu’il peut un Far-west de 1,66 Mkm² (et 10 hts/km²) aux 129 ressources minérales vérifiées et aux 19 MM t de pétrole supposées. Mais l’absence de marché se paie: le capital étranger y atteint 1,4MM USD, 5x moins que le Sichuan, et l’écart de développement, par rapport à la côte, ne fait que s’approfondir.
M. Abdureshit fait confiance aux incitations nouvelles de Pékin pour attirer les investissements, développer d’ici ‘2000 son pétrole (25Mt), ses récoltes de blé (8,5Mt) et de coton (1,5Mt). Aucun projet par contre, pour les seuls instruments qui permettraient vraiment au Xinjiang de décoller -1autoroute, 1 pipeline!
Song Baorui, gouverneur du Sichuan, chante lui aussi les plus de 100 minéraux de la province, les 50 MMt de réserves de charbon et 91 MM Kw/h de houille blanche (24% du pays), en attente de développeurs et ses usines présentes dans 39 des 40 secteurs industriels du pays (comme toutes les provinces, le Sichuan a misé sur l’autonomie dans ses frontières, obstacle au niveau national à la constitution de pôles, synergies et économies d’échelle).
Mais le Sichuan dispose de 2 atouts d’avenir: le barrage des 3 Gorges, et un marché intérieur de 110M hts, en croissance de 40 MM Y par an. Le Sichuan espère doubler son capital étranger (aujourd’hui 5,5 MM USD) d’ici ‘2000, grâce à diverses baisses d’impôts et des loyers fonciers -surtout pour les projets à haute technologie.
Pour Dalian (Liaoning, près de la Corée), le jeune maire Bo Xilai fait une offensive de charme : là où d’autres parlent d’industries lourdes et de 1er rang national, Bo définit Dalian comme centre de haute couture et de football, îlot de verdure et de fines techniques -« petit frère, mais surdoué ».
Son programme : « moins de population, d’industries, et de bâtiments, mais de meilleure qualité ». Avec -quand même- 1500 entreprises étrangères, un port et une construction navale…
Le message passe bien -mais il occulte d’autres sons qui nous reviennent directement de la cité marine : la mise en panne de la Zone de développement Economique du nouveau Dalian : trop chère, sans âme, et aux bureaux coréens et japonais qui plient bagage semaine après semaine, faute de business!
Sommaire N° 42