Temps fort : Deux PAS EN AVANT- UN PAS EN ARRIERE

Réformer l’économie, pas la politique : tel est le choix de Deng Xiaoping depuis 15 ans.

Trois innovations, cette semaine, révèlent que sous Jiang Zemin, le mot d’ordre n’a pas pris une ride!

[1] Plan attendu depuis longtemps par les provinces pauvres de l’intérieur, enfin approuvé par le Conseil d’Etat, pour réduire les disparités avec la Côte, qui reçoit jusqu’ici 9/10 de la manne étrangère.

Désormais, priorité au Centre et à l’Ouest, pour l’approbation des projets, la garantie d’Etat et la ventilation des softloans étrangers. Les provinces de l’intérieur pourront directement approuver des projets étrangers, exploiter leurs ressources minérales (cf pétrole du Xinjiang), et en tirer, à l’exportation une part de financement de leur développement. Le 9. plan évalue à 1400 mm $ d’ici ‘2000, les besoins en investissements, dont la majorité devrait revenir au Centre et à l’Ouest. Le plan rencontre l’hostilité ouverte des provinces côtières, qui ne veulent pas lâcher leur rente de situation!

[2] A voter par l’A.N.P d’ici fin 1996, une loi de la faillite remaniée remplacera celle de 1986, timide et inapplicable (reflétant le combat interne entre modernistes et nostalgiques de l’économie d’Etat).

La nouvelle mouture reflète une volonté de créer l’outil pour s’attaquer à la restructuration des entreprises d’Etat (100 m d’emplois dont 30 m condamnés). La loi couvre tous types d’entreprises (même les J.V.), tient compte des droits des créanciers (par le système de la liquidation), introduit le personnage du curateur, et déboulonne le directeur qui, jusqu’alors, se maintenait à son fauteuil, même les caisses vides. Le tout, par une procédure qui se veut simple et rapide.

[3] Pas en arrière en politique : Pékin organise 6 centres « régionaux », mini-structures d’une fidélité à toute épreuve, chacune contrôlant plusieurs provinces, et pouvant révoquer les gouverneurs.

Par ces méthodes anciennes, Pékin espère rétablir son autorité. Mais le pouvoir réel, dans les provinces, n’est pas aux mains des hommes « visibles », vulnérables par Pékin. Et les provinces s’entendent souvent, en sous-main, pour contrer les politiques de la capitale – le ciel est haut et l’empereur est loin!

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
0 de Votes
Ecrire un commentaire