C’est officiel : Zhou Guanyu (周冠宇), va devenir le premier pilote chinois de l’histoire à prendre le départ d’un Grand Prix de Formule 1.
Le jeune homme de 22 ans intégrera l’équipe d’Alfa Romeo basée à Hinwil (Suisse), et concourra aux côtés du n°3 mondial, le finlandais Valtteri Bottas pour le Grand Prix de Bahreïn fin mars 2022. La nouvelle a été saluée par le public chinois, et vue plus de 230 millions de fois sur Weibo.
Comme de nombreux pilotes de F1, Zhou Guanyu a intégré ce sport d’élite grâce au soutien financier de sa famille. Fils d’un homme d’affaires ayant fait fortune dans l’automobile, Zhou Guanyu est considéré comme un « riche de seconde génération » (富二代 ; fù’èrdài). Alors qu’il n’avait que 9 ans, son père aurait dépensé plus de 12 millions de yuans pour lui construire sa propre piste de karting à Weifang (Shandong). Ce natif de Shanghai a ensuite quitté la Chine, dès l’âge de douze ans, pour rejoindre une écurie de karting à Sheffield, dans le nord de l’Angleterre. Zhou Guanyu a ensuite été repéré par la Ferrari Driver Academy et mis le cap sur l’Italie à ses quinze ans.
C’est au début de la saison 2019 qu’il est devenu pilote de développement au sein de l’équipe Alpine (ex-Renault Sport Academy) et qu’il a fait ses débuts en Formule 2 (l’anti-chambre de la F1), avec un certain succès, puisqu’il a terminé le championnat à la 7ème place et remporté le titre de « rookie » (débutant) de l’année. Il occupe actuellement la 2ème place du classement cette saison, avec deux manches (soit six courses) encore à disputer.
Pilote à l’avenir prometteur, ses sponsors chinois auraient consenti à payer l’écurie Alfa Romeo jusqu’à 30 millions d’euros (plus de 200 millions de yuans) – un soutien financier qui avait fait défaut à plusieurs pilotes chinois avant Zhou Guanyu… Indéniablement, les enjeux financiers autour de sa participation au championnat de F1 sont importants – le jeune pilote l’a reconnu lui-même…
Pour le groupe Stellantis (dont fait partie Alfa Romeo), c’est une aubaine, lui qui entend remettre un pied en Chine après une période très difficile marquée par la fin de sa coentreprise avec Dongfeng, d’importants soucis logistiques et le flop commercial de DS.
C’est que la Chine représente un énorme marché, non seulement pour les constructeurs automobiles, mais aussi pour la F1.
Or, depuis le premier Grand Prix de Chine à Shanghai en 2004, l’engouement du public chinois n’a jamais vraiment décollé, faute – notamment – de voir un pilote chinois sur la ligne de départ.
Ainsi, l’arrivée de Zhou Guanyu chez Alfa Romeo, pour une durée de trois ans maximum, pourrait bien changer la donne. Même si le GP de Chine ne retrouvera pas sa place au calendrier avant 2023 à cause de la Covid-19, le promoteur de la F1 a annoncé lors de la récente foire de Shanghai, sa prolongation jusqu’en 2025.
Sommaire N° 38 (2021)