A la loupe : Pour Kaboul, Pékin trentuple la mise!

Après le Sommet de Tokyo (21-22/01), tenu pour recevoir des donateurs ses 1ers fonds de reconstruction, le gouvernement provisoire afghan et son leader Hamid Karzai reçurent 4,5MM$, dont 4,6M$ de la Chine -Seulement.

Puis Karzai fit halte à Pékin, où il satisfit Zhu Rongji sur la question ouighoure, confirmant que les groupes armés du Turkestan Oriental étaient soutenus par al Qaida, et qu’il extraderait les prisonniers ouighours vers la Chine, «sans tolérer davantage l’existence de forces terroristes en son pays».

C’est alors que la Chine annonça le trentuplement de son assistance, à 150M$. Tang Jiaxuan, le ministre des affaires étrangères aurait promis de reconstruire des projets chinois (routes, écoles) détruits par la guerre, et offert du déminage – compétence chinoise. Par son volume, le montant de cette aide crée sans doute un record chinois – le dernier, dans les années 1990, aurait été offert au Nigeria, comme incitation à maintenir en Chine la reconnaissance diplomatique.

Il s’agit donc tout à la fois de

Ê prévenir une tentative de Taiwan pour souffler ce pays à prendre, de Ë rattraper une partie de l’influence cédée en Asie Centrale aux USA,  

Ì tout en monnayant la livraison des débris du séparatisme ouighour.

A noter ici, le revirement de Pékin sur la question du Xinjiang: hier vu comme «d’ordre intérieur», Pékin veut aujourd’hui associer l’étranger, par pragmatisme.

Pour Kaboul, l’intérêt de bonnes relations avec Pékin est aussi stratégique : les deux partagent une frontière, et un ennemi intégriste. Kaboul est aussi en manque de soutien contre les appétits régionaux qui se réveillent,

tels ceux de l’Iran, aux missions armées déjà qui rodent dans la région de Kandahar. .

Cette visite à Pékin était le 1er échange entre les deux pays. Le second aura lieu le 6 février : un vice-ministre chinois se rendra à Kaboul, pour rouvrir l’ambassade, fermée depuis 1993 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire