Le XVI. Congrès a permis au PCC de sortir des mesures de promotion du secteur privé, qui aura accès au crédit "à égalité de droit avec le public", et pourra émettre -sous réserve de "solidité" et "succès commercial"- des obligations!
Selon la SETC,les entreprises privées sont passées de 90.000 en ’98 à 2,3M en ’01.Elles généraient alors 33% du PNB contre 37% au secteur public -le reste étant assuré par des groupes hybrides, y compris avec les JV étrangères.
Depuis 1989, le secteur étatique a intensément dégraissé, les EE étant passées de 102.300 à 42.900, mettant à pied 25M de travailleurs dont 17M sont passés au privé, voire à leur compte, suivant la formule chaplinesque des temps modernes : xia hai, "sauter à la mer".
Cela dit, ce recul de l’Etat ne doit pas faire illusion : les 514 principales GEE (0,3% de toutes les entreprises chinoises) conservent 59,2% des actifs du pays et enregistrent 49,4% des profits industriels, avec des taux de croissance et d’investissement parmi les plus hauts du pays. D’autre part, les banques continuent à prêter d’abord aux fir-mes publiques – les vieux réflexes sont lents à mourir. Gouvernement et administration, à tous niveaux, ne sont pas prêts à lâcher la partie de l’économie la plus profitable, source irremplaçable de richesse et d’influence sociale.
N.B. : Le XVI. Congrès a sanctifié (cf édito) l’entrée des patrons au PCC, et de suite joint l’acte à la parole. Parmi les patrons invités au CC, figurent les PDG de TCL, de Hai’er,et Guo Fenglian, ex-héroïne de Dazhai, commune modèle, lieu saint de la production maoïste des années 1970 qui par la suite, s’avéra faussaire.
Vingt ans après, Guo est patronne de choc, à la tête d’un empire du tourisme, du textile, de l’agriculture, de l’alcool : vieux vin, nouvelle bouteille!
Sommaire N° 38