[1] Le 4ème Sommet de l’ASEM à Copenhague (22-24/9), entre 15 chefs d’Etat de l’Union Européenne et 10 asiatiques (7 ASEAN +Chine, Japon et Corée Sud) aurait dû se pencher sur des projets financiers d’avenir : l’agenda fut détourné par l’urgence politique d’une position commune, afin de conjurer la tentation US d’envahir l’Irak. Zhu Rongji brandit la menace de «conséquences sévères», si Washington attaquait sans mandat de l’ONU. Un sommet «spécial terrorisme» fut décidé, pour 2003 en Chine!
[2] Dans ce dialogue, la Chine montre son ambition de s’imposer en chef de file du clan asiatique. Une course s’instaure avec le Japon et la Corée, pour s’agréger à la zone de libre-échange voulue par l’ASEAN dès 2010 – Pékin pense y parvenir, grâce à un trafic bilatéral en hausse, de 23,2MM$ en 2001 (+4,7%) dont 4,8 d’excédents au club d’Asie du Sud-Est.
[3] L’influence chinoise s’inscrit aussi dans des détails, tel le transfert en sept. d’un camp militaire singapourien de Taiwan vers Hainan, ou le rapprochement avec les Philippines (visite-éclair, les 24-26, du Gal Chi Haotian) : Pékin comptera fort, pour assurer à Manille un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU.
[4] Cette mission de Zhu était l’ultime comme 1er Ministre. Au Danemark, il a élevé son propos, plaidant pour un dialogue entre civilisations, et la multiplication de tous échanges UE/Asie (boostés, en 5 ans, de 40%, à 361MM$). Avec ce ton de patriarche, Zhu thésaurisant sur son image, cherche une place dans l’histoire.
Les adieux de Zhu au monde, se firent à Paris (26-28), où il vit Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin. Détail symbolique: c’est par Paris que Zhu avait inauguré en 1998 son quinquennat diplomatique. Confirmant ainsi la haute estime politique que la Chine porte à la France, bien plus forte que la place qu’elle occupe sur l’échiquier du business sino-européen.
Sommaire N° 32