Lors du meeting (4/2) du Comité permanent du Politbureau, la lutte contre la pauvreté a été décrétée 1ère priorité nationale, à tous niveaux de gouvernement. Urgence moins due à l’esprit du Nouvel An, qu’à la paupérisation rurale, accusée par les récentes attaques à la seringue (Pékin, Tianjin) ou au vitriol (Xi’an, Shaanxi). Selon ses chiffres, la Chine aurait 30M de pauvres (contre 200M en ’80). La banque ADB en rajoute 60M. Les migrants eux, sont passés en 12 mois à 78M, +5%!
Cette misère rurale sera exacerbée en 2002 par l’entrée à l’OMC, avec les import agricoles accrus: le quota céréalier est fixé à 18,3Mt, mais comme la Chine vit sa 3èmerécolte médiocre en 3 ans (-1,9%, pour cause de sécheresse, de structures obsolètes, et de prix non rémunérateurs), il pourrait être rallongé. Autre facteur aggravant: l’hiver trop doux, qui fait attendre, pour l’été, des calamités exceptionnelles, crues, incendies et sauterelles.
Face à ces maux, à court terme, l’ordre est de passer partout de masure en masure, pour y livrer gratuitement riz, mais aussi (pour les semailles de printemps) grain, engrais et araires. A plus long terme, les leaders préconisent solidarité, application stricte des programmes (ni détournements, ni taxes illégales), et éducation des cadres (moins de corruption). Donc, ni idées, ni moyens neufs!
Seule lueur positive: en 2001, le revenu rural a re-monté de 4%, contre 2,1% en 2000. Ce résultat est atteint par le passage à des produits plus rémunérateurs tel le lait en Mongolie, mais surtout vers des métiers non agricoles qui paient désormais 52% de la vie d’une Chine décidément contrainte par l’histoire à se détourner de sa vocation agricole!
Sommaire N° 6