Le 7 juillet en Chine, pour 5 M de foyers, la terre s’arrête de tourner, avec l’ouverture du Gao Kao, concours qui arrêtera le sort de 5 M de jeunes après 12 ans d’études épuisantes!
Pour 55% d’entre eux, ce sera le jour de gloire et l’entrée aux universités. Les lauriers reviendront à la famille entière, chance unique de monter à l’échelle sociale puisque aujourd’hui, seuls 5% des jeunes arrivent en fac et se partagent les places au soleil.
Parmi les autres, une poignée se payera l’université privée, 80.000 iront à l’étranger suivre des études à leur frais, entre 4000$/an (en Ukraine), à 20000$/an (au Royaume-Uni). La plupart feront une croix sur le rêve de toute leur vie : à travers le pays, ces semaines-ci, les suicides de jeunes ne sont pas rares !
Qu’on ne s’attende pas à un baccalauréat à la française, avec sujets et compositions : il s’agit d’un système à réponses multiples que l’on coche en deux jours, 9 heures au total, abordant chinois, mathématiques, anglais et les matières «majeures» : humanités en section littéraire, bio-physique-chimie pour les scientifiques. Le score maximal est de 750 points. L’an dernier, la dernière place valait 443 points, pour le plus miteux institut du céleste empire. A la colère des provinciaux, pékinois et shanghaiens jouissent de 15 points d’avance – il est vrai que leur niveau est d’emblée meilleur, avec 70% de taux de réussite.
En attendant leur zhengge daidan (veillée d’armes), les jeunes bachotent en rongeant leur frein. Les mères ont pris congé spécial pour dorloter et cuisiner les plats légers et variés que le jeune mange sans attention, avant de s’endormir grâce aux gélules herbales traditionnelles.
Dernier détail, quoique soi-disant athées, les mamans ont toutes fait brûler l’encens au temple taoïste, puis au bouddhiste, voire même à l’ église – trois précautions valent mieux qu’une!
Sommaire N° 25