Si l’on reparle de coopé sino-russe en matière d’armements (cf Vdlc n°24), c’est qu’elle demeure très active :
fin juin, l’armée populaire de libération (APL) a testé avec succès le missile air-air russe Adder AA-12, tiré à partir de 2 chasseurs-bombardiers Sukhoi-30. Avec cette arme, la Chine s’approprie une capacité nouvelle de tir autoguidé d’une portée de 50km, «hors-vision directe», qu’elle n’avait pas avant.
Cette livraison s’insère dans un contrat géant de 4MM$ sur 5 ans, comprenant 2 croiseurs Sovremennyi (en plus de 2 déjà livrés), 8 sous-marins «Kilo/636» (en plus de 4) silencieux, équipés de tous les gadgets les plus actuels- le nec plus ultra de leur catégorie. La Chine qui produit déjà le SU-27 à Shenyang, doit aussi recevoir jusqu’à 80 SU-30 (modèle plus performant et récent).
1er importateur d’armes, la Chine, a sans doute sauvé l’industrie russe en lui permettant de conserver son savoir-faire durant les années maigres de l’ère post-soviétique. Ces fournitures de grande envergure sont donc mutuellement bénéfiques – à condition de ne pas s’en servir. On peut y prédire deux conséquences inévitables :
– Elles semblent marquer la fin d’une recherche nationale en armements, et seraient justifiées par l’absence de progrès, après des années d’investissements lourds en aéronautique, en balistique et en sous-marins. Sous cet angle, l’armement chinois suit une évolution similaire à celle du pétrole.
– Jusque alors bridé par Bill Clinton, l’armement de Taiwan par les US devrait connaître un nouveau départ, avec la remise possible de 200 missiles Aim-120 payés (150M$), mais bloqués à Okinawa depuis 2 ans. Les US devraient relancer leurs livraisons d’autant plus, que leur 6ème flotte, d’ici 5 ans, aura du mal à opérer dans une zone autour de Taiwan, face à une telle « force de frappe immergée ».
NB : le mystère de l’«espionnage» de Russie vers Chine s’épaissit: accusé, un universitaire de Vladivostok contre-attaque, parle de coopération civile, autorisée, avec l’université de Harbin – à suivre !
Sommaire N° 25