Petit Peuple : L’amour, aux temps du crépuscule

Toute son existence, à Nankin (Jiangsu) le vieux Zhao attendit son 3ème âge comme le bel âge,  saison de cueillette du fruit de sa vie, où il pourrait jouer les han yi nong sun   (pépé sucre d’orge pour ses petits-enfants), et agir enfin à sa guise, dégagé des responsabilités. Parvenu à cet âge, il dut déchanter. Lao Xin, sa bonne voisine avec qui il souhaitait convoler et rompre sa solitude (car il était devenu veuf), ne convenait en aucun cas à ses héritiers. D’abord, ces derniers se réservaient le droit de refaire sa vie. Ensuite, ils souhaitaient tout, sauf une marâtre qui harponnerait leur patrimoine… Cependant, pleins d’usages et raison, nos tourtereaux ridés trouvèrent la parade : ils exigèrent de leurs rejetons qu’ils les placent à l’hospice, pour y passer ensemble leurs existences en concubins. L’anecdote (fictive) recouvre plus qu’une mode, un trait sociologique assez marquant pour occuper des pages de la meilleure presse chinoise, tel le Yangcheng de Canton.

Laissés-pour-compte des temps modernes,  négligés par les jeunes générations, les vieux chinois doivent meubler seuls leur existence. Ce phénomène souvent observé par le VDLC est partiellement à la base de la naissance du Falungong, et de nombreux procès de parents contre leurs enfants, pour abandon!

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