Argent : Sinopec – la guigne de l’or noir

· S’il est un groupe chez qui l’année 2001 n’entrera pas dans les annales, c’est Sinopec, n°2 du pétrole, frappé par la chute des cours (19$/baril, actuellement), suite aux attentats du 11 sept. Ses profits n’ont été que d’1,5MM$ soit – 32%, alors qu’il lui fallait financer le départ de 200.000 salariés (il en compte 1,17M).

Le 11.12, Sinopec n’en finalisait pas moins avec BP une JV à 50/ 50%, SECCO, d’un investissement de 2,7MM$, qui produira d’ici 2005 à Shanghai 900000t/an d’éthylène, et 1Mt de dérivés pétrochimiques. Il négocie aussi, avec Exxon-Mobil et Aramco (Arabie Saoudite) une autre JV de 600.000t d’éthylène dans le Fujian. D’ici 2006, la Chine aura doublé sa capacité dans cette production, à 8Mt. Dès aujourd’hui, elle importe un tiers de ses besoins. La Chine assurera son autonomie – mais la matière première elle, devra être importée, toujours plus.

· Pour la capitale, la fin d’année lunaire se traduit par une floraison de chantiers visant à améliorer l’esthétique et le confort. Parmi ceux-ci, comptent la reconstruction de 1600m de muraille Ming, démolie par Mao pour faire place au 2d Ring . La ville fait appel aux dons de briques anciennes, et en a déjà reçu 200000, 10% du nécessaire. Idem, après le feu vert à l’Opéra national fin novembre (cf VDLC n°40/VI), suit celle du nouveau musée municipal, 60.000m² pour 94M$, dessiné par Cui Kai, vice-Prdt du Groupe CADRG, avec le soutien du français AREP. Idem, le démarrage de la 3ème ligne de métro, 19 km pour 400M$, entre Centre et Est (Tongzhou), sur les 5 lignes que Pékin ambitionne avant les JO de 2008.

· L’année a mal fini pour les ouvriers de Panda, à Wanzai (Jiangxi): l’usine de pétards a explosé, causant au moins 34 morts (on parle de 50, sur les 200 ouvriers, le niveau local n’en admet que 9). Pékin a d’urgence imposé le black-out aux médias, débloqué un crédit pour payer 4000$ à chaque famille (prix du silence), et envoyé des enquêteurs pour faire la lumière, brisant la conspiration du silence des responsables. Au printemps 2001, l’école de Fanglin, dans la même province, produisant ces mêmes pétards avait été soufflée, causant 54 morts. Le secrétaire provincial du Parti, Shu Shengyou avait été limogé. Tel est le dilemme impossible de la Chine: on ne peut pas assurer à la fois une forte croissance d’emplois, et la sécurité.

 

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