A la loupe : Pékin, entre New Delhi et Islamabad

Le 3 janvier, le Président du Pakistan, le Général Pervez Musharraf, à Pékin pour la 2de fois en 5 semaines, rencontrait Zhu Rongji. Il était en route vers Katmandou et le sommet d’Asie du Sud (4-6 /01). Une rencontre avec A.B. Vajpayee, 1er min. indien, était niée par les deux bords, mais pas exclue pour autant.

Le sens de cette escale pékinoise était clair: réaffirmer l’alliance sino-pakistanaise, dans le climat de tension intense indo-pakistanais faisant suite à l’opération suicide d’extrémistes musulmans contre le Parlement indien en décembre.

Mais l’alliance prend du vieux : La Chine de Jiang n’a plus besoin d’un petit allié contre le rival indien : 143 ième membre de l’OMC, elle veut la stabilité, pour pouvoir faire venir le pétrole d’Asie centrale et pour faire prospérer ses exports vers les 5 continents. Autre puissance émergente, l’Inde n’en demande pas moins : Zhu s’envolera (15 janvier) pour New Delhi -1er Premier min. chinois à s’y rendre depuis ’81 : les relations avec l’Inde sont au mieux !

Musharraf voudrait voir Pékin jouer les médiateurs à l’ONU pour régler le conflit du Cachemire. Mais pour l’Inde, c’est exclu – la Chine ne peut être à la fois arbitre et protecteur…

Jeu ambigu, qui ne laisse à la Chine que le choix d’adjurer les frères ennemis du continent indien de garder leur sang froid… et de coopérer plus étroitement encore avec G. W. Bush, vu le potentiel de dérapage immense, pour l’Asie et le monde en cas de conflit entre ces deux puissances nucléaires!

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