Avant le Nouvel An, la spéculation fusait, sur un abandon possible du taux fixe de 8,277 RMB / 1 US$ (jusqu’alors immuable), pour répondre à la dévaluation larvée du Yen, elle-même destinée à enrayer les transferts de capitaux high tech du Japon vers le continent.
Entre-temps, le PCC a fait son choix, notifié par Dai Xianglong à la classe d’affaires de HK, le 18/02 : pas de dévaluation. Le taux du RMB est dit satisfaisant, au vu des réserves en devises en hausse vive, à 217MM$ fin jan. Le Gouverneur de la BPdC annonce des mesures alternatives:
[1] l’élargissement de la bande de flottaison (au sein de laquelle la Banque centrale n’intervient pas),
[2] une nouvelle coupe des taux d’intérêts (la 8ème depuis 1996), promulguée le 21/02 (de 0,25 à 0,5%) et
[3] le prochain feu vert aux petites banques Hongkongaises, pour fonctionner en RMB, marché dont elles sont exclues en Chine par le ticket d’entrée trop élevé (un capital mini. de 20MM$). Ces trois mesures vont dans le même sens, revendiqué par Dai Xianglong, la libre convertibilité – c’est à dire la possibilité de dévaluer -comme pour le Japon.
Pourquoi ce refus de suivre Tokyo dans sa cour-se monétaire vers le bas? D’abord, à cause du piètre état des banques publiques, aux 845MM$ de prêts dont «25%» irrécupérables selon Dai (plus vraisemblablement 50%, voire 80% pour l’ABC). La baisse tuerait les dernières chances de la BdC, en pleine tourmente, d’entrer cette année en bourse de HK/NY où elle veut drainer 4 à 5MM$. Elle éroderait aussi l’épargne privée libellée en RMB, équivalent à 894 MM$ – une des plus fortes du monde. Enfin, Pékin craint qu’une baisse du Yuan n’entraîne la sous-enchère de toutes les monnaies d’Asie – sans bénéfice pour la Chine ni quiconque, en terme de compétitivité.
Conclusion : la Chine préfère ne pas réagir à la déstabilisation venue du Japon. Le problème reste entier. L’espoir de Pékin est désormais scellé à une reprise mondiale, et son risque, une dévaluation tardive, en de moins bonnes conditions !
Sommaire N° 7