Petit Peuple : A Shanghai, le Viag-Rat

· En 4000 ans, le chinois a bâti un rapport ambigu avec le rat (son meilleur ami après le cheval), qu’il veut exterminer, mais aussi honorer,et qui occupe une place prisée dans son zodiaque. En 1996, Shenzhen payait 5Y par queue de rat: la campagne de dératisation tourna court, quand le maire apprit que les chasseurs, déloyaux, relâchaient les bêtes amputées au lieu de les tuer. En 1999, un village de banlieue cantonaise connut la gloire gastronomique en servant dans ses guinguettes, des rats gorgés des fruits de ses vergers : plus besoin d’ajouter des tranches d’ananas au  gu lao shu (rat aigre doux) – elles y étaient déjà. Ce mois-ci, Shanghai innove à son tour, en offrant à la gente rat un dîner régulateur de sa fécondité. A la farine de poisson, le chef à ajouté de damnables épices,une drogue à effet de dépendance, le tout saupoudré de contraceptifs. En cours de test en 100 égouts de la ville, les experts attendent merveille de cet outil plus efficace, et moins dangereux en cas d’ingestion accidentelle par l’homme. C’est ainsi que la technique humaine se met au service des amours des rats, et les transforme – la concrétisation du proverbe n’est plus éloignée,  mao shu tong mian – le rat et le chat, compagnons de lit !

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