A la loupe : Finances – la fin des vaches grasses ?

Quel est, au juste, le risque des subprime en Chine, nouvelles mauvaises dettes issues de titres immobiliers américains?

Les trois grandes banques admettent posséder pour 20MM$ de tels titres (cf VdlC n°27), mais début août, Goldman Sachs prêtait à la Banque de Chine pour l’an passé, 90,1MM$ de tels achats (dont la majorité en subprime), 25,6MM$ à l’ICBC (la banque de l’Industrie  et du commerce) et 39,3MM$ à la CCB (la banque de la construction) : vulnérabilité qui devrait alourdir leurs pertes, bien plus qu’elles ne sont prêtes à l’admettre ! De source anonyme, même la Banque centrale avait acquis fin 2006 pour 100MM$ de ces titres US dans la tourmente – ses achats s’interrompirent en mai 2007, à l’aube de la tempête.

Le 29/08, la Banque centrale elle-même ordonne au secteur de dévoiler son exposition à ce risque -tout en se voulant rassurante : ces maisons à la gestion « conservatrice », auraient des réserves suffisantes pour absorber les pertes !

A toutes fins utiles, les trois soeurs ont clôturé le 1er semestre par de formidables profits : +62% à l’ICBC, +47% à la CCB, + 52% à la BdC. Cette performance suit une croissance du PIB de 11,9% au 2d trimestre, et des gains explosifs des firmes, dont 12% auraient été acquis en jouant en bourse. C’est pourquoi la Banque centrale, la CSRC (Qi Bing, chercheur) et Hu Jintao en personne (29/08) adjurent la finance de se préparer à une conjoncture moins souriante, tout en rappelant le risque d’investir en bourse, qui a quadruplé en 2006. D’autant qu’en quête de meilleur service, les clients les plus riches quittent les trois soeurs pour des maisons plus petites (CITIC, Merchants) ou étrangères…

Aux banquiers comme aux assureurs, les tutelles désignent le nouveau cap : éviter la bourse, aller vers les campagnes aux marchés encore vierges. N°1 de l’assurance-vie (47% du marché) avec 650.000 vendeurs, China Life abonde en ce sens, ayant vu son profit au 1er semestre mousser à +160% (les experts attendaient 85%), mais « le second sera moins bon», prévient Yang Chao, son Président.

NB : alors que la finance mondiale se couvre de nuages, Pékin a souci de rassurer. En cours de création, sa China Invest Co a reçu l’ordre pour l’heure, d’éviter d’acheter « des grandes entreprises occidentales », et de se limiter aux seules valeurs fiduciaires sur les marchés !

 

 

 

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