Tchouk-tchouk dans la corbeille
Dans un train-train assoupissant, China Railway, à son tour fait un triomphe en bourses de Shanghai et Hong Kong, venant d’empocher 5,5MM$. La tranche internationale à Hong Kong, fut couverte 15 fois. A Shanghai, le1er acheteur (pour 100M$) fut China Investment Corp., le groupe public aux 212MM$ de réserves en devises.
A Hong Kong, une 10aine de clients institutionnels reçurent en moyenne chacun 40M$ de marché, acquisitions bloquées 12 mois, parmi lesquels China Life et GIC, fonds d’investissement public singapourien. Cet engouement des gros investisseurs, n’est pas étranger à la popularité du Président Li Changjin, qui leur a promis au moins 25% des dividendes en 2008. Or, ceux-ci montent en flèche. Ils atteindront 2,4MM¥ cette année, contre 2MM en 2006, et seulement 463M en 2004. L’activité vient évidemment des transports, notamment du fret, avec en décembre 2006, 20,3MMt (+7,6% de hausse depuis 5 ans).
Mais China Life, souvenir de la préhistoire maoïste de cette économie, construit aussi 2/3 de ses voies, et encore des réseaux d’irrigation, d’autoroutes, de ports et aéroports, de retenues hydroélectriques. Son marché intérieur reste immense—pour 125MM² de rails à poser d’ici 2012. De plus, China Railway veut quadrupler d’ici là, son marché étranger, à 20% de son chiffre d’affaires. En Afrique d’abord, comme au Congo où deux lignes de plus de 3000km sont promises, puis dans les Amériques, en Europe de l’Est, partout où des rails doivent être posés, ou du béton gâché.
Arcelor-Mittal—essai transformé sur China Oriental
Il n’a fallu que 15 jours à pour prendre contrôle de China Oriental, le bipôle aciériste du Hebei et du Guangdong (3,75Mt d’aciers spéciaux l’an dernier, 225M$ d’excédent brut d’exploitation).
Chen Ningning, patronne de Smart Triumph avait tenté de reprendre le groupe, avant de se faire blackbouler par la direction et Wellbeing Holdings le 1er actionnaire. Elle avait dû se retirer, cédant à l’indo-luxembourgeois pour 647M$ ses 28% des parts du groupe en bourse de Hong Kong. Entre temps, la bourse de Hong Kong, (le HKSE) vient d’annoncer qu’ArcelorMittal, prenait les commandes de China Oriental, après avoir porté sa participation à 71% -apparemment après avoir repris les 42% de parts de Wellbeing.
Le prix est resté secret : au taux du rachat précédent, il aurait coûté 1MM$. ArcellorMittal doit rester discret, le temps de convaincre la tutelle, du bénéfice pour le pays de son entrée comme 1er étranger propriétaire d’un groupe sidérurgique, la hantise de Pékin depuis toujours. Cependant, l’Etat comme le marché ne pouvait pas empêcher le passage à l’étranger de China Oriental, maillon faible de cette sidérurgie protectionniste : le groupe était privé, enregistré aux Bermudes et coté à Hong Kong. Donc plus chinois. Donc à prendre.
NB : AM, l’étranger, a su jouer la partition qu’avait composée, pour elle-même, Chen Ningning.
Sommaire N° 38