Depuis l’automne la politique écologique ne cesse de rebondir, sous l’effet de trois forces majeures : la proximité du sommet de Bali, l’aggravation catastrophique de sa pollution, et la cristallisation du conflit interne sur le sujet.
Ainsi, la dénonciation (cf VdlC n°32) de risques sur le barrage des Trois Gorges, a causé des sons discordants. Wang Xiaofeng, directeur du projet au Conseil d’Etat, prétend sans sourciller (22 /11) que l’impact écologique a été « moindre que prévu lors de l’étude de faisabilité de 1991». Autre son de cloche à Chongqing où Tan Qiwei, vice maire, révèle depuis la mise en eau, 91 chutes de falaises de loess sur 36km—la dernière avec 1000m3 d’éboulis, venant de causer 30 morts (20/11), tenus secrets trois jours.
Polémique mise à part, le Conseil d’Etat va de l’avant, dans l’espoir de créer une dynamique irréversible. Un choix net en ce sens, réside dans la promotion récente de Xie Zhenhua, ex-boss de la SEPA (l’agence de protection de l’environnement), comme n°2 de la NDRC, la commission de développement et de réforme – inspirateur de la politique industrielle chinoise. Xie vient d’annoncer pour 2007, la distribution de 200M² de primes aux firmes les plus vertes. Pour l’an prochain, le quadruple -800M²- sera disponible. De même, dépassé en 2007 par la seule Allemagne, le pays a investi 10MM$ en énergies renouvelables, 20% de l’effort mondial.
Parmi les projets en cours, se profilent 7 projets-pilotes pour la propreté du barrage des 3 Gorges, l’interdiction boursière/ bancaire des firmes pollueuses, et une taxe de pollution aux véhicules.
En secteur privé, la 9ème édition du Bibendum de Michelin vient de réunir à Shanghai plus de 100 véhicules à moteurs propres.
Parmi les sujets à long terme, viennent de se signer :
– cette coopération avec le Royaume Uni, dotée de 2M$, de séquestration quasi-totale du CO² (projet opérationnel en 2014) ;
– une JV avec Singapour, d’éco-cité de 30km² à Tianjin-Binhai ;
– un projet visant à prévenir le transfert de pollution des villes vers les villages – protéger la ressource en eau, air, terre arable.
En contrepoint de ces efforts, restent les nuages noirs. La SEPA, se résigne déjà à perdre son pari d’ici 2010, de réduire de 10% pollution et la demande en énergie. Vu la hausse (+20% en 6 mois) des six secteurs grands pollueurs, tels acier, ciment et électricité.
D’autre part, les médecins olympiques Suisse et Australien démentent l’embellie atmosphérique alléguée par la capitale (-20% de pollution en août) : les 20 stations installées par les Etats-Unis, aboutissent à des bilans pires. Aussi ces deux équipes préparent (voir article JO) des mesures draconiennes pour protéger leurs athlètes, du type de celles annoncées par les Etats-Unis -un village olympique « volant », américain à Cheonan, en Corée du Sud!
Sommaire N° 38