A la loupe : Airbus en approche finale de Tianjin

Blessé chez elle en Europe, au coeur d’une douloureuse restructuration, Airbus tente d’aller de l’avant en Chine, terre d’avenir !

Dai Xianglong, maire de Tianjin, rapporte à l’ANP les progrès de la 1ère chaîne d’assemblage hors Eu-rope de monocouloirs A320, le best-seller du groupe. Pour cette JV à 51% européenne, avec une alliance de la zone de Binhai, AVIC I et AVIC II (principaux constructeurs aéronautiques du pays), 2,4km² ont été alloués à Binhai (les habitants, relogés), et la construction va bon train, moyennant 200M² d’investissement. Dès l’an prochain, 500 employés dont 150 ingénieurs seront à l’ouvrage pour arriver au rythme de croisière de 4 avions par mois en 2011. Négociée depuis des années, la JV avait été signée en octobre 2006, lors de la visite de Jacques Chirac à Pékin. A cette occasion, Louis Gallois, nouveau n°1 d’Airbus, confiait à la Chine 5% du développement du futur modèle A350.

Le même jour, Minsheng, banque privée, préfigure un accord avec Airbus, via la JV de Tianjin, portant création d’une compagnie de location d’avions : une technique encore peu usitée en Chine (en décembre, pour 965M$, la Banque de Chine rachetait Singapore Aircraft Leasing). Elle contribuera à placer les 2600 nouveaux appareils pré-dits par Boeing sous 20 ans en Chine, à moindre investis-sement et risque pour les transporteurs. Minsheng possé-dera 51% du capital, Airbus 15%.

Puis le 7/03, Airbus encore, par l’entreprise d’EADS, sa maison-mère, annonce l’ouverture prochaine à Pékin du 1er bureau de sourcing, pour son compte et celui d’Eurocopter, l’autre filiale. Cette activité valait 60M$ l’an passé, chiffre qui doublera d’ici 2010.

Izvestia (Russie) dévoile une info « chaude » : courtisée par des firmes chinoises et russes, Airbus pourrait octroyer 5% des parts à Pékin et 3% à Moscou, en plus des 5% déjà acquises (voire 6 à 7%, selon rumeur) par la banque rus-se VTB dans EADS. Symptomatiquement, alors, la Chine sort du chapeau son projet rival de l’A320, qu’elle prétend sortir « d’ici 5 ans ». Comme pour réduire facticement son intérêt pour la transaction avec Airbus : bluff ?

 

 

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