En production médicamenteuse, une 20aine d’usines des plus grands groupes du monde (GlaxoSmithKline, Sanofi, etc) ont drainé 1MM$ d’invest en Chine.
En Recherche et Développement (R&D) par contre, l’effort étranger est beaucoup plus hésitant : AstraZeneca bâtit un labo de R&D à 100M², Novartis un autre, à 100M$…
Selon Eric Bouteiller (Beaufour Ipsen), le retard vient de la crainte de piratage, et de la licence octroyée à la production mais non à la distribution. Vu le coût et le risque liés à la mise au point d’une molécule (500M$, 12 ans), il vaut mieux produire en Chine, et créer ailleurs. Pourtant, dit Eric Bouteiller, si le pharmacien étranger bénéficiait d’une politique plus attractive de Pékin, il pourrait établir sa R&D localement, et déléguer sa produc-tion aux groupes régionaux, sous licence.
La distribution aussi, intéresse l’étranger : Alliance Boots, 1er réseau européen de pharmacies (RU) rachète pour 57M² la moitié de Guangzhou Pharma, 3e grossiste du pays (9 dépôts et 3% du marché). Ensemble, ils géreront 29 pharmacies—le maximum permis. Selon le consul-tant IMS Health (US), en 2007, le marché chinois gagnera 16% (le triple de la moyenne mondiale), à 1,6MM$.
L’industrie locale tente de parer les coups : n°2 local de l’échographie, Mindray (Shenzhen) prenait en septembre, 270M$ en bourse de New York – meilleur score du secteur en deux ans. Entre-temps, ses parts ont gagné 79%, et Mindray (22/01) émet pour 300M$ de parts nou-velles. Mindray utilise des technologies abandonnées de longe date par les grands (GE, Philips, Siemens) – mais ses prix sont 10 à 20 fois moins chers, pour un service simple, adapté aux pays émergents.
Enfin Pékin fait un effort pour nettoyer le secteur : en 2006, 160 labos ont été fermés, Kangliyuan (Hangzhou) -un des plus grands, perd sa licence. Partout, on assiste aux descentes de policiers, saisie de faux médicaments, dont la publicité est aussi traquée. Le ministère de la santé annonce une liste noire des pharmaciens, distributeurs ou hôpitaux corrompus : ils perdront leur licence de vente ou de production, pour un maximum de deux ans. Ces méthodes, si l’Etat les applique, devraient permettre une rapide remontée en qualité du médicament chinois.
Sommaire N° 5