Temps fort : Corée du Nord : un accord à l’usure

Après tant de sommets infructueux, Pyongyang et les cinq puissances tutélaires (Russie, US, Séoul,  Tokyo, Pékin) signent le 12/02 un accord qui fera date, sous l’égide de la Chine, qui réussit ainsi un fameux come back ! Car 14 mois plus tôt, il avait obtenu un accord identique, aide en énergie contre gel de la course coréenne à la bombe : mais un mois plus tard, Washington punissait une filière nord-coréenne d’argent sale à Macao, et par rétorsion, Pyongyang se li-vrait à des tests balistiques et nucléaire. Pékin perdait alors sa crédibilité, ayant protégé « pour rien » un petit régime stalinien qui n’en faisait qu’à sa tête !

Pour remonter la pente, Pékin n’a rien laissé au hasard. De longue date, Christopher Hill, l’émissaire américain bien tranquille, rencontrait secrètement des cadres coréens. Entamé le 7/02, le sommet a écouté les exigences de Pyongyang,  soit 1Mt de pétrole (500M²). Le 11/02, Wu Dawei, le négociateur chinois pressait le mouvement, soumettait un texte final, obtenait les signatures de tous (Japon excepté, bloqué par un vieux litige). Pyongyang obtenait la moitié de ses demandes. En échange, il démantèlera son centre atomique de Yongbyon et retournera au tapis vert dès mars 2007, en quête d’un traité de paix.

Ainsi, pour peu que le cher leader Kim Jong-il tienne sa parole (ce dont beaucoup doutent, même en Chine!), le pays du matin calme n’a jamais eu autant de chances de sortir de 60 ans d’ostracisme, au ban des nations!

La Chine joue et gagne : elle quitte ses oripeaux de défenseur d’une dictatu-re despotique pour revêtir l’image inverse, celle d’un faiseur de paix. Sous réserve d’inventaire, cet essai va induire une détente supplémentaire entre Chine et Amérique. Le surlendemain, D. Lavrov, Li Zhaoxing et P. Mukherjee, les ministres des affaires étrangères de Russie, Chine et Inde se rencontraient à Delhi pour faire le point. Ce qui logiquement inquiète l’Europe qui annonce pour mars une conférence « Corée du Nord », et une visite par la « troïka » de ses leaders du moment : afin de ne pas rester à la porte !

 

 

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