Macao—Las Vegas contre Dr Ho…
Dès 2002, Macao sous pavillon chinois abolit le monopole du jeu du «Dr» Stanley Ho, et se prépara à devenir le premier casino sous le soleil, en vendant à prix d’or des licences à la concurrence.
En 2006, l’effort paie: l’ex-enclave portugaise dépasse de 180M$ Las Vegas, avec 6,84 MM$ ratissés par ses 24 casinos (+23%). Spécificité de Macao : son luxe, avec des hôtels jamais moins de 4 étoiles, et des joueurs qui dépensent 65% de leur sous au baccarat, contre une majorité grillée à Vegas dans les bandits manchots (machines à sous). En 2006, sept nouveaux temples de Mammon ont permis à Macao de doubler son nombre de tables (2762), et son parc de machines (5165).
On assiste à un bras de fer sans concession entre les géants de Vegas et Ho le vieux patricien, qui se défend. Ho détient toujours 80% des chambres haut-de-gamme, et a ouvert le Grand Lisboa (5MM$). Il lancera cette année le MGM Grand Macau (1,1MM$) pour sa fille Pansy et le Ponte 16 Casino. Un autre projet (600M$) avec le singapourien Star-Cruises est sur la touche, sur objection du gouvernement de Singapour. En face, Sh. Adelson (Groupe Sands) et St. Wynns phagocytent 50 ha de l’île chinoise de Hengqin, pour construire en 10 ans pour 12MM$ d’hôtels et casinos, tel le Venitian (3000 suites, 280 tables). Apparemment, c’est très rentable, et le citoyen macanais, en 2004, gagnait déjà 22.557$, niveau européen — grâce aux 40% de taxes locales !
Bombardier : un contrat de 480M$
Bombardier poursuit sa progression en Chine, partageant avec Dalian Locomotives, un contrat (12/02) de 500 locomotives destinées au transport de pondéreux — typiquement le charbon, le client étant le ministère chinois des Transports. Sur les 1,1MM² de la commande globale, 370M reviendront au groupe canadien. Dérivées du modèle Kiruna de Bombardier, ces motrices, les plus puissantes au monde (développant une puissance de 9600 kw), tiennent une vitesse opérationnelle de 120 km/h. Premières livraisons en 2009, puis jusqu’en 2011.
Adidas: opération marketing sur le golf chinois
Partenaire incontournable des JO de 2008, Adidas s’apprête à fournir tenues et équipements d’une part appréciable des person-nels, bénévoles, techniciens, et équipes chinoises.
Une cible manquait à sa panoplie : la China Golf Association, qu’il rattrape à présent en signant avec elle, via sa branche TaylorMade-Adidas (13/02) un partenariat de 3 ans, pour fournir tenues, tees et clubs. Pour l’équipementier d’Outre-Rhin, c’est un pari de conquête d’un marché natif, avec seulement 300,000 golfeurs réguliers (une fois par semaine) : à peine 0,0002% de la population. Même à deux visites par an, ils ne sont que 5M d’adeptes, face aux 37M des Etats-Unis (12%). Et la Chine ne compte encore que 312 parcours de golf. Le sport souffre d’une image élitiste et la construction de nouveau cours heurte la sensibilité des écologistes et activistes sociaux -le golf est dévoreur d’eau, dont la Chine est ultradéficitai-re…
Pour promouvoir ce sport, Adidas espère voir percer (et recruter) d’ici 5 à 10 ans un Yao Ming golfeur, voire une Yao Ming, car le golf pourrait rallier les femmes ayant réussi. Comme homme-emblème, Adidas a déjà soufflé à Nike le géant basketteur. D’ici 2010, il rêve de redoubler Nike, par le chiffre d’affaire cette fois, en vendant pour 1MM² -en 2005, Nike le dépassait, avec 600M²!
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