L’Armée Populaire de Libération veut sa part de la croissance chinoise, et le dit à travers son dernier Livre blanc. Raison traditionnelle : le maintien de nuisance des forces séparatistes à Taiwan, au Tibet et au Xinjiang, «menace sécuritaire majeure à l’unité de la nation», ainsi que les tentations de l’étranger de «contenir» la Chine. Taiwan vient pourtant d’annoncer pour 2013 un démantèlement unilatéral de 95.000 hommes, portant sa défense à 180.000 hommes. L’an dernier déjà, l’APL déclarait un budget de 41MM² -sans compter les achats étrangers (25MM$ à la Russie depuis ’90) et la R&D.
« Notre nouvelle grande Muraille » comporte 2,3M de soldats, la moitié du chiffre de ’87. 70% sont dans l’infanterie, en 18 corps d’armée de 30 à 65.000 hommes répartis en divisions et brigades, dont 40% au moins mécanisées ou blindées. Si les simples bidasses battent la retraite, ils sont relayés par les techniciens : forces spéciales, divisions d’assaut amphibies (2), brigades anti-missiles (19), régiments héliportés (10). Téléphones de campagne et radio sont remplacés par des réseaux intégrés de terrain qui associent intranet, satellites et systèmes de reconnaissance par drones (télécommandés) aériens et terrestres.
L’essentiel des crédits de modernisation va aux autres armes, marine et aviation, en achats extérieurs (Russie, Israël), et de plus en plus en recherche propre.
La marine entretient 250.000 hommes à travers ses trois flottes (Nord à Qingdao, Est à Ningbo, Sud à Zhanjiang) – chacune équipée de navires de surface, sous-marins, forces aéroportées et défense côtière. Cette marine se distingue actuellement au large de la Somalie, ayant escorté 16 navires en 3 semaines, dans les eaux infestées de pirates.
Les forces aériennes réparties en 7 régions et 24 divisions, comptent aussi 250.000 hommes et 2300 appareils, dont seulement quelques centaines modernes. L’armée de l’air détient les forces de déploiement rapides, sous la forme de trois divisions aéroportées. Elle comporte un corps à part : le Second corps d’artillerie, responsable des missiles stratégiques, nucléaires ou classiques. Il occupe 90.000 hommes à travers six bases, chacune déployées en 15 à 20 brigades sur tout le territoire.
Bras du régime et ultime défense contre la démocratie, l’APL se donne 40 ans pour dépasser son maître à penser, l’armée US. Dès maintenant, elle a 100.000 soldats étudiants dans diverses écoles, dont l’université professionnelle de l’armée de l’air, ouverte en juillet 2008. Parmi les investissements d’avenir : 2 à 5 porte-avions, et 30 satellites d’ici 2015 pour compléter son réseau propre de GPS, dit Beitou2 ou Compass. A la sortie du Livre blanc, la bourse ne s’y est pas trompée : des groupes tels Spacesat ou Great Wall se sont envolés, en bourse !
Sommaire N° 3