Les troubles d’Urumqi
Les 3 et 4/09, Urumqi (Xinjiang) fut revisité par des violences ethniques, pour la seconde fois en deux mois. Le 4 juillet, les Ouighours s’étaient révoltés, tuant près de 200 Hans au cours d’émeutes brèves mais sanglantes. La semaine passée, c’était au tour des Han de descendre dans la rue pour dénoncer une mystérieuse vague d’attaques à la seringue : 531 personnes, presque toutes han piquées dans la rue étaient traitées dans les hôpitaux de la ville -attaques « psychologiques », sans empoisonnement consécutif. Face à des milliers de soldats tirant des grenades lacrymogènes, 30.000 marcheurs furieux réclamaient la démission de Wang Lequan, le Secrétaire provincial du Parti, et le maire annonçait 14 blessés et 5 morts. A travers la Chine, ces incidents font forte impression, à moins d’un mois du 60ème anniversaire du régime, supposé chanter le triomphe de l’harmonie sociale et de la fraternité ethnique. Ce qu’elles montrent davantage, est l’échec d’une politique d’assimilation des minorités sans concertation avec elles, et -jusqu’à présent- l’absence d’alternative.
Sommaire N° 28