Avec lâ²automne trop doux, la grippe H1N1 explose. Le ministère de la santé déclare plus de 1000 foyers épidémiques dont 90% dans les écoles et 3000/j dans Pékin sans doute la moitié de la réalité. Riche de lâ²expérience des dernières années, après le SRAS (2003) et la grippe H5N1 «aviaire»(2005), le ministère a accompli une Å“uvre estimable pour préparer le pays à affronter la vague, dont le pic est attendu pour le nouvel an (solaire).
Dans les aéroports et même les avions à lâ²arrivée, des équipes médicales détectent tout passagers fiévreux. Dans les écoles, lâ²hygiène est renforcée et inculquée à haute dose. Les mesures dâ²isolement en cas dâ²infection sont strictes : la famille, la classe, ou lâ²Ã©cole entière. Dans toutes les provinces des quartiers dâ²isolement, des dizaines de milliers de lits et des stocks de Tamiflu sont prêts.
En collaboration avec lâ²OMS, le ministre Chen Zhu (francophone, formé en France) a fait mettre au point et tester un vaccin ⲓau plan national, câ²est Sinovac (Pékin) qui est sorti vainqueur de la course. 5% de la population doit être immunisée dâ²ici fin décembre, commençant par les groupes à risques : enfants, vieillards, autres malades. Après avoir déjà livré 5M de doses (uniques), Sinovac vient de recevoir une 2de commande de 6M. Au total avec les autres firmes Hualan et Tiantan, câ²est 26M de doses qui sont déjà commandées, soit un tiers des besoins, tous ces groupes, faut-il le dire, font des prodiges en bourse.
Un problème intervient alors: selon un sondage China Daily/Sohu. 56% des Chinois refusent la piqûre et sâ²inquiètent de la qualité et fiabilité du vaccin. Ce problème se retrouve partout au monde, Europe et Amérique comprises. Les Chinois redoutent les effets secondaires, déjà constatés sur 150 cas parmi les 300.000 personnes vaccinées, quoique ce vaccin, Panflu.1 soit déjà exporté, notamment vers HK et au Mexique, qui est le berceau historique du virus. Peut-être, cette méfiance a-t-elle aussi à voir avec le nombre de morts déclarés en Chine, 8 seulement, trop peu pour être crédible, par rapport aux 5000 décès déjà recensés sur TerreⲦ
On voit donc une contradiction entre les vaccins accessibles à 5% seulement de Chinois (trop peu, par rapport aux plans occidentaux qui prévoient la protection à 100%) et les + de 50% de Chinois qui refusent le vaccin. Câ²est le moment pour le pouvoir de communiquer avec la société, par des gestes spectaculaires (comme Obama faisant vacciner ses filles), histoire dâ²Ã©viter des surprises quand viendra la pandémie de ce virus que lâ²on croit bénin, mais qui était inconnu deux ans en arrière.
Signalons enfin que depuis le Ningxia, les 1270 pèlerins en route vers la Mecque ont été vaccinés, sans se préoccuper de lâ²interdit religieux sur le porc, auquel est associé le virus, et son vaccin. Geste de maturité adulte peut-être, mais aussi, plus pragmatiquement, lâ²obligation réglementaire : sans la piqûre, point de Kaaba !
Sommaire N° 35