Temps fort : Aviation—le temps des grands remèdes

En phase de repli du trafic, un baril à 30 dollars, pour les compagnies aériennes chinoises, est un moindre mal. S’il remonte à 70$, sous le même climat de ventes, cela deviendra  insupportable. C’est le moment pour les transporteurs de penser à sauver l’avenir. Comme Spring, 1er low cost chinois, qui réclame, via son Président Wang Zhenhua, la licence pour vendre des voyages debout (sur tabouret de bar, avec ceinture!). Sur ses 23 routes, Spring gagnerait 20% en coût, et 40% en voyageurs. Formule déconseillée pour des longs courriers Chine-Europe ou Canada !

Plus ambitieuse est la stratégie de Hainan Airlines, qui refond en juin son Grand China Express en Tianjin Airlines. Sa flotte de 20 appareils et 2000 employés passera sous 3 ans à 4000 hommes et 53 appareils, si une commande de 30 Airbus se concrétise. Dès juin, la mairie de Tianjin acquérait pour 200M¥ 15,4% des parts, le reste demeurant à Hainan Airlines et à sa compagnie parente, HNA-Group.

Basée à Kunming (Yunnan), Lucky Air, autre filiale de Hainan Airlines reçut de la province à même époque  290M¥ et des parcelles de terrain, en échange de 32% de ses parts. L’argent l’aidera à tripler sa flotte, à 30 avions d’ici 2011.

Enfin, Hainan Airlines elle-même s’apprête à  recevoir 3MM¥ de HNA-Group et de la province de Hainan (50/50%) contre actions privées, pour réduire son endettement.

Autre grand «coup»: la reprise de Shanghai Airlines par China Eastern. L’une et l’autre basée dans la tête du dragon, la 1ère dépendait de la ville, l’autre de l’Etat. Ensemble, elles fractionnaient le marché local, celle-ci en tenant 15%, celle là 35%. La ruine de chacune (1,2 et 15,3MM¥ de dettes cette année), permettait à Air China, (à savoir Pékin) de rêver de prendre pied à Shanghai, en rachetant le petit transporteur. Shanghai donc, bat de vitesse Air China, et fusionne ses deux « carriers », avec consentement de l’Etat. Ce dernier qui avait déjà injecté 9MM à China Eastern, lui offre 8MM de plus pour l’aider à payer la fusion. Mais une forte « clear air turbulence » se prépare. Le nouveau groupe compte 50.000 employés pour 306 avions, double de la moyenne, et promet pourtant de ne pas débaucher. Comment faire ? Ce sera la quadrature du cercle. La différence de management apparaît vive, entre cette firme d’Etat et Hainan Airlines, groupe où participe George Soros, le flamboyant financier américain.

 

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