Pourquoi, pour l’assureur AXA, aller vendre ses 15,6% de parts dans Taikang, n°5 (7,6% du marché chinois), très profitable, qui faisait 247M$ de revenu net l’an dernier? Pas par manque de fonds : AXA est n°1 en Europe. Peut-être parce que le moment est bon, alors que l’économie chinoise redémarre. La plus-value sera fructueuse aussi, si l’on en croit l’exemple de Carlyle qui avait de 2005 à 2007, repris pour 772M$ au total, 17% de China Pacific, la quatrième maison du pays : après son passage en bourse fin 2007, la position avait septuplé en valeur.
La part d’AXA dans Taikang vaudrait 1,05MM$ – mais elle montera, vu la qualité des candidats repreneurs: Temasek (gouvernement de Singapour, qui en a déjà 8%), Bain, Hopu, Blackstone, pour n’en citer que quelques uns.
Mais cela ne justifie toujours pas la cession des parts. La vraie raison semble être ici : dans Taikang, AXA est le 1er actionnaire, mais son Président Chen Dongsheng et d’autres actionnaires (Sinopec, groupe CITIC) lui barreraient la route à tout rôle décisionnel. Plutôt que de mener un combat perdu d’avance contre cette finance patriote, genre Jeanne d’Arc, AXA, raisonnablement, préférerait jeter l’éponge. Ce qui ne préjuge en rien de la suite de ses investissements en Chine…
Sommaire N° 36