Joint-venture : Le tracteur indien dans la cour chinoise

— Bienvenue à Arkema, dernier né de la chimie expatriée à Shanghai, titulaire dès son 1er jour de 300M$ d’investissement et de 5 usines en Chine.

Arkema résulte du retour de Total à son métier d’origine, et reprend sa chimie non pétrolière (eau oxygénée, additifs plastique issu de l’antimoine, du fluor). Il hérite des 4 bases de production: Shanghai, Pékin, Changshu, Canton. D’ici 2010, selon Dominique Namer son PDG en Chine, Arkema y investira 500M$. Dès 2006, sa vente en bourse sera d’actualité. Pendant ce temps, Total Petrochemicals, avec sa base cantonaise (polystyrène) et le trading de ses bases de Corée, fait un chiffre équivalent (500M$ /an), prépare son expansion dans la grosse pétrochimie (cracker), et prévoit de franchir la barre d’1MM$ sous 3 à 4 ans.

— Le capital indien fait son entrée en Chine. N°4 mondial du tracteur, Mahindra & Mahindra reprend 80% des tracteurs Jiangling Motor, 400 employés à Nanchang (Jiangxi).

Il lui en coûtera 10M$. Les 20% autres resteront à JMC, la maison mère, elle même contrôlée à 20% par Ford. M&M rajoutera 8M$ dans la filiale d’une capacité de 12.000 tracteurs de 20 à 30 chevaux. Cette production sera écoulée en Chine (20% du marché mondial), et ailleurs –y compris en Inde! Jiangling apporte au groupe indien une infrastructure complète, avec réseau commercial à travers l’ensemble du pays!

— Annoncée depuis des mois, la voilà : l’arrivée des Etats-Unis sur le marché nucléaire chinois, dont ils s’étaient maintenus à l’écart depuis 20 ans.

Westinghouse Electric, l’auteur historique de la filière nucléaire à eau pressurisée, dépose à Pékin (8/11) son offre de 2 centrales d’une valeur de 2,4MM$. Sa filière AP1000 est de conception nouvelle, offrant le meilleur coût, la meilleure sécurité et le plus bref temps d’installation (par une réaction fissile passive plus poussée, réduisant les besoins en personnel et en système de surveillance).

Promesses pour l’heure invérifiables : ce modèle n’a été ni construit ni testé en conditions réelles. Il s’agit donc d’une philosophie opposée à la française, qui table sur la fiabilité et la coopé engrangée en France, et à Canton avec quatre réacteurs construits. Westinghouse Electric fait son offre en consortium avec Mitsubishi Heavy (Japon) et  Bechtel. Les sites brigués sont à Yangjiang (Canton) et Sanmen (Zhejiang). Westinghouse Electric s’y mesurera avec Areva, mais le Canada et la Russie ont aussi signalé leur intérêt. On les comprend : en 20 ans, 32 centrales sont à pourvoir.

Rappelons que la Chine maintient sur ce dossier un nuage de fumée, peut-être prise entre des objectifs contradictoires : créer une filière nationale, obtenir une économie d’échelle sur un produit de qualité exportable, réduire la dépendance à l’étranger, et satisfaire tout le monde.

 

 

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