Argent : Les télécoms des fils à papa

— Depuis toujours, en pratique, les obligations en Chine sont le monopole de la BPdC, la Banque populaire de Chine. Seul un petit nombre de firmes publiques de qualité irréprochable obtiennent ce privilège.

Ainsi en 2004, les firmes chinoises n’ont pu lever que 24,5MM¥ d’obligations, contre 127,3MM¥ en bourse. Elles n’obtiennent pas mieux, faute d’avoir la garantie (obligatoire) des banques pour l’émission obligataire. Avec ce résultat inévitable : les banques doivent assurer seules 85% des prêts, fardeau générateur de mauvaises dettes. Aussi la BPdC veut-t’elle à supprimer la garantie, pour libérer les banques des grands groupes, qui iront se financer sur le marché obligataire. L’Etat veut aussi supprimer les dernières restrictions pour l’émission : afin que toute firme ait accès à ce droit de tirage, libre aux investisseurs de leur faire confiance ou non.

— Pour le remodelage du paysage de la téléphonie chinoise –inévitable avant l’attribution des licences 3G– 3ième génération, les plans se suivent et ne se ressemblent pas.

En novembre 2004, nous évoquions un scénario de fusion de la bande des quatre en deux groupes, China Unicom avec China Telecom, et China Mobile avec China Netcom.

Ce schéma a vécu : Pékin veut, en 3G, trois concurrents et non deux. Le nouveau script à l’étude de la NDRC- la Commission nationale de développement et de réforme-  envisage une dissolution d’Unicom, après 10 ans passés à végéter dans l’ombre de ses rivaux. Sa branche GSM (technologie européenne) reviendrait à China Telecom, celle CDMA (techno US) à China Netcom aux mains du fils de Jiang Zemin, vient d’acquérir pour 1MM$, 20% d’un groupe ami de la Chine, PCCW, le n°1 Hongkongais, contrôlé par Richard Li, fils de Li Kashing. Ce plus gros investisseur chinois sur le rocher, ouvrira pour China Netcom, accès à la TV à large bande et des services internet par téléphone 3G : le rêve commun est d’échapper à la concurrence, en offrant en Chine par ces services inédits,  un profit d’«au moins  30%».

Mais attention : PCCW, par cette vente pourtant chère, n’a pas impressionné et passe pour un groupe aux abois, tentant un « dernier coup »!

— Deux banques du vieux Continent, Deutsche Bank et ING s’empoignent pour le contrôle minoritaire de la Banque de Pékin -25% à prendre (maximum légal) pour 200M$.

Avec 25,3MM$ d’actifs, la Banque de Pékin n’est que n°16 des 112 banques municipales, avec seulement 90 succursales. Il est vrai que le chiffre montera grâce au droit nouveau de s’étendre ailleurs.

Ainsi les tractations de mariages se multiplient entre étrangères et  ces «cadettes» de la banque chinoise : moins chères, moins endettées, et au partenariat plus acceptable, car d’une voilure plus légère : Bank of Canton/BEA, Bank of Bohai/Standard Chartered, et bien d’autres.

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire