Depuis janvier en bourse étrangère, les firmes chinoises ont récolté 2,5MM$ dont 1,8 pour le compte de SMIC (semi-conducteurs). Les ambitions sont sans limites: dans l’année, en ventes de parts «H», 20 Entreprises d’Etat rêvent de glaner 22MM$ d’épargne, contre 6,5 MM$, en 2003!
Mais ce beau système se lézarde, en trois endroits!
[1] Au Nasdaq (New York), le portail internet NetEase doit admettre (16/3) qu’il risque une condamnation pour falsification de ses comptes en 2000 : son cours chute de 12%.
[2] Le 18/3, c’est à China Life, l’auteur du plus beau score boursier l’an dernier (3,5MM$, à HK), de se voir assigner par des porteurs US, pour une fraude de 652M$ chez sa maison mère, révélée par l’audit en février (cf VdlC n°6) : il perd 3%.
[3] Le même jour, pour sa 1ère cotation, SMIC perd 8% à HK, 11% à New York. Bien mauvais début pour le groupe shanghaïen, dû à une baisse de ses prévisions d’investissements sous 12 mois, avouée durant les 5 jours réglementaires entre offre publique initiale et vente : une part des acheteurs s’abstinrent, échaudés.
Ainsi, une tendance émerge, interrompant 18 mois de chevauchée des titres chinois dans le monde: à HK, en janvier les parts «H» ont perdu 1% en 7 jours, et 10% depuis janvier!
Pour se défendre, China Life invoque que la fraude est antérieure à sa cotation. Mais le problème est bien celui d’une pratique financière et comptable inférieure aux normes mondiales, d’où l’incertitude inévitable du marché, après l’enthousiasme initial. Si la tendance se maintenait, « certaines Cies devraient renoncer à aller en bourse », prédit HSBC…
L’enjeu, c’est l’accès aux autres places, Londres ou Tokyo, tentées mais frileuses face à ce marché à risque. Les firmes chinoises, dit-on, vont à Hong Kong par nécessité (seul marché capable de drainer l’épargne chinoise et étrangère), et à NY par goût : avec son plus gros marché du monde, New York offre les conditions de financement les plus avantageuses!
Sommaire N° 12