Aux lendemains de Chunjie, la Chine parentale s’éveille avec un souci.
15 jours passés les uns sur les autres, ont appris aux parents que leur enfant rivé sur l’écran du PC, y vit une vie amoureuse virtuelle, mais très complète, par l’entremise d’un jeu internet US, le Sim-family.
Cette maman de Zekog (Qinghai) tombe des nues: sa fifille de 12 ans se dit depuis 3 mois “en ménage” (par MSN) avec un grand de 14 ans, à Kaiping (Guangdong, à 1800km).
Choqué, ce père de Toba (Tibet) découvre que sa fille qui n’en a que 13, s’est “mariée” en décembre avec un séducteur de 11 ans à Suifenhe (Heilongjiang, 3000km à l’Est), et pour couronner ses frasques, a trouvé le temps de lui “faire un enfant”.
Soudain, il comprend le pourquoi de la fonte de ses notes et de sa pâleur croissante : les heures d’amour par internet induisent une for-me de grossesse, nouvelle et presque aussi détestable! Cette fièvre juvénile de fonder famille s’explique par 3 pulsions irrésistibles, qui régentent l’imaginaire du jeune Chinois.
[1] Le conflit de génération (la nuit polaire du non-dialogue) est escamoté par l’enfant en prenant la place des parents.
[2] Foin du flirt à la papa, avec ses insupportables risques d’échec : faisons comme la Chine, brûlons les étapes et passons à l’âge des fruits, en sautant celui des fleurs.
[3] Et puis en procréant sans permis, on viole impunément le planning familial : on pénètre un monde sulfureux où il devient interdit d’interdire, caverne obscure où le gendarme ne peut suivre.
Peut-être aussi faut-il y voir la résurgence d’une croyance bouddhiste selon laquelle la réincarnation retombe parfois dans sa phase antérieure : on pourrait appeler cela 反童还老 fan tong huan lao, quittant l’enfance, retomber en vieillesse!
Nb : le proverbe original, inverse les termes!
Sommaire N° 5