Pol : Comment sauver la ‘perle du nord’

Le Hebei tente de sauver les marais de Baiyangdian, le plus grand lac d’eau douce du Nord du pays. Baiyangdian est un écosystème unique de vasières et de 143 lacs abritant sa propre espèce de roseau (matière première  d’un tatami tressé par les villages, exporté au Japon), 192 espèces d’échassiers et palmimèdes, 54 de poissons fort prisés, 57 types d’algues et lotus, 14 mammifères.

Baiyangdian agonise de mort violente, sous les forages des spéculateurs avides d’aquaculture et les pompages pour les industries de Baoding et les fermes intensives de la région. En 40 ans, la surface du lac diminua de 35%, à 366km2, et le niveau ne permet souvent

plus le passage des barques. Dix actions de diversion en 10 ans n’y firent rien, et Baiyangdian 100% à sec, risquerait de rendre l’âme en 2005.

Ultime tentative : un canal vient d’entrer en service, reliant Baiyangdian au réservoir de Yuecheng, à 450km. La “perle scintillante du

Nord” en tirerait 160Mm3 d’eau/an – quelques années de sursis. Mais pour la biodiversité, les dégâts sont irrattrapables!

Peut mieux faire”, mit en rouge John Bolton sur la copie chinoise de dissémination de technologies militaires. Le 17 février, ce sous-Secrétaire d’Etat américain discutait à Pékin de la coopération militaire chinoise avec les pays islamiques.

Washington accuse la Chine de maintenir, en dépit d’accords signés en 2000 et 2002, des transferts à l’Arabie Saoudite en matière de

missiles, et au Pakistan en matière de nucléaire. Péché plus véniel : le design de la bombe atomique rendu par la Libye venait de Chine, mais via Islamabad.

A peu près assurée que ce reliquat de coopé militaire avec des régimes peu sûrs, n’est qu’un “poids du passé”, la Maison Blanche tente en fait (pour raisons surtout électorales internes) d’obtenir de la Chine qu’elle adhère à sa dernière initiative anti-prolifération, le “ Proliferation Security Initiative” (PSI), filet douanier international permettant d’intercepter les navires suspects. Ce que Pékin refusera de faire, comme toute l’Asie, faute de base juridique à cet avatar de “gendarme des mers”.

37 morts piétinés dans une bousculade sur un pont à Miyun durant la fête des lanternes (Pékin, 5 février), 93 morts brûlés vifs le 15 février dans un grand magasin à Jilin (Jilin, notre photo) et dans un temple à Wufeng (Zhejiang): cela commence à faire, surtout après la mort de 234 villageois asphyxiés à Chongqing en déc. (VdlC n°1).

Aussi Wen Jiabao, le 1er Min. impose (16/2) une campagne de prévention des catastrophes et de formation nationale, couplée à une inspection méthodique des usines, bureaux, mines, écoles… Chaque année en moyenne, 130.000 Chinois meurent d’accidents (non routiers), qui en blessent 700.000 autres et causent 31MM$ de dommages. Mais la courbe est en hausse, pour les incendies au moins, avec 250.000 cas en 2003, et 2497 morts soit +4,3%.

NB: les fidèles rescapés font remarquer que leur temple ayant été détruit par la police, ils en avaient construit un autre – en bambou…

 

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