Un échec de la dernière équipe politique, a été de n’avoir pas su formuler de politique agricole après 1995, quand les prix et le revenu rural commencèrent à chuter.
Depuis mars 2003, conscient que la stabilité nationale était incompatible avec l’appauvrissement de ces 50% de travailleurs n’assumant plus que 15% du PNB (VdlC n°5), Wen Jiabao, gestionnaire capable, s’est attelé à la tâche. Le résultat est ce document n°1 du PCC, publié le 8/2, qui donnera le ton au Plénum de l’ANP (5-14/03). Au nom du principe de 小康 xiaokang (bien-être social), Pékin prépare un effort inouï, haussant à 18MM$ (+25%) les crédits de soutien au monde agricole, ventilés en quatre types de programmes :
[1] la chasse aux taxes illégales sera renforcée, le déficit des administrations de base étant compensé par Pékin. Ainsi finit la taxe des cultures spéculatives (578M$ en 2003) – hors tabac-, et celle sur le revenu agricole qui baissera de 8,4% à 2,4% en 5 ans, moyennant la perte pour l’Etat de 843 M$/an. Face à l’arbitraire de la spoliation de sa terre (vendue aux spéculateurs), le paysan recevra un droit de veto, et un recours légal.
[2] L’effort entrepris par Zhu Rongji pour réhabiliter prairies, forêts, lacs et fleuves sera poursuivi, et davantage de routes (et voies ferrées) seront créées, pour désenclaver les villages.
[3] A travers les campagnes, des fonds nouveaux iront aux constructions d’écoles, y compris celles pour migrants (36M$, +600%), qui étaient 99M (+5%) en 2003, et dont le document salue pour la 1ère fois l’importance : ils seront 200 à 300M à partir d’ici 2020, portant le taux d’urbanisation de 39% en 2003, à 56% à cette échéance. Les soins de santé ne seront pas oubliés: une Sécurité Sociale à 10¥/an est testée auprès d’1,2M de paysans du Guangxi, et devrait être étendue à tout le pays d’ici 2010.
[4] L’accès au crédit rural sera privilégié, notamment grâce à 30 banques ou coopératives de prêts à naître en 2004, pour décupler les micro-crédits et stimuler l’esprit d’entreprise.
Sommaire N° 7