A la loupe : Les migrants votent avec leurs pieds

On aurait jamais attendu cela de la Chine, océan «inépuisable» de bras peu exigeants : une enquête vient de révéler que le delta des Perles (Guangdong) est en manque de 2M d’ouvriers – le sous-effectif moyen est de 15%.

Idem, au Zhejiang, 10 à 20% des migrants sont partis sans revenir !

A cela, bien des raisons:

1. à Dongguan (Guangdong), certains patrons rapiats paient 45²/mois, sans sécurité sociale.

Ailleurs, les impayés atteignent des cimes imprenables : 36MM² au plan national, selon le vice Président Zeng Qinghong (22/8), dont 20MM² sur 124000 chantiers: les villes volent les campagnes!

2. On assiste à un effet pervers de l’effort pour améliorer le sort rural. Entre la traque des taxes bidons et l’embellie des subventions vertes, le revenu paysan a augmenté, ce 1er semestre, de 10,6%, tandis que la hausse des prix urbains dépasse les 5% (cf édito): la ville perd de son attraction.

3. Les provinces pauvres et leurs hts en prennent conscience, ouvrent leurs propres parcs industriels, et disent «plutôt 50² chez moi, que 90² en immigré»!

4. La politique de l’enfant unique, après 26 ans, donne ses 1ers effets, une tranche d’âge tronquée !

5. La raison majeure, citée par le ministère du Travail et de la SS, est bien l’affolement de la demande : ce semestre, les emplois migrants nouveaux progressent de 13%!

Les villes tentent de réagir : Pékin va étendre (au 1/9) sa couverture médicale à ses 3M de migrants.

Les patrons côtiers haussent les salaires jusqu’à 40% (à 140²!), ou paient un congé annuel.

Il en résultera en 2004 un coût salarial haussé de (+ ou -) 20-30%. La leçon est claire: la surchauffe signifie aussi la disparition prématurée du lumpen-prolétariat post-maoïste—tout se paie!

 

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