Argent : Gome – comment étouffer le piratage

— Publiant leurs bilans 2003, les chantiers navals chinois crient victoire.

Encore absents du marché en 1980, ils cumulent 18M TJB, 18% des commandes mondiales, et s’apprêtent à terrasser d’ici 15 ans les Goliath nippons et coréens. En 2003, l’armateur chinois livrait pour 6Mt de TJB dont 70% à l’export. Ses atouts sont connus: bas salaires, Renminbi (RMB) sous-évalué, rattrapage technologique.

Cependant pour la 1ère fois, les chantiers continentaux ne peuvent cacher leur maillon faible. L’an dernier, sur leurs 3MM$ de rentrées (+57%), ils durent en rendre 500M en surestaries, pénalités pour délais non tenus. En 20 ans, ce serait un ahurissant 10MM$ dont ils porteraient ainsi le deuil : prix à payer pour le dynamisme sauvage chinois, fait de “système D” et de navigation à vue dans les eaux troubles des banquiers et des fournisseurs, notamment d’acier : une guerre de tranchées est perceptible ces derniers mois entre marchands spéculateurs, et chantiers (et autres clients) pris en otage. 

— N°1 du commerce de l’électroménager, Gome (Cie hybride récemment né d’une fusion) veut briser les reins du piratage audiovisuel.

La clé tient en 2 mots : vendre au même prix, 10¥ le DVD ou CD et multiplier les points de vente.

Les 125 boutiques-Gome seraient 600 en décembre, 5000 d’ici 2009. Mais à ce prix contrefait, comment payer les droits? En dégraissant les coûts à toutes les étapes de la chaîne.

Avec 60M$ d’investissement, Gome veut réduire les coûts de 20 à 30 % pour prendre 30% du marché, à 1,2 MM$ de ventes par an. Pressurées par Gome pour limer leur marge, les maisons de disques se laisseront convaincre au nom de surpuissants volumes de vente, et de l’espoir d’extirper le chancre du piratage Constellation Ressources, firme de consultants, chiffre à deux ou trois le nombre des super diffuseurs que le marché peut supporter.

 

 

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