A la loupe : Nouveau départ pour la petite reine?

Partout en Chine, la bicyclette accuse un navrant recul.

Ils ne sont plus que 25% de Pékinois à se rendre à vélo au travail. Orgueil de Mao Zedong, les pistes cyclables ont été recyclées en voies auto supplémentaires. Ce recul du vélo qui, aux yeux du planificateur, doit préluder à son extinction, résulte de 10 ans de privilège de la voiture, vue depuis lors comme coeur nucléaire du transport urbain.

Mais voilà que depuis Shanghai, l’administration fait une volte-face impromptue. La tête du dragon émet un  plan quinquennal d’urgence pour transporter ses 17M d’habitants, plan qui comporte deux ruptures : l’auto n’y est plus prioritaire, et les 6,5M de vélos shanghaïens y retrouvent une place officielle, en même temps que les transports en commun!

Les (nouveaux) grands axes seront désormais nantis de pistes cyclables inviolables, et le réseau métro-bus, qui transporte 23% des gens  (1,2M d’usagers/jour), viserait les 30% à terme. Avec 18.000 bus, le trafic est quasi saturé : la réussite du pari dépendra avant tout du métro, des 12 lignes et 580km prévus.

La métropole du Yangtzé prépare aussi ce système déjà testé au Brésil, du réseau BRT (bus à priorité électronique de feux de circulation, et métro inter-connecté par ses hubs) vers les banlieues.

Le gros problème, est  l’exigence croissante de la population enrichie et des constructeurs, d’augmenter le parc auto : pour l’Etat, faire rentrer le diable dans la boîte », n’est pas une option envisageable! L’aspect encourageant, dans ce plan, est la nouvelle chance qu’il donne à la bicyclette. Signe d’une prise de conscience que bannir le vélo, comme Shanghai pensait encore le faire il y a quelques mois, serait « jeter l’enfant avec l’eau du bain »!

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire